La France met en place un programme d’urgence de 50 millions d’euros pour les ONG en Syrie


À l'issue d'une réunion avec les ONG présentes sur le terrain en Syrien, Emmanuel Macron a annoncé lundi soir un programme humanitaire d'urgence de 50 millions d'euros destiné à financer des projets dans la Ghouta orientale, cible d'une offensive sanglante du régime.

Emmanuel Macron a annoncé, lundi soir, un programme humanitaire d'urgence de 50 millions d'euros destiné à financer des projets dans le Nord-Ouest, le Nord-Est et la Ghouta, cible d'une offensive sanglante du régime. Le président de la République recevaient les ONG présentes en Syrie, à l'Elysée, après une première réunion au centre de crise du Quai d'Orsay dans l'après-midi.

« J'ai réuni ce soir les ONG qui agissent sur le terrain en Syrie », a indiqué le chef de l'Etat français sur son compte Twitter. « Face à la situation humanitaire, la France met en place un programme d'urgence de 50 millions d'euros. »


Plus d'une vingtaine de représentants d'ONG - dont Médecins du Monde, l'UOSSM, Care, la Croix Rouge, Handicap International, Action contre la Faim - étaients présentes.
Six millions d'enfants à protéger

Selon l'Onu, plus de 13 millions de personnes, dont six millions d'enfants, ont besoin aujourd'hui d'une protection et d'une assistance humanitaire dans une Syrie ravagée par la guerre depuis sept ans.

La récente offensive du régime menée contre l'enclave rebelle de la Ghouta orientale, près de la capitale Damas, a provoqué, toujours selon l'Onu, le déplacement de 156 000 personnes depuis le 9 mars.

La situation humanitaire est également jugée préoccupante dans l'enclave kurde d'Afrin, cible de bombardements de l'armée turque pendant plusieurs semaines, et dans les zones libérées par l'Etat islamique dans le Nord-Est où les besoins de la population restent criants.

« La situation est différente selon les lieux et très évolutive sur le terrain, il faut une grande capacité d'adaptation », souligne l'Elysée, qui précise que les 50 millions d'euros seront alloués aux ONG et au bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

« Ce qu'il faut, c'est regarder ce qu'on peut faire sur le terrain. On va financer projet par projet, zone par zone », ajoute-t-on, évoquant une logique de co-définition avec les ONG « pour coller aux besoins du terrain ».

Dans les zones « où les personnes viennent d'être bombardées ou déplacées », il y a une réponse urgente de santé, de protection et des services de base. Dans le Nord-Est, « vous avez l'action d'urgence mais aussi l'éducation, la relance agricole et la prise en charge psychologique des enfants. »
Une action commune avec l'Allemagne ?

Le sujet devrait être abordé par Emmanuel Macron lors de sa rencontre avec la chancelière allemande, Angela Merkel, jeudi. « La chancelière a dit son ouverture sur ce sujet, si on peut identifier des projets qui peuvent être en franco-allemand, ça démultiplie notre capacité d'action financière », dit-on à Paris.

Cette enveloppe sera toutefois vaine si rien n'est fait au Conseil de sécurité de l'Onu pour garantir l'accès de l'aide humanitaire, prévient l'Elysée. La résolution 2401, adoptée à l'unanimité en février, prévoyait une trêve immédiate et la reprise de l'aide humanitaire mais elle n'a jamais été respectée.

« Il faut avoir cette action à l'Onu pour que les ONG puissent avoir accès aux populations civiles et à la fois déployer très vite des projets qui sont directement en réponse aux besoins et adaptés aux zones géographiques », ajoute la présidence.

Cette annonce survient deux jours après des frappes inédites contre l'arsenal chimique syrien menées par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne. Passée cette riposte militaire, la France espère désormais raviver un processus diplomatique et humanitaire grippé depuis sept ans en Syrie en multipliant les initiatives dans les enceintes internationales.

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Source : https://www.ouest-france.fr

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