Des microplastiques dans 72 % de l'eau du robinet en France : la piste des vêtements synthétiques avancée


Des chercheurs ont analysé l'eau du robinet de douze pays. Leurs résultats ont été dévoilés mercredi 6 septembre : tous les échantillons testés contiennent des microplastiques, dont les effets sur la santé sont encore inconnus.


L’eau du robinet contient des microplastiques. C’est ce que révèle une étude conduite par des scientifiques, à la demande d’Orb Media, une organisation à but non lucratif et relayée par The guardian, mercredi 6 septembre. Au total, ce sont 159 échantillons de plus d’une douzaine de pays qui ont été analysés.

Et les résultats ont de quoi inquiéter : 83 % des échantillons sont contaminés par des fibres plastiques, avec néanmoins des quantités variables d’un pays à l’autre. Les États-Unis enregistrent des taux de contamination les plus élevés, avec 94 % de fibres plastiques trouvées dans les échantillons.

Aux États-Unis, les auteurs de l'étude ont en effet retrouvé des fibres de plastique dans 94 % des échantillons analysés. Suivent le Liban et l’Inde, avec respectivement 93, 8 % et 82,4 % d'eau du robinet contaminée.

Les pays européens, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France ont les taux le plus bas, lesquels s’élèvent tout de même à 72 %. "Le nombre moyen de fibres de plastique trouvées dans chaque échantillon de 500 ml d'eau du robinet s'élèvent à 4,8 aux États-Unis, contre 1,9 en Europe", précise The Guardian.

Quant à l’eau en bouteille, elle n’est pas épargnée. Aux États-Unis, des échantillons d’eaux embouteillées contenaient également des particules de plastiques, selon l’étude d’Orb Media. En France, les analyses se sont concentrées uniquement sur l’eau du robinet.

L’effet des microplastiques sur la santé humaine


Pour expliquer la présence de ces matières plastique dans les échantillons d’eau prélevée, le quotidien britannique, invoquent notamment les vêtements synthétiques que l’on passe à la machine à laver. Pour déterminer d'éventuelles autres sources de pollution, des études ciblées devront être menées. Car jusqu’à présent, les scientifiques s'étaient surtout penchés sur la pollution des océans et sur les effets qu’ils ont sur la faune marine.

Selon Anne-Marie Mahon, chercheure en écologie et génie civile à l’Institut de technologie Galway-Mayo – qui a révélé en juin une contamination de l’eau du robinet et de puits par des microplastiques en Irlande –, "nous ne connaissons pas encore exactement l’effet des microplastiques sur la santé humaine. C’est pourquoi nous devrions appliquer le principe de précaution et accentuer la recherche pour que nous puissions découvrir les risques réels". 


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