Alain Juppé chez les francs-maçons


Le 21 septembre, Alain Juppé a déjeuné avec le Grand Maître de la Grande Loge de France (GLDF), Philippe Charuel, au siège de l’obédience, Rue Puteaux, à Paris. Le candidat à la primaire de la droite et du Centre répondait à l’invitation du Haut Dignitaire Franc-Maçon. Pourquoi ?

Philippe Charuel explique qu’il rencontre des politiques de tous bords. Il soutient que cette invitation n’est pas liée au fait que l’invité du Grand Dîner de la GLDF, le 24 septembre, est François Baroin, un des principaux soutiens de Nicolas Sarkozy. Le Grand Maître était entouré de quatre hauts dignitaires: Thierry Zaveroni (1er Grand Maître Adjoint), Jean-Paul Vannouque (Grand Secrétaire), Alain Pigeau (Grand Officier Communication) et Jean-Raphaël Notton (Grand Orateur Adjoint).

Quand à Alain Juppé, un des membres de son entourage m’a confié: «Alain Juppé connaît la société française. La franc-maçonnerie est une de ses composantes. C’est un républicain, il parle à tout le monde.» Il était accompagné par Hervé Gaymard, son directeur de projet.

Que ce sont dits les deux hommes pendant les 80 minutes qu’ont duré leurs agapes ?

Selon Philippe Charuel, Alain Juppé s’est exprimé en termes très généraux sur l’économie, la fiscalité, la sécurité, l’unité de la nation… et très peu sur la laïcité et les religions (thème chers aux francs-maçons). A un moment du repas, Charuel a osé lancer à son invité: «Dans cette campagne, vous pourriez être plus punchy!» Et l’ancien Premier Ministre de répondre, avec sa retenue habituelle: «Je suis un homme de raison, je n’en ferai pas plus.»

Sur la laïcité, Juppé se serait contenté d’affirmer, comme dans l’interview qu’il a accordée au Monde daté 24 septembre : «Il faut faire preuve de bon sens et ne pas verser dans une laïcité extrémiste.»

Du coup, j’ai du mal à comprendre l’intérêt, au fond, de ce repas. Je fais le pari qu’Alain Juppé n’a été convié que pour contrebalancer la présence de François Baroin, le 24 septembre, en invité vedette du Dîner Annuel de la GLDF (il a été choisi bien avant son entrée dans l’équipe de Sarkozy). Une invitation de Juppé pour calmer d’éventuelles critiques internes à la GLDF (une obédience de 34000 frères classée au centre-droit)? Dans ces circonstances, je ne vois pas ce qu’a pu apporter un tel déjeuner à Alain Juppé. Des voix supplémentaires à la Primaire ? Sûrement pas beaucoup. Ce que l’on gagne chez les frères, on le perd chez les électeurs de droite catho,  toujours assez allergiques à la franc-maçonnerie.

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