Voiture de police brûlée: 3 des 4 mis en examen remis en liberté sous contrôle judiciaire


Trois des quatre hommes mis en examen dans l'enquête sur des violences contre la police, dont l'incendie d'un véhicule où se trouvaient deux agents, ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire mardi par un magistrat, tandis que le quatrième a été placé en détention provisoire, a-t-on appris du parquet de Paris.






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Le parquet de Paris avait requis la détention provisoire pour les quatre mis en examen.

Parmi les quatre suspects, âgés de 18 à 32 ans, c'est le plus jeune qui a été placé mardi en détention provisoire sur décision du juge des libertés et de la détention (JLD), avait-on appris un peu plus tôt de sources proches du dossier. 

Etudiants pour les trois plus jeunes, âgés de 18 à 21 ans, au chômage pour le plus âgé, qui a 32 ans, les quatre suspects avaient été mis en examen samedi notamment pour tentative de meurtre.
Ils sont présentés par le parquet comme issus de la mouvance des "antifas" (antifascistes), ce que certains d'entre eux contestent, d'après une source proche de l'enquête.

"Cette décision est incompréhensible pour l'ensemble des policiers et au-delà je pense pour les citoyens", a réagi Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat de police Alliance. 

"On a tous vu ces images de violences avec des individus déterminés... Le message envoyé pour trois d'entre eux n'est pas bon pour tous ceux qui souhaiteraient encore s'attaquer aux policiers", a-t-il ajouté, "c'est désastreux".

Synergie (second syndicat d'officiers) s'est déclaré, par la voix de son secrétaire général Patrice Ribeiro,"scandalisé".

Il "s'interroge" par ailleurs "sur la succession de décisions de justice, administrative ou pénale, favorables à des agresseurs de policiers". Elles "peuvent laisser planer le doute quant à la neutralité des magistrats dans le cadre des conflits politiques qui ébranlent notre pays", ajoute M. Ribeiro.

- Témoignage anonyme d'un policier - De violents incidents avaient éclaté mercredi dernier, en marge d'une manifestation de policiers à Paris contre la "haine anti-flics".

Près de la place de la République, une voiture de police avait été prise pour cible par plusieurs casseurs.

Des vidéos de l'attaque, très relayées sur internet, montrent une personne brisant la fenêtre côté conducteur, puis une autre frappant le policier assis. Un autre homme casse la vitre arrière à l'aide d'un plot métallique puis un autre lance un fumigène allumé dans la voiture, provoquant l'embrasement du véhicule et forçant un policier et sa collègue à en sortir.

Selon une source proche de l'enquête, aucun des quatre mis en examen, dont deux frères, n'est à ce stade soupçonné d'être celui qui a lancé le fumigène, mais les enquêteurs pensent que l'un d'eux est celui qui a brisé la vitre arrière de la voiture de police.

Ce dernier figure parmi les trois remis en liberté mardi sous contrôle judiciaire. A ce stade, le parquet a indiqué qu'il faisait appel dans son cas.

Les suspects n'avaient pas été interpellés sur place mais identifiés après les incidents, grâce à un témoignage anonyme, qui s'est avéré être celui d'un policier infiltré sur place, son nom apparaissant sur un procès-verbal par erreur, ont expliqué des sources proches du dossier.

"Ce dossier est une farce honteuse", s'était insurgé samedi Antoine Comte, l'avocat du plus âgé des mis en examen.

"Ce qui fait la particularité stupéfiante du dossier, c'est qu'il repose sur un renseignement de police recueilli après coup", avait dénoncé pour sa part une autre avocate, Irène Terrel, dénonçant des "pressions politiques" autour de l'affaire.


L'attaque a suscité l'indignation dans la classe politique. Légèrement blessés, le policier et sa collègue ont été décorés samedi par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, en présence de François Hollande.

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