Brésil: la chute de Dilma Rousseff aurait-elle été organisée pour mettre fin à l'enquête Petrobras ?


La destitution de Dilma Rousseff aurait-elle été planifiée pour couper court à l'enquête sur les détournements de fonds au sein du groupe Petrobas ? Un enregistrement téléphonique d'un ministre du gouvernement intérimaire semblerait le confirmer.

Le quotidien Folha de Sao Paulo a lâché, lundi 23 mai, une véritable bombe politico-médiatique en publiant la transcription de l'enregistrement d'une conversation datant du mois de mars, entre le ministre intérimaire de la planification Romero Juca et un ancien sénateur de son parti, Sergio Machado. Dans cet échange téléphonique, les deux hommes s’inquiètent de l’avancée inexorable de l’enquête sur les détournements de fonds au sein du groupe public Petrobas qui éclabousse la classe politique brésilienne.

Romero Juca propose alors «un pacte», passant par la destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff pour étouffer l’affaire Petrobas dans laquelle il est lui-même visé : «La destitution est nécessaire. Il n’y a pas d’autre issue. Il faut résoudre toute cette merde. Il faut changer le gouvernement pour stopper l’hémorragie.» «Il faut un accord, mettre Michel Temer au pouvoir, un grand accord national», lui répond le sénateur, qui a semble-t-il enregistré cette conversation à l’insu de son interlocuteur pour nouer un futur accord de collaboration avec la justice en échange d’une remise de peine. 


Après ces révélations, Romero Juca a annoncé le 23 mai qu’il se mettait «en réserve» de l’exécutif intérimaire brésilien à compter du lendemain : «Je ne veux qu’aucune manipulation malintentionnée puisse porter préjudice à l’action du gouvernement.»


Le gouvernement intérimaire a été mis en place le 12 mai par le vice-président Michel Temer après la destitution de Dilma Rousseff par le Sénat pour maquillage des comptes publics.

Dans son interview accordée à RT, l'ancienne présidente brésilienne parle d'un véritable «coup d’Etat». 

Pour rappel, son successeur à la présidence du Brésil, Michel Temer, a récemment été épinglé par le scandale Wikileaks : l'actuel chef de l'Etat brésilien aurait fourni en 2006 des renseignements sur le monde politique brésilien au Conseil national de sécurité des Etats-Unis.

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