Quand l'argent de la CIA atterrissait malencontreusement dans les poches d'Al-Qaïda


Un échange épistolaire entre Oussama Ben Laden et un responsable d'Al-Qaïda, révèle que la CIA a participé, par inadvertance, au financement de l'organisation terroriste à hauteur d'au moins un million de dollars, rapporte le "New York Times".

Nouveau scandale pour la CIA. Un échange épistolaire entre Oussama Ben Laden et Atiyah Abd al-Rahman, un responsable d'Al-Qaïda, révèle que l’agence de renseignement a participé, par inadvertance, au financement de l'organisation terroriste, rapporte le New York Times. En effet, en 2010, un million de dollars d’un fonds financé par l’agence alimenté tous les mois en liquide et mis à disposition de l’Afghanistan a été utilisé par ce dernier pour payer à Al-Qaïda la rançon d’un diplomate.

En septembre 2008, le diplomate afghan Abdul Khaliq Farahi, consul général d'Afghanistan à Peshawar, au Pakistan, s’apprête à prendre ses fonctions d'ambassadeur quand il est kidnappé par Al-Qaida. Deux ans plus tard, il est libéré après le versement par Kaboul d’une rançon de 5 millions de dollars, dont un cinquième provient du fonds secret financé par la CIA. Le Pakistan a pour sa part payé près de la moitié de la rançon, le reste étant financé par l'Iran et des Etats du Golfe.

"Dieu nous a béni avec beaucoup d’argent ce mois-ci", écrit alors Atiyah Abd al-Rahman dans une lettre adressée à Ben Laden, précisant que cette somme va servir à acheter des armes. “Il y a une possibilité-pas très forte- que les Etats-Unis soient au courant de cette rançon et qu’ils aient accepté cet arrangement à condition que l’argent soit surveillé", lui répond le chef d'Al-Quaïda, car"un pays comme l'Afghanistan ne paierait pas autant pour libérer l'un de ses hommes". Ayant entendu parler d’un fonds secret alimenté par les Etats-Unis, le chef d’Al-Qaida imagine un piège de la part des Américains. Craignant que ceux-ci puissent tracer les billets ou les aient fait empoisonner, il demande à ce que l’argent soit changé dans une autre devise.

Il n’y avait pourtant aucun piège, la CIA ignorant apparamment tout de l'affaire, révèle le New York Times qui évoque "un exemple parmi tant d’autres" du financement des groupes terroriste par les Etats-Unis en raison du manque de supervision et de contrôle dans l'agence de renseignement.
Les courriers échangés entre les deux terroristes ont été découverts en 2011, lors du raid au cours duquel le chef d’Al-Qaïda a été tué au Pakistan. Jusque-là gardés secrets, ces documents ont été présentés comme preuve à charge dans le procès d’Abid Naseer, un Pakistanais de 28 ans membre d'Al-Qaida reconnu coupable début mars d'avoir aidé en 2009 à la préparation avortée d'attentats à New York, Manchester et Copenhague. Il risque la prison a perpétuité.

Auteur : La rédaction de FranceSoir.fr

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