Les Etats-Unis, ne préparent-ils pas un guet-apens pétrolier pour l’UE ?


Les États-Unis ont enfreint leur propre interdiction de l'exportation du pétrole brut. D'après les données du journal The Wall Street Journal, le premier pétrolier a quitté le Texas pour la Corée du Sud. Mais à Washington, on suppose que l'Union Européenne peut devenir le principal consommateur du pétrole américain.

Aux États-Unis, la question de l'exportation du pétrole brut s'est transformée depuis longtemps en un point de discussions entre « les isolationnistes » et « les expansionnistes ».

Pour le moment, les compagnies « ExxonMobil », « Chevron » et « ConocoPhillips » ne sont pas admises à l'exportation. Le Ministère du Commerce des États-Unis a accordé les licences à deux compagnies de Texas plus menues - « Pioneer Natural Resources » et « Enterprise Product Partners ». 

Elles ont reçu le droit d'exporter «le pétrole superléger de schiste», représentant plutôt un condensat accumulé dans les gisements schisteux. Il a besoin d’un traitement supplémentaire minimal pour l'utilisation comme combustible. Cependant, d'autre part, «le pétrole schisteux», saturé de gaz, est extrêmement explosible. Il faut tenir compte aussi du grand prix de revient des projets semblables - a souligné dans l’entretien avec La Voix de la Russie l'analyste du groupe russe d'investissements « Nord-capital » Vladimir Rojankovsky :

Avant tout, le prix de revient de tous les projets schisteux reste exorbitant. C’est parce qu’il s'agit des nouveaux projets pour lesquels il faut un équipement qui n’est pas fabriqué en série. Les technologies schisteuses ne sont pas élaborées à fond. C'est pourquoi, elles se heurtent à une forte résistance des écologistes. Donc, tous les projets semblables ont toujours un caractère expérimental.

Cette situation permet de dire que le pétrole de schiste - tout comme le gaz de schiste – promet à l'Union Européenne des problèmes graves : financiers ainsi qu'écologiques. L’entêtement de l'Union européenne et sa politique à l’égard de Moscou ne permettent pas de les résoudre, dit le président de l'Union des producteurs pétroliers et gaziers de Russie Guennadi Chmal dans l’interview à La Voix de la Russie :

Il s'agit du Troisième paquet énergétique adopté par l'Union Européenne. Il ne permet pas à la Russie d’alimenter pleinement les gazoducs déjà construits- les branches du « Nord Stream ». Le paquet énergétique donné permet à la partie russe de remplir les gazoducs à moitié et pas plus. Si Bruxelles annule cette décision tout à fait absurde, le "Gazprom" russe pourra canaliser via le « Nord Stream » autant de gaz qu’il ne faut aux Européens pour résoudre tous leurs problèmes.


À Washington, on commente très prudemment les perspectives de l'arrivée du pétrole américain sur les marchés de l’UE. Selon la législation américaine, la décision définitive sur cette question doit être prise par le président. Cela signifie que la décision sera géopolitique et avantageuse exceptionnellement à Washington.

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