Le scénario du crash du vol MH17 évolue


Contrairement aux déclarations publiques de l’administration Obama accusant les rebelles ukrainiens et les Russes d’avoir abattu le vol 17 de la Malaysian Airlines, certains analystes des services de renseignement américains ont conclu que la faute n’incombait sans doute pas aux insurgés ni à la Russie et qu’il semble que les responsables soient les forces gouvernementales ukrainiennes , selon une source ayant eu accès à ces analyses.

Ces conclusions — en contradiction avec ce que le Président Barack Obama et le Secrétaire d’État John Kerry ont exprimé publiquement — reposent principalement sur le manque de preuves du gouvernement américain indiquant que la Russie aurait fourni aux rebelles un système de missile anti-aérien Bouk, seul capable d’atteindre un appareil civil à une altitude de 33 000 pieds (env. 10 000 m), d’après la source, qui souhaite rester anonyme.

Malgré les satellites américains positionnés au-dessus de l’est de l’Ukraine, les agences de renseignement américaines n’ont publié aucune image d’un système Bouk qui aurait été remis par les Russes aux rebelles, expédié en Ukraine, déployé en position de tir puis rapatrié en Russie. Bien que l’administration Obama ait publié d’autres images de l’Ukraine prises par les satellites espions américains, l’absence de tout cliché d’une batterie de missiles Bouk sous contrôle rebelle a été la faille de l’acte d’accusation de Washington à l’encontre des rebelles et des Russes pour l’attaque aérienne du 17 juillet qui a tué 298 personnes.

Étant donné la taille de ces batteries , contenant quatre missiles de cinq mètres chacun, l’absence d’une telle preuve a suscité des réserves chez les analystes du renseignement américain, au moment même où les principaux responsables

 politiques et les médias américains se précipitaient pour accuser les rebelles et les Russes.
Pour étayer leurs affirmations, Kerry et d’autres hauts responsables se sont référés aux déclarations du gouvernement ukrainien, ainsi qu’aux nformations issues des « réseaux sociaux ». Ces derniers fragments de « preuve » comportaient des répliques ambiguës attribuées à des rebelles pensant initialement qu’ils avaient réussi à abattre un autre avion ukrainien volant à une altitude plus basse, mais qui ont affirmé plus tard ne pas avoir tiré sur l’avion malaisien, et ne pas disposer des missiles Bouk nécessaires pour atteindre une cible au-dessus de 30 000 pieds (env. 9 000 m).

Si ces analystes américains ont raison — que ni les insurgés ni la Russie ne sont responsables — le principal suspect devient alors le gouvernement ukrainien, qui lui, dispose bien de missiles anti-aériens Bouk et avait apparemment deux avions de chasse à proximité du vol 17 de la Malaysia Airlines à l’heure où celui-ci a été abattu.

Certaines analyses réalisées indépendamment sur des éléments issus du site du crash suggèrent que l’appareil pourrait avoir été détruit par un missile air-air et non par un engin anti-aérien lancé depuis le sol. Dans cette optique, l’hypothèse de travail des analystes américains est qu’une batterie Bouk de l’armée ukrainienne en coordination avec ces chasseurs aurait pris pour cible ce qui semblait être un avion de ligne russe, peut-être même l’avion dans lequel le Président Vladimir Poutine rentrait d’un voyage en Amérique du Sud, selon la même source.

Cette source a ajouté que l’analyse des renseignements américains n’incrimine pas les hauts responsables ukrainiens, comme le Président Petro Porochenko ou le Premier Ministre Arseniy Iatseniouk, ce qui laisse à penser que l’attaque pourrait avoir été l’œuvre de factions extrémistes, peut-être même de l’un des oligarques ukrainiens ayant adopté une approche agressive dans la guerre menée contre les insurgés russes ethniques de l’Est .

Bien évidemment, une attaque réussie contre un avion russe, surtout celui qui transportait Poutine, aurait pu constituer un excellent coup pour le régime de Kiev, qui a destitué et expulsé fin février, au début de la guerre civile, le Président Viktor Ianoukovich, allié des Russes. Certains politiciens ukrainiens, comme l’ex-Premier Ministre Ioulia Timochenko, ont exprimé le souhait de tuer Poutine. « Il est grand temps que nous prenions les armes pour aller tuer ces maudits Russes ainsi que leur dirigeant », a déclaré Timochenko lors d’un appel téléphonique intercepté en mars, selon une fuite publiée dans la presse russe et implicitement confirmée par Timochenko.



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