Plainte contre HSBC et Deutsche Bank, manipulation des cours de l’argent


Les banques britannique HSBC, allemande Deutsche Bank et canadienne Bank of Nova Scotia ont été assignées devant la justice américaine par un particulier qui les accuse d’avoir manipulé les prix de l’argent.

Dans sa plainte, déposée devant un tribunal de Manhattan à New York et consultée samedi par l’AFP, Scott Nicholson, un particulier ayant investi dans l’argent et résidant dans l’Etat de Washington (nord-ouest), explique que ces trois banques ont « abusé » de leur position sur ce marché dont elles fixent les cours pour engranger de juteux bénéfices au détriment des investisseurs.

« Le niveau extrême du secret crée un environnement propice à la manipulation » des cours, dénonce-t-il dans la plainte. « Les accusées ont un gros avantage financier pour prendre des positions aussi bien sur les marchés physiques de l’argent que sur les contrats à terme avant l’annonce des cours, ce qui leur permet de récolter de gros bénéfices illégaux », écrit-il encore.

Les faits reprochés se seraient déroulés à partir du 1er janvier 2007 jusqu’à aujourd’hui, selon la plainte.
Contactés par l’AFP, des porte-parole de HSBC et Deutsche Bank n’ont pas voulu faire de commentaire. Bank of Nova Scotia n’a pas donné suite aux sollicitations de l’AFP.

M. Nicholson cherche à réunir d’autres investisseurs qui s’estimeraient également lésés pour monter une action en nom collectif.

La fixation des cours de ce métal précieux a lieu une fois par jour, en début d’après-midi (12H00 GMT), lors d’une téléconférence entre Deutsche Bank, HSBC et Bank of Nova Scotia.
Ce taux de référence est utilisé par les compagnies minières et les banques centrales pour évaluer la valeur des métaux.

Il affecte directement les prix des bijoux mais surtout les revenus des compagnies minières et les prix que doivent payer les raffineurs.

Il a aussi un effet direct sur les actions rattachées à l’argent.

Deutsche Bank a annoncé en début d’année qu’elle allait se retirer de la fixation des cours des métaux précieux, invoquant une réduction de ses activités dans les matières premières.
Selon des sources bancaires, les trois établissements sont confiants et pensent que cette plainte sera classée sans suite.

Elles s’appuient sur un rapport confidentiel du régulateur des marchés dérivés américains, la CFTC, qui s’était penchée en mars 2013 sur la détermination des prix des métaux précieux à Londres.
D’après ces sources, le régulateur américain a conclu à la transparence des opérations de fixation des cours.

Cette nouvelle affaire intervient dans un contexte miné par de nombreux litiges juridiques impliquant les grandes banques.

En mars, un particulier avait déjà déposé plainte devant un tribunal new-yorkais, accusant les cinq banques (Société Générale, HSBC, Barclays, Deutsche Bank, Bank of Nova Scotia) fixant les cours de l’or de les manipuler à leur avantage.

L’autorité allemande des marchés financiers, le Bafin, mène en outre une enquête depuis l’an dernier sur d’éventuelles manipulations sur les méthodes de fixation des prix du métal jaune et de l’argent à Londres.


Un autre front est en cours concernant d’éventuelles manipulations des taux interbancaires Libor et Euribor et l’énorme marché des changes par de grandes banques mondiales. Les enquêtes sont menées par des autorités de régulation de plusieurs pays.

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