Les Femen doivent quitter leur QG de Clichy-la-Garenne, ordonne la justice


FEMEN - Le mouvement féministe Femen va devoir quitter son QG. Le tribunal d’instance d’Asnières a indiqué que les jeunes femmes devront quitter au plus tôt les locaux d'une usine de traitement des eaux à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), qu'elles occupent depuis le mois de novembre.
Les militantes s'étaient installées sans autorisation dans ces bureaux vides, propriété du Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (SIAAP). Elles sont condamnées à payer au Siaap la somme de 7398, 94 € pour l’utilisation de l’électricité ainsi que 1500€ pour les frais d’avocat, rapporte Le Parisien.

"Elles ont pénétré de force dans le bâtiment et cette occupation est dangereuse car les lieux sont vétustes, insalubres et amiantés", avait plaidé à l'audience du 26 mai l'avocat de la SIAPP, demandant "l'expulsion immédiate" des féministes. Les locaux doivent en outre être détruits pour laisser place à un nouveau projet. "Mais depuis sept mois, le chantier est complètement bloqué", avait-il souligné.

"Nous occuperons une église ou l’hôtel de ville de Paris"

De leur côté, les Femen avaient mis en avant "la nécessité de vivre ensemble pour se protéger contre les attaques de certains mouvements extrémistes". "J'ai reçu des menaces de mort, j'ai besoin de vivre au sein d'une communauté pour ma sécurité", avait déclaré à l'AFP Inna Shevchenko.
"Troisième été à la rue. C'est une chance. L'hiver aurait été pire", a écrit la leader du mouvement en France sur Twitter.

"Si on veut se débarrasser de nous aussi vite, c’est que nous faisons quelque chose de bien", a réagi Inna Shevchenko à l'issue du délibéré. "Nous n’allons pas résister à l’expulsion, et nous irons ailleurs. Nous occuperons une église de Paris, soit l’hôtel de ville de Paris, a-t-elle indiqué, citée par Le Parisien. La maire Anne Hidlago nous avait déjà démontré son soutien quand nos locaux avaient brûlé en juillet 2013. On lui lance un appel, peut-être qu’elle nous entendra...".

Plus tard dans la journée, les Femen ont évoqué sur leur compte Twitter "une sentence est exceptionnellement sévère" et demandé de l'aide pour trouver un nouveau siège :

La justice a décidé d'expulser sans délais Femen de son QG. La police peut à tout instant intervenir pour procéder à notre expulsion.

Ce déménagement à Clichy-la-Garenne est intervenu quelques mois après l'incendie, en juillet 2013, de leur précédent QG situé dans une salle du théâtre parisien, le Lavoir Moderne. Le feu, d'origine accidentelle, selon les constatations de la police, avait débuté dans la chambre d'Inna Shevchenko et endommagé une partie des locaux.

Le mouvement, créé en 2008 en Ukraine, s'est rendu célèbre par les manifestations souvent spectaculaires de ses activistes. Régulièrement prises à partie, les Femen, accusées d'islamophobie, essuient aussi les vives critiques de mouvements d'extrême droite.

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