Ce que le pape François a dit aux journalistes dans l’avion


Donnant une conférence de presse le 26 mai dans le vol retour de son pèlerinage sur les lieux saints, le pape François a répondu à un large éventail de questions, évoquant une rencontre avec les victimes d’abus sexuels, le célibat des prêtres, le prochain synode sur la famille, son initiative pour la paix et un second voyage en Asie.

Malgré un programme très soutenu durant trois jours en Jordanie, Palestine et Israël, le pape François a trouvé l’énergie pour répondre, lundi 26 mai au soir, durant environ 40 minutes, aux questions de 70 journalistes l’accompagnant à bord, à la manière de son premier exercice du genre à son retour des JMJ de Rio fin juillet. Posées à tour de rôle par groupes linguistiques, les questions ont donné l’occasion de faire plusieurs rappels et mises au point mais quelques annonces. Morceaux choisis :

 > SON INITIATIVE POUR LA PAIX : « PAS UNE MÉDIATION » 
Le pape s’est défendu de s’ériger en médiateur dans le conflit israélo-palestinien à la suite de l’annonce surprise qu’il faite la veille à Bethléem, invitant les présidents israélien, Shimon Pérès et palestinien, Mahmoud Abbas, à venir chez lui au Vatican prier pour la paix. «  C’est une rencontre au Vatican pour prier ensemble, ce n’est pas pour faire une médiation. C’est une prière sans faire de discussions. Ensuite chacun rentre chez soi  », a-t-il recadré, sans indiquer une date définitive. Il a rappelé que, même s’il a eu plusieurs « gestes spontanés » en Terre sainte, cette invitation, elle, avait été préparée. « J’ai pensé pouvoir la faire là (au cours de son pèlerinage en Terre sainte, ndlr.) », a-t-il confié, désirant « faire quelque chose » pour la paix.
Il a décliné toute compétence pour se prononcer sur le statut exact que devrait avoir Jérusalem, réponse qui doit « venir des négociations ». Il a défini la Ville sainte comme la « capitale des trois religions » et la « ville de la paix », comme il l’a dit durant son pèlerinage.

 > SYNODE SUR LA FAMILLE : PAS SEULEMENT SUR LES DIVORCÉS REMARIÉS 
Interrogé sur la prochaine tenue, en octobre, du synode extraordinaire des évêques sur la famille, le pape a insisté pour préciser qu’il ne portait pas seulement sur la question de la communion aux personnes divorcées. « Il ne faut pas tomber dans la casuistique », a-t-il mis en garde à ce sujet, comme il l’avait dit aux cardinaux réunis au début de cette année pour un consistoire sur la famille. Le prochain synode porte « sur la situation actuelle du problème de la famille ». « La famille a besoin d’une pastorale », a-t-il résumé, confiant « l’expérience spirituelle » qu’il a vécue pour trouver ce thème, pour lequel il est certain « l’Esprit Saint a guidé ». Cette mise au point cherche à tempérer les attentes immédiates du synode.
Souhaitant se montrer « miséricordieux » envers les personnes divorcées, le pape a évoqué à ce sujet le problème des procédures pour nullité et celui de degré de « la foi quand on se marie ».

 > LE CÉLIBAT DES PRÊTRES : PAS UN DOGME MAIS UN DON 
Comme son secrétaire d’État, le cardinal Pietro Parolin, l’avait dit dans un entretien, le pape François a rappelé que le célibat des prêtres n’était « pas un dogme ». « C’est un don pour l’Église », a-t-il défini. Lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires, Jorge Bergoglio avait déjà estimé que la porte devait rester ouverte sur cette question très sensible dans l’Église.

 > ABUS SEXUELS : UNE RENCONTRE AVEC LES VICTIMES 
Le pape a annoncé qu’il rencontrerait le 6 ou 7 juin prochain au Vatican environ 7 ou 8 victimes d’abus sexuels commis par des prêtres. Venant de différents pays, tels l’Allemagne, le Royaume-Uni, ces personnes participeront auparavant à la messe que le pape célèbre chaque matin dans la résidence Sainte-Marthe. Insistant sur la gravité des abus sexuels, le pape les a comparés au « sacrilège » d’une « messe noire » donnée à « des enfants (qui) viennent à l’Église chercher la sainteté ». Il a précisé que trois évêques étaient actuellement sous enquête pour ces crimes : « Il n’y a pas de privilèges », a-t-il assuré.

 > RÉFORME DE LA CURIE : UN « TRAVAIL DE PERSUASION » 
« C’est chaque jour qu’il faut réformer l’Église ». Le pape a fait montre de sa détermination à poursuivre la réforme de la Curie romaine entreprise depuis le début de son pontificat. « C’est un travail de persuasion », a-t-il reconnu, interrogé sur les obstacles rencontrés. « Le premier obstacle, c’est moi », a-t-il d’abord plaisanté. Il a évoqué les prochaines réunions début juillet et en septembre de son conseil des huit cardinaux (« C8 ») créé pour préparer les réformes. Il a rappelé la création en mars dernier d’un nouveau « Secrétariat pour l’économie », réclamant « transparence » dans ce domaine. À propos de la perte sèche de 15 millions d’euros par l’IOR (Institut pour les œuvres de religion, « banque du Vatican »), il a indiqué une étude en cours à ce sujet. « Ce n’est pas clair », a-t-il reconnu, sans jamais citer l’ancien secrétaire d’État, Tarcisio Bertone, soupçon d’avoir soutenu cet investissement au profit d’une société italienne amie.

 > CANONISATION DE PIE XII : « PAS DE MIRACLE » 
Sur le procès en canonisation de Pie XII, le pape a répondu que la cause n’avançait car il n’y avait « pas de miracle ». S’exprimant à bord d’un avion mis à disposition par l’État israélien, d’où il revenait, le pape n’a pas mentionné une ouverture prochaine ou non des archives du Vatican sur ce pontificat. Il s’est tenu à l’absence de miracle, alors que celle-ci ne l’a pas empêché de canoniser Jean XXIII le 27 avril dernier.

 > LE PAPE ÉMÉRITE : UNE « INSTITUTION » 
Reprenant ses propos sur Benoît XVI dans un entretien au Corriere della Sera paru le 5 mars dernier, le pape François a défini la création du « pape émérite » comme une « institution » et non « un cas unique ». « Il y a 70 ans, il n’y avait pas d’évêques émérites », a-t-il comparé. Sans évoquer sa propre situation, il y a implicitement fait allusion en prévenant que « si l’évêque de Rome sent ses forces diminuer, il doit se poser la question » de devenir émérite après renonciation. Benoît XVI a ouvert la porte.

 > POPULISME EN EUROPE : UN PROBLÈME DE CHÔMAGE 
Interrogé sur la manifeste montée du populisme en Europe, le pape a avoué ne pas avoir eu le temps de se mettre au courant des résultats des élections européennes durant son voyage en Terre sainte, mais a lié ce phénomène au chômage de masse frappant le continent, en particulier les jeunes. Il a cité les taux de chômage des jeunes générations en Espagne ou en Italie ainsi que le déclin de la natalité dans ces pays. Élargissant la question au-delà de l’Europe, il a repris son analyse dans l’exhortation Evangelii gaudium dénonçant l’idolâtrie de l’argent et « l’économie (qui) tue ».

 > PROCHAIN VOYAGE : PHILIPPINES ET SRI LANKA 

Alors qu’il se rendra mi-Août en Corée du Sud, le pape a confirmé un second voyage en Asie en janvier prochain, au Sri Lanka puis aux Philippines. L’objectif est notamment de se rendre dans les zones de l’archipel ravagées par un meurtrier typhon en novembre dernier. Dans son entretien au Corriere della Sera, le pape avait également indiqué qu’après l’Asie, il devrait se rendre en Afrique.

Commentaires

  1. Anonyme27.5.14

    Le pape devrait quitter sa toque de l'ère du poisson à moins qu'il ne veut pas savoir que nous sommes dans l'ère du verseau,c'est dur pour la prostituée babyloniène de lacher la coiffe de l'ère sanguinaire,ils s'accrochent les antéchrists,quelle honte!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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