Les Suisses pourraient bientôt instituer le salaire minimum le plus élevé du monde



Un référendum aura lieu en Suisse  le 18 mai prochain ; il posera la question de l’introduction d’un salaire mensuel minimum de 4000 francs suisses (environ 3291 euros). Si cette proposition est approuvée, les Suisses auraient le salaire minimum le plus élevé du monde. Le référendum a été lancé par les syndicats, qui estiment que les niveaux de salaire devraient refléter les niveaux des prix, qui figurent parmi les plus élevés du monde. 
Selon un sondage organisé par gfs.bern, 52% des électeurs devraient voter contre, mais un autre sondage effectué par Leger indique que le même pourcentage devrait voter pour.

En Suisse, 90% des employés gagnent plus que ce montant, et les employeurs affirment que l’institution d’un salaire minimum aurait pour effet d’augmenter le niveau de l’ensemble des salaires dans le pays. Le salaire médian des employés les moins qualifiés était de 4.627 francs en 2010. Mais même si ces montants semblent élevés au regard du niveau de vie belge, ils restent bien modestes si l’on considère qu’un foyer suisse composé de deux adultes paye 2.643 francs d’impôts, de sécurité sociale et d’assurance maladie, et qu’il doit dépenser 5.498 francs pour couvrir ses besoins les plus élémentaires (nourriture, logement, vêtements et transport).

Selon George Sheldon, de l’université de Bâle, la mesure serait contreproductive, parce que le chômage des travailleurs non qualifiés a déjà augmenté. « La solution à leur problème n’est pas de les rendre plus coûteux », dit-il. La fédération suisse des Syndicats du Travail estime qu’un salaire minimum ne provoquerait pas plus de chômage car elle toucherait surtout le secteurs des services domestiques où il n’est pas possible de sous-traiter.

Même si elle est la patrie des multinationales telles que Nestlé ou Novartis, la Suisse est un pays de PME, et celles-ci emploient les deux tiers des actifs du pays. « L’intervention de l’Etat dans le système économique libéral va aussi à l’encontre des principes de l’économie de marché qui nous ont réussi jusqu’ici », a déclaré Dermot Doherty, le porte-parole de Novartis dans un email. Chez Nestlé, tous les salaires sont supérieurs à 4000 francs suisses, mais Philippe Aeschlimann, le porte-parole du groupe, affirme que la création d’un salaire minimum impacterait toute la chaîne d’approvisionnement et donc, les clients suisses. Le gouvernement suisse s’oppose également à cette proposition. « Un salaire minimum n’arrêtera pas la pauvreté », a déclaré Johann Schneider-Ammann, le ministre de l’Economie suisse.

Selon Boris Zürcher, le chef de la Direction du travail du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), la création d’un salaire minimum aura pour effet d’augmenter les prix à la consommation et de faire monter le chômage pour les catégories de salariés les moins payés, car les employés qui gagnent entre 4.000 et 6.000 francs souhaiteront aussi bénéficier d'une augmentation de salaire. Il souligne aussi que la mesure serait la plus dommageable pour les petites entreprises : « Ce n’est pas la question de savoir si Novartis ou UBS sont capables de payer 4.000 francs, mais si une petite entreprise située dans une vallée isolée peut se le permettre », a-t-il dit.  

« Il n'y a aucun argument économique ou éthique valable qui puisse défendre ce principe du salaire minimum », écrit l'analyste financier Pater Tenebrarum sur son blog Acting Man. « La loi de l’offre et de la demande ne cesse pas de s’appliquer sur le prix de la main d'oeuvre. Si des salaires sont trop élevés, toute l’offre ne trouvera pas preneur. Cela se soldera inévitablement par une hausse du chômage ».


« Il y a également une autre façon d’énoncer cet argument : le prix du travail ne doit pas excéder ce que le marché peut supporter. (…) Les travailleurs ne peuvent finalement être payés qu’avec ce qui a été produit. (…) Si un travailleur ne peut pas produire plus que X nombre de biens ou de services, il n’est pas possible de le payer X+Y pour son travail. Lorsqu’il y a une législation de salaire minimum, il est condamné à rester au chômage, même s’il est prêt à travailler pour moins ».

Petit rappel sur la démocratie Suisse



Commentaires

  1. Anonyme23.4.14

    Quand est ce que la France prendras exemple de la Suisse ?
    Que font nos députés ? si ce n'est toucher 5500 euros par mois.

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  2. Anonyme23.4.14

    oui eux se servent copieusement ,dont 12millions d'euros de primes reparties entre eux : noel etc..... et saignent le peuple....

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  3. Anonyme24.4.14

    Travaillant en Suisse je peux vous dire que 4000 chf c'est pas grand chose quand on regarde le niveau de vie et le coût de la vie en Suisse... Pour louer un 2 pieces c'est min 1300 chf dans le canton de vaud, pour internet c'est 100chf/mois, pour aller au macdo c'est 13 chf le menu et je parle pas de l'assurance maladie à payer en plus... Si on calcule bien à 4000 chf on vit pas bcp mieux qu'un smicard en France même si au moins en Suisse il y'a presque pas de chômage ce qui fait que vous pouvez au moins changer facilement de travail ou travailler plus pour gagner un peu plus.

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  4. Anonyme24.4.14

    C'est peut être équivalent au smic , mais eux au moins quand ils votent c'est pris en compte , exemple le non à l'Europe , ils peuvent faire de nombreux référendum .

    Nous ont a voter non à l'Europe mais ils n'écoutent pas le peuple , ce sont des traitres et dire qu'ils osent faire les marchés pour nous donner leurs propagande pour voter leurs maire , députés , ou président .... là prochaine fois j'ai presque envie de leurs craché à la figure .

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