Ukraine, Syrie, Venezuela : Cherchez le gaz


"Et c’est écrit en toutes lettres dans l’un des articles du JSS News :

Quel regard portera le monde sur le minuscule Etat israélien lorsque celui-ci fera son entrée dans « la cour des grands », en tant qu’Etat producteur/exportateur de gaz et de pétrole ?
Les récentes découvertes relatives aux gigantesques gisements de gaz (ainsi qu’aux nappes de pétrole se situant en dessous du gaz), au large des côtes israéliennes, risquent d’apporter bien plus à l’Etat d’Israël que la dite indépendance énergétique tant convoitée.

En effet, au-delà de cette indépendance non négligeable, tant espérée de surcroit, se trouve un autre filon à exploiter, et non des moindres, un filon politique et stratégique, véritable levier contre l’anti-israélisme.


Dans le même ordre d’idées, on a vu de quoi était capable la Russie de Poutine lorsque, suite à un différend entre les deux partenaires en 2005, Gazprom posa un ultimatum à l’Ukraine en menaçant de lui couper le gaz, ne laissant passer que celui à destination de l’Europe. Il y a eu un nouveau différend en 2009 entre Gazprom et l’Ukraine concernant un défaut de paiement d’une partie des livraisons de 2008, à la suite de quoi Gazprom a réduit, puis stoppé net, les livraisons du gaz naturel envers ce pays. Le résultat fut que les pays membres de l’Union européenne reçurent moins de gaz naturel en provenance de Gazprom, celui-ci transitant en grande partie par l’Ukraine. Or le réseau traversant l’Ukraine est particulièrement stratégique pour l’UE, dans la mesure où le géant russe est son principal partenaire. L’UE est donc éminemment tributaire de l’approvisionnement gazier d’un partenaire fort capricieux, dont il est bon de savoir ménager les susceptibilités.

On voit, de ce fait, à quel point les pays occidentaux sont devenus les otages politiques de ces régimes. Ils sont dépendants d’alliances stratégiques avec des Etats aux méthodes souvent peu reluisantes, mais qui possèdent toutes les cartes en main pour exercer sur eux des pressions à nulles autres pareilles.
Il est donc plus que probable qu’enfin, après des décennies de chantage ininterrompu de la part des Etats arabo-musulmans et de leurs alliés russes ou vénézuéliens, les choses prennent une tournure toute autre. Tout au moins si les réserves israéliennes d’hydrocarbures se révèlent à la hauteur de leurs espérances. (1)

Depuis, il s’avère que ces gisements sont encore plus prometteurs que prévus : Tamar et Leviathan .. (2) gisements qui pourraient faire d’Israël le 2ème plus gros exportateur de gaz et de pétrole au monde .
Mais pour pouvoir approvisionner l’Europe, il faut les tuyaux ukrainiens .. et il faudra relier ces tuyaux , aux nouveaux gisements . La Turquie s’en charge avec la construction d’un nouveau gazoduc (3)
L’Europe va juste changer de dépendance. Si ce n’est que dans un cas comme la France elle n’était pas totalement dépendante de la Russie pour ses approvisionnements en gaz , puisque l Algérie reste un très gros fournisseur ; la France a donc tout à perdre dans ce jeu de dupes.

Et en plus miracle, à la sortie, c’est Goldman Sachs (actionnaire de la Fed ) qui assurera la distribution puisqu’ils se placent partout en Europe sur les concessions de services publics gaziers privatisés !!!
France, Espagne , Pays bas…

Il faut également rappeler , ce que les médias actuels occultent soigneusement, qu’en 2010, l’Ukraine a bien été sauvée financièrement par la Russie avec quelques petites conditions :

Russie/Ukraine : concession sur le gaz en échange du maintien militaire en Crimée (4)
jusqu’en 2042 ou 2047 (5) concession assortie d’une rente et d’une baisse du prix du gaz :
Ce délai de 2017 avait été fixé en 1997 – soit une durée de vingt ans – moyennant le versement par l’armée russe, à la ville de Sébastopol, d’une rente annuelle de 100 millions de dollars (74 millions d’euros). Désormais, les navires ruses sont assurés de pouvoir rester jusqu’en
 2042, voire 2047.

7 milliards d’économies

En contrepartie, Kiev bénéficiera d’une ristourne sur le prix du gaz russe, qui pourra atteindre 100 dollars pour 1 000 mètres cubes. Parallèlement, le volume des achats ukrainiens augmentera de 10 milliards de mètres cubes par an. Au final, l’Ukraine devrait réaliser une économie d’environ 7 milliards de dollars en 2010 et 2011 (5,2 milliards d’euros).

Il suffit dès lors de regarder la carte pour comprendre pourquoi les Chinois s’en mêlent aussi avec les accès à la mer noire (6)..

Mais parler d’une agression russe en Crimée parait un peu exagéré, si l’on regarde la réalité des faits … On pourrait plutôt parler d’une agression et d’un coup d’Etat financé pour déstabiliser l’Ukraine et les intérêts russes qui y sont présents. Et surtout pourrait-on juste arrêter de nous prendre pour des imbéciles .

La géopolitique de l’énergie n’est certainement pas la seule raison à ce qui se passe en Ukraine, mais elle est sûrement un facteur essentiel des orientations voulues par les "gentils Américains" pour se défendre contre les "méchants Russes" …

Une Europe indépendante, non asservie et non inféodée serait certainement la meilleure solution pour tout le monde … Visiblement ce n’est pas le cas.

Cela dit nous laisserons la conclusion à Monsieur Bzrezinski et en particulier ce qu’il écrivait sur l’Ukraine, pour savoir que tout ceci était parfaitement programmé. On ne peut en effet être plus clair… et ceci éclaire très particulièrement les aides à des mouvements néo nazis pour cette déstabilisation ukrainienne. Comme pour l’Irak et ses 500 000 enfants morts qui étaient pour Madame Albright : "le prix à payer"… il semble que pour l’Ukraine, le prix à payer ne soit certainement pas une "avancée démocratique".

"Sans l’Ukraine la Russie cesse d’être un empire en Eurasie… L’Ukraine constitue l’enjeu essentiel… Si l’Occident devait choisir entre une Ukraine démocratique et une Ukraine indépendante ce sont les intérêts stratégiques et non des considérations démocratiques qui devraient déterminer notre position" (7).

Tribune de Caro, le 4 mars 2014 (via Réseau International)
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(7) le Grand Echiquier 1997 – Bayard – page 74 et 160 et la conférence à la John Hopkins University du 23 avril 1998 .

Commentaires

  1. Anonyme18.3.14

    http://foi-et-politique.com/2014/03/le-vrai-combat-ukraine/
    Il ne faut pas oublier de regarder toutes les pistes possibles
    Bertrand C.

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