Le cerveau dans l’ordinateur: l’humanité finira-t-elle dans la matrice ?


Certains scientifiques prédisent qu'il sera possible de transférer le cerveau dans un réseau informatique d'ici une trentaine d'années...

Transférer le contenu de son cerveau dans un réseau informatique ? Ce thème majeur de science-fiction a été l’objet de nombreux romans et œuvres cinématographiques. Mais l’esprit dans la machine est très sérieusement envisagé par le mouvement des transhumanistes dont la figure de proue est le controversé Ray Kurtzweil. Il semble vouloir se débarrasser du corps biologique et transformer l’homme en pur esprit circulant dans le cyberespace...



Discours de présentation de Ray Kurtzweil pour introduire le congrès international Global Futur 2045.

Le corps biologique n’aura plus d’importance”

Dans la présentation du congrès international Global Future 2045, Ray Kurtzweil prononce une de ses principales prophéties : dans le futur, le corps biologique n’aura plus d’importance. Alors que la Science-Fiction a toujours joué les Cassandre à ce sujet (les personnages “transférés” dans le réseau terminent toujours mal), les transhumanistes envisagent avec enthousiasme “la mise en réseau” de l’homme en 2045.

UPLOAD. La loi de Moore (l’accroissement exponentielle et continu de la puissance des ordinateurs) dans les technologies informatiques permettra d'"uploader" dans un réseau de la personnalité et de la mémoire d’un individu. De quoi dématérialiser entièrement le corps organique ?
Plus de problèmes de santé ?

Cette projection aurait quelques conséquences pour notre santé. Considérant que la maladie et le vieillissement ne sont pas une fatalité, l’absence de corps biologique éliminerait par la même tout problème de santé : il n’y aurait plus de vieillissement des organes, plus de fatigue, plus de maladies, plus de douleurs, plus de troubles de la mémoire (a priori, la maladie d’Alzheimer ne touchera pas la mémoire numérique). Il nous suffirait, pour échapper à notre vieillissement, d’"uploader" notre cerveau et de rester en vie...

Ce qui est le plus fondamental en l’homme, c’est le désir”

Si on joue le jeu de ces projections futuristes, une telle perspective semble assez réjouissante mais il y aurait un revers de la médaille : outre le désir d’immortalité, il y a d’autres désirs humains plus terre à terre comme le plaisir charnel. Et si il n’y a plus de douleurs ni de corps organique, les plaisirs physiques de la chair ne devraient plus exister non plus. Avant de foncer tout droit dans le réseau, se rappeler peut-être ce qu’est un homme peut être utile, comme le dit le philosophe Jean-Michel Besnier dans une interview réalisée par Sciences et Avenir.

Mais entre l’homme numérique et l’homme numérisé, la distance est encore grande.  Sera-t-il possible de traduire la pensée et les émotions en données numériques ? L’avenir de l’homme est-il est dans le réseau et serons-nous prêt à abandonner notre petite boule de neurones ?

Ray Kurtzweil n’est pas pris au sérieux par tout le monde mais ces réflexions autorisent, en attendant de nous promener dans le réseau, de laisser promener notre imagination. C’est justement l’objet de la science-fiction qui est là pour nous y aider.

Quelques œuvres sur le thème de l'esprit dans la machine :

- Le neuromancien, roman de William Gibson publié en 1984
- Matrix (1999) dépeignant le cyberespace en s’inspirant de l’univers de William Gibson
- Simulacron 3, roman de Daniel F. Galouye et son adaptation cinématographique : Passé virtuel, de Josef Rusnak
- Tron, et Tron : the legacy (de Steven Lisberger et Joseph Kosinski)
- Ghost in the shell, de Mamoru Oshii
- Le cobaye, film de Brett Leonard

Source : sciencesetavenir.fr

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