Copé soupçonné d'avoir aidé des proches avec les deniers de l'UMP


Selon le Point, le chef de file de l'UMP aurait surfacturé des prestations réalisées par une agence de communication appartenant à des proches pour 8 millions d'euros pendant la campagne de 2012.

A un mois des municipales, le président de l'UMP Jean-François Copé est accusé par Le Point d'avoir favorisé une société de communication de deux de ses proches avec l'argent de son parti, accusation immédiatement balayée par l'intéressé, qui dénonce un "coup monté" et porte plainte.

La magazine reproche au responsable UMP d'avoir puisé dans la cassette de son parti pour surfacturer des prestations de Bygmalion, une agence de communication fondée par deux de ses proches, Bastien Millot, qui fut son directeur de cabinet à Meaux, ville dont il est le maire, et Guy Alvès, son ancien chef de cabinet à Bercy, quand il était ministre du Budget.

Les attaques du Point partent dans plusieurs directions: vers Bygmalion, créée en 2008, dans laquelle le journal voit une "machine de guerre au service de Copé pour le servir" et une "boîte noire à l'actionnariat aussi opaque que ses comptes", et vers Events and Cie, sa filiale événementielle.

"Events and Cie aurait empoché au moins 8 millions d'euros durant la campagne de 2012" de Nicolas Sarkozy, et "profité de la période faste de la présidentielle pour charger la mule sur certaines prestations facturées à l'UMP hors appel d'offres", affirme le journal.

Mystère sur l'origine des fonds

Pendant que Bygmalion jouit d'une santé financière "florissante", l'UMP a dû faire appel à ses sympathisants pour éponger les 11 millions manquants après l'invalidation des comptes du candidat Nicolas Sarkozy, affirme également l'hebdomadaire.

Le Point mentionne des "surcoûts" confirmés par des "professionnels" à qui il a présenté des "bordereaux d'Events" et par "un interlocuteur Rue de Solférino", où se situé le siège du Parti socialiste, sans donner de détails.

L'hebdomadaire évoque également "le mystère sur l'origine des fonds" de Bygmalion, un "investisseur fantôme", Emmanuel Limido, qui "utilise une SARL luxembourgeoise", a racheté le club de foot de l'AJ Auxerre, gère un fonds d'investissement "largement abondés par les Qatariens"....
"C'est un papier de commande", a réagi Bastien Millot sur Europe 1, où il assure une chronique quotidienne, en dénonçant des "amalgames", des "rumeurs" et des "affabulations". "S'il y a lieu d'attaquer, j'attaquerai", a-t-il dit.

'Absolument immonde, selon Copé'

Dans Le Point, il est également question de la vente à des Qatariens de deux biens immobiliers d'Etat à Paris, l'hôtel Kinski et le centre Kléber, du temps où Jean-François Copé était à Bercy, avec l'implication de Emmanuel Limido pour la vente de ce dernier.

"C'est absolument immonde", "c'est un coup monté" et "un tissu de mensonges", a réagi Jean-François Copé, qui a décidé de porter plainte pour diffamation. Il met en cause le directeur de la publication du Point Franz-Olivier Giesbert "qui depuis des mois et des mois nous attaque, Nicolas Sarkozy comme moi-même, pour nous détruire".

Le directeur du Point, habitué des diatribes contre le président de l'UMP - il avait été particulièrement virulent à son encontre sur le plateau de France 2 en octobre 2013, en l'accusant de ne pas avoir d'autorité ou d'avoir triché pour prendre le parti - lui a rétorqué jeudi 27 février sur lepoint.fr que "le complotisme (était) une maladie".

Alors que la situation de l'UMP s'est apaisée depuis la grave crise autour de la présidence du parti fin 2012 entre copéistes et fillonistes, François Fillon ne souhaite apparemment pas envenimer le climat.
Fillon botte en touche

Pressé de question par les journalistes alors qu'il visitait le Salon de l'agriculture, l'ancien Premier ministre a préféré botter en touche, affirmant que pour lui cette affaire n'était "pas un sujet".
Seul le député Lionel Tardy (qui avait pris partie pour Fillon fin 2012) s'est risqué à un tweet peu amène: 

"Tout le monde savait pour @jf_cope: c'est la raison pour laquelle je n'ai pas participé au #Sarkothon". Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de M. Copé, a immédiatement annoncé qu'il portait plainte contre lui pour "diffamation".


Ce n'est pas la première fois que le nom de la société Bygmalion apparaît dans la presse: elle est l'une de celles concernées par une enquête du juge Renaud van Ruymbeke sur des contrats passés par France Télévisions avec des cabinets de consultants, notamment en 2009-2010. Selon le syndicat des médias SNPCA-CGC, la société aurait facturé plus d'1 million d'euros de prestations à France Télévisions.

Source : challenges.fr

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