Naim Qassem, numéro 2 du Hezbollah, a rencontré l’ambassadeur du Qatar à Beyrouth



Le numéro deux du Hezbollah, Sheikh Naim Qassem, a rencontré aujourd’hui lundi 16 décembre le nouvel ambassadeur du Qatar au Liban, Ali Bin Hamad Al-Marri. C’est la première fois que deux des parties opposées au conflit syrien se rencontrent.

Selon l’organe de presse du Hezbollah, les deux hommes ont bien entendu discuté de la situation au Liban et dans la région, et ont déclaré que la solution politique est la base pour résoudre de façon constructive le conflit dans l’intérêt de la population.


Le secrétaire général adjoint du Hezbollah et l’ambassadeur ont également affirmé que la collaboration entre les deux parties, au Liban, est le remède qui profitera au pays et à ses citoyens.

Le 3 décembre, le chef du Hezbollah, Sayyed Hasan Nasrallah, avait déclaré qu’il avait reçu une délégation du Qatar à Beyrouth, mais sans préciser ce qui était sorti de la rencontre.

Nasrallah avait notamment déclaré que son parti maintenait un canal de communication ouvert à Doha malgré les différences entre shiites et sunnites sur la crise syrienne.

« Il y a des discussions entre nous… il y a un canal entre nous et le Qatar qui a été réouvert récemment, mais jusqu’à une certaine limite, » avait déclaré Nasrallah lors d’une interview pour la chaîne libanaise OTV.

Le Hezbollah, est une organisation terroriste shiite financée par l’Iran, mais elle a développé des liens assez fort avec le Qatar à 90% sunnite après que le Qatar a financé la reconstruction de nombreux villages shiites libanais détruits pendant la guerre de 2006 avec Israël.

In 2010, l’émir du Qatar, Sheikh Hamad bin Khalifa al-Thani, s’était rendu au Liban dans le bastion contrôlé par le Hezbollah, et avait inauguré plusieurs projets financé par l’état du Golfe dans le village de Bint Jbeil où Israël et le Hezbollah s’étaient affrontés.

Puis les relations devinrent aigres lorsque le Qatar se rangea du coté des rebelles contre le Président Bashar al-Assad, allié du Hezbollah, et que la guerre civile syrienne enflamma les tensions entre les sunnites et les shiites. Les Etats du Golfe, dont l’Arabie Saoudite et le Qatar, ont financé et armé les rebelles sunnites tandis que Assad, un alawite, était soutenu par l’Iran shiite, qui dirige et finance le Hezbollah, lui aussi shiite.

Nasrallah avait expliqué aux Qataris que l’option militaire était sans intérêt, et qu’il vallait mieux trouver une solution politique, tandis que les occidentaux tentent de réunir Assad et les groupes rebelles lors de discussions de paix le 22 janvier à Genève.

Selon Nasrallah, ni les puissances régionales, ni l’Ouest n’ont envie d’une guerre de grande envergure, et les pays européens ont envoyé des diplomates à Damas pour rencontrer le gouvernement Assad, mais sans donner plus de détails.

Concernant le moment choisi, il est à noter que les rencontres entre le Qatar et le Hezbollah ont eu lieu après que les accords de Genève entre Téhéran et l’Ouest à Genève que Nasrallah a salués comme étant prometteur d’un nouveau rapport des forces de la région.

De son coté, l’Arabie Saoudite, qui a exprimé ses réserves concernant l’accord sur le nucléaire iranien, est déterminé à continuer la guerre sur le sol syrien « jusqu’à la dernière cartouche ».

« Les saoudiens tentent de changer la donne sur le terrain avant le 22 janvier. Ils vont échouer » a déclaré Nasrallah, alors que l’Iran et l’Arabie saoudite sont engagés dans un bras de fer pour contrôler la région.

Source : dreuz.info

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