LE SOMBRE PASSÉ DU FAUX TRADUCTEUR


Thamsanqa Jantjie aux côtés de Barack Obama, mardi à Johannesburg.

(Personnellement ces gestes était destiné a certaines personnes franc-maçon et autres élite)


ACCUSÉ DE VIOL ET DE MEURTRE
LE SOMBRE PASSÉ DU FAUX TRADUCTEUR

Thamsanqa Jantjie, devenu l’objet des moqueries du monde entier depuis sa fausse traduction en langue des signes des hommages à Nelson Mandela, a été poursuivi dans le passé pour des faits graves.

Passées les blagues et autres parodies, place aux inquiétudes. Comment Thamsanqa Jantjie a-t-il pu être embauché pour traduire en langue des signes les discours des responsables politiques et chefs d’Etat lors de l’hommage rendu mardi à Nelson Mandela? L’homme, qui s’est ridiculisé en signant des gestes complètement faux, s’est présenté comme étant un interprète professionnel qui, pourtant, s’était déjà illustré dans le passé pour des traductions plus qu’approximatives. Or, selon la chaîne de télévision eNCA, le trentenaire a été poursuivi dans le passé pour des faits graves. Il a été accusé de viol (en 1994), de vol (en 1995), de cambriolage (en 1997) et même de tentative d’enlèvement et de meurtre en 2003.




Selon la chaîne de télévision, les accusations ont presque toutes été finalement abandonnées pour des raisons qui n’ont pas été précisées par la justice sud-africaine. L’hypothèse qu’il ait été déclaré pénalement irresponsable en raison de sa schizophrénie est possible mais n’est pas confirmée, tient à préciser eNCA –les autorités ne confirment que l’existence des poursuites, et non pas leurs débouchés. Il n’a été condamné que pour les accusations de vol à trois ans de prison, mais on ignore si l’homme a purgé sa peine. L’enquête sur la charge la plus grave, celle de tentative d’enlèvement et de meurtre, a été close en novembre 2006, visiblement sans aucun procès à la suite.


IL A "VU DES ANGES"


Thamsanqa Jantjie aux côtés du président indien Pranab Mukherjee.
© Kai Pfaffenbach / Reuters

Comment Thamsanqa Jantjie a-t-il pu être embauché s’il avait un passé judiciaire aussi trouble, se demande désormais eNCA, qui précise n’avoir mis que 48 heures à découvrir ces informations. L’homme de 34 ans, qui a expliqué avoir «vu des anges» pendant toute la cérémonie, se tenait en effet à côté de nombreux proches de Nelson Mandela, hauts responsables politiques et chefs d’Etat du monde entier. Les services secrets américains ont confirmé s’être pourtant «mis d’accord» en amont avec leurs homologues sud-africains sur les vérifications d’usage sur les membres du protocole, et rejettent la faute sur eux. SA Interpreters, l’agence qui embauchait Thamsanqa Jantjie, aurait depuis été dissoute, selon la BBC.  





Dans des interviews accordées aux médias sud-africains, Thamsanqa Jantjie s’était défendu en invoquant sa maladie, pour laquelle il prend un lourd traitement médicamenteux et a été hospitalisé pendant plus d'un an: «Je ne pouvais rien faire. J’étais seul dans une situation très dangereuse. J’ai essayé de me contrôler et de ne pas montrer au monde que ça n’allait pas. Je suis vraiment désolé. […] La vie est injuste, la maladie est injuste. Quiconque connaît cette maladie comprendra que je n’invente rien.» Il a confirmé à l’agence AP qu’il avait été «violent dans le passé».



L'homme a reçu depuis un soutien de poids, celui de la ministre sud-africaine chargée des questions de handicap, Hendrietta Bogopane-Zulu: «Lorsque l’on demande à quelqu’un de traduire en langue des signes, je ne pense pas qu’on lui demande: "Est-ce que ça va dans votre tête? Souffrez-vous d’une maladie mentale?" On lui demande surtout s’il sait traduire et s’il peut fournir ce service», a-t-elle assuré, avant de préciser: «En termes de processus de validation des niveaux de sécurité, nous sommes en train de mener une enquête». 

Selon la ministre, outre la maladie, Thamsanqa Jantjie a eu des problèmes au niveau de la compréhension: sa langue maternelle est le xhosa et «l’anglais était peut-être un peu de trop». Et s’il a provoqué la colère d’associations de sourds en Afrique du Sud, Jantjie en est sincèrement désolé mais il «ne se souvient de rien».

Source : parismatch.com

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