Athènes inquiète après l'attentat contre l'ambassadeur d'Allemagne


Dans la nuit de dimanche à lundi, des inconnus, armés de kalachnikov, ont ouvert le feu contre la résidence de Wolfgang Dolt, l'ambassadeur d'Allemagne en Grèce. 

Alors que la Grèce doit prendre le 1er janvier la présidence de l'Union européenne pour les six mois à venir, des coups de feu ont été tirés lundi à l'aube, contre la résidence de l'ambassadeur d'Allemagne.



Athènes est en état d'alerte. Dans la nuit de dimanche à lundi, des inconnus, armés de kalachnikov, ont ouvert le feu contre la résidence de Wolfgang Dolt, l'ambassadeur d'Allemagne en Grèce. Ce dernier et son épouse, qui se trouvaient à l'intérieur de l'Ambassade, ne déplorent que des dégâts matériels et affirment que cet attentat n'entache «en rien les relations d'amitié entre la Grèce et l'Allemagne». Mais dans les faits, la tension monte. Plus de soixante douilles ont été retrouvées sur le parvis de la maison visée, selon la police, de quoi affliger Antonis Samaras, le premier ministre du pays. Quelques instants après l'attentat, il s'est entretenu avec l'ambassadeur avant d'appeler Angela Merkel, la chancelière allemande pour la rassurer.

A moins de vingt quatre heures du début de la présidence hellénique de l'Union européenne, le premier ministre grec y voit là une volonté de déstabiliser son pays et de porter atteinte à sa présidence. Athènes était, en effet, prête pour assurer une présidence sans faute. Tout était prêt dans la capitale, pour accueillir, pendant six mois, les sommets et autres conseils des ministres européens. Cet attentat vient donc ternir le climat, tant au sein du gouvernement grec, qui va renforcer sa sécurité au plus au point, qu'au niveau européen.

Cures d'austérités à répétition

Il s'agît, sans conteste «d'une attaque d'ordre symbolique», comme le relève Giannis Panousis, professeur de criminologie à l'université d'Athènes, qui refuse, pour le moment, d'y voir un renouveau du terrorisme, comme l'organisation du 17 Novembre, qui a sévi jusqu'en 2003, dont une attaque ciblée contre l'ambassade d'Allemagne, en mai 2000. Selon cet expert, nombre de Grecs considèrent l'Allemagne comme responsable des cures d'austérité à répétition, infligées depuis quatre ans et de la paupérisation brutale de la société. «Ces inconnus ont voulu faire passer leur message avec violence. Ce n'est pas compliqué. Il y a beaucoup de Kalachnikov en Grèce. Reste à savoir qui les détient et quels sont leurs cibles. Pour l'instant, on ne peut pas affirmer qu'il s'agit d'une véritable organisation terroriste qui voulait tuer», poursuit Giannis Panousis.


Pour les autorités grecques, cette attaque ne pouvait pas tomber plus mal. La Grèce est en pleine négociation, notamment avec l'Allemagne, autour d'une restructuration de sa dette, jugée insoutenable. Les récentes déclarations de Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des finances, affirmant que «l'Europe ne laisserait pas tomber la Grèce», avait redonné du courage au gouvernement grec, qui peine à motiver sa population pour faire des réformes. Cette fois, le gouvernement Samaras devra redoubler d'efforts pour se racheter, non seulement une crédibilité financière mais aussi prouver, que malgré ces attaques isolées, la Grèce reste un pays sûr.

Source : lefigaro.fr

Commentaires