L’impression 3D entre dans « l’âge du fer »

PROTOHISTOIRE – L’impression 3D entre dans « l’âge du fer »


L'Agence spatiale européenne (ESA) a présenté, mardi 15 octobre au Musée des Sciences de Londres, les premières pièces métalliques obtenues grâce à une imprimante 3D. Un événement considéré par la BBC comme le passage à "l'âge du fer" de cette technologie qui a déjà révolutionné la conception d'objets plastiques.

Ces nouvelles pièces, qui peuvent résister à des températures de 3 000 degrés, pourront être utilisées par l'industrie aérospatiale, tant dans la conception d'avions que de fusées, mais aussi dans des réacteurs nucléaires.


L’ESA a pour objectif de développer, en partenariat avec l'Union européenne et des poids lourds du secteur aérospatial tels qu'Airbus, EADS ou encore Astrium, des méthodes de production à grande échelle pour généraliser, à terme, l'usage d'imprimantes 3D pour du métal, aujourd'hui cantonnées à la matière plastique.

Cette technologie innovante offre de nombreux avantages, note la BBC. L’impression 3D, également dénommée "fabrication par couches additives" ou "fabrication additive", permet en effet de créer des formes complexes, "impossibles à obtenir avec les techniques classiques de moulage et d’usinage".

 En outre, il n’y a pas, ou très peu, de perte de matériaux et le fait de réduire le nombre d’étapes du processus de fabrication apporte des bénéfices considérables en termes de coût. "Pour produire un kilo de métal, nous n'utiliserons qu'un kilo de métal, et plus 20 kilos", explique ainsi Franco Ongaro, un responsable de l'ESA cité par la BBC. 

Un aspect primordial également en termes d'impact sur l'environnement, note le spécialiste : "Le secteur aérospatial a le devoir d'être plus vert, et cette nouvelle technique nous permettra d'atteindre cet objectif".

Le projet, baptisé Amaze, a démarré en janvier, selon le site britannique. Des chaînes de production industrielle sont en cours de mise en place sur différents sites en France, en Allemagne, en Italie, en Norvège et au Royaume-Uni.


Au mois d'août, la NASA avait déjà mis à feu un moteur de fusée dont l'injecteur avait été imprimé en 3D. Il avait été fabriqué par addition de couches successives de poudre d'un alliage de métal, sur la base d'un modèle numérique en trois dimensions. Cette pièce, injectant hydrogène et oxygène dans la chambre de combustion, a permis de dégager dix fois plus de poussée que les injecteurs conventionnels, selon les ingénieurs de l'agence spatiale américaine.



Commentaires