Les ondes électromagnétiques danger ou pas

Les ondes électromagnétiques : RAS ou SOS selon l'Anses ?


Dans son nouveau rapport, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) se veut rassurante au sujet des risques que représentent les ondes électromagnétiques pour la santé. Elle recommande cependant la prudence et admet l’existence d’effets nocifs sur l'organisme. Qu’en est-il vraiment et que cache cette étude ?

Les ondes électromagnétiques seraient sans danger avéré pour la santé selon l'Anses. Le rapport est cependant plus alarmant que ce que l'agence veut bien l'affirmer…


En quelques années seulement, le téléphone portable est devenu un accessoire indispensable du quotidien, à tel point que pour certaines personnes, il presque inimaginable de s’en séparer, ne serait-ce que pour quelques heures. Avec l’essor du Wi-Fi et des nouvelles générations de téléphonie mobile, l’exposition aux champs électromagnétiques s’est fortement amplifiée en peu de temps. Ce développement très rapide n’a pas permis aux chercheurs de prendre le recul nécessaire pour en évaluer tous les dangers.

La question des risques que représente l’exposition aux ondes électromagnétiques sur la santé est une question récurrente. Les travaux chez les animaux s’accumulent. Il a par exemple été montré que les ondes induisaient une baisse de la vivacité chez le rat et affectaient le système auditif des lapins. Existe-t-il des effets similaires chez l’Homme ? Et où en sont les recherches ?
  Schéma explicatif des résultats du rapport de l'Anses et des domaines d'étude à poursuivre. On voit que les ondes électromagnétiques peuvent avoir des effets sur le cerveau, la fertilité ou encore la qualité du sommeil. © Idé

L’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, vient de publier son dernier rapport qui compile les études scientifiques effectuées sur le sujet ces dernières années. Ses conclusions sont plutôt rassurantes… à première vue en tout cas. Selon l’agence, il n’y aurait pas de risque sanitaire avéré de l’exposition aux ondes électromagnétiques. Elle émet cependant certaines recommandations pour limiter les éventuels dangers et encourage les scientifiques à poursuivre leurs recherches.

Ondes électromagnétiques : des risques non négligeables
Ce rapport n’est pas le premier réalisé par l’Anses. Le dernier datait de 2009 et les faits n’ont pas beaucoup évolué depuis. À peu de chose près, l’Anses dit la même chose qu’à l’époque, à savoir qu’en l’état actuel des connaissances, l’exposition modérée aux ondes électromagnétiques est sans danger. Cependant, en creusant un peu, on se rend rapidement compte que les risques existent réellement.

Plusieurs études montrent en effet un lien entre l’exposition aux ondes et certaines fonctions biologiques chez l’Homme comme le sommeil et la fertilité. Mais surtout, de nombreuses publications mettent en évidence une augmentation du risque de gliomes (tumeurs cérébrales) chez les utilisateurs « intensifs », c’est-à-dire ceux qui ont cumulé plus de 1.640 h au téléphone. Les études prises en compte s'étendant au maximum sur 15 années, ce chiffre correspond à un peu moins de 20 minutes par jour, soit un ou deux appels. Tout le monde, ou presque, serait donc concerné par le risque de cancer du cerveau.

L’Anses veut appliquer le principe de précaution
Afin de limiter les risques « potentiels », l’Anses formule plusieurs recommandations qui suivent la même ligne directrice qu’il y a quatre ans. Elle déconseille l’utilisation des téléphones portables aux enfants, qui ont un crâne plus perméable aux ondes, et encouragent les utilisateurs « intensifs » (en l’occurrence nous tous) à utiliser un kit mains libres plutôt qu’un téléphone. L’agence préconise également de mettre en place une étude avant chaque nouvelle implantation d’antennes relais, pour éviter que certaines zones reçoivent plus d’ondes que d’autres.


Les associations impliquées dans la lutte contre les ondes électromagnétiques se sentent flouées et se disent déçues par les conclusions de ce rapport. Selon elles, le public va retenir qu’il n’y a pas de danger, alors que les effets biologiques signalés par l’étude sont bien réels.

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