Combien coûte Paris?




Combien coûte Paris? 707 milliards d'euros

Si Paris était à vendre, sa mise à prix serait de 707 milliards d’euros, affirme l’historien français Patrice Moncan dans son livre « Que vaut Paris? », qu’il a co-écrit avec Gilles Ricour de Bourgies, président de la Fédération Nationale de l’Immobilier (FNAIM) Île-de-France. Leur ouvrage totalise la valeur de tous les biens immobiliers intra-muros de la capitale française.

Il évalue ainsi les appartements et les maisons à 525 milliards d'euros, auxquels s’ajoutent 142 milliards d'euros pour les bureaux 40 autres milliards pour les 84.000 commerces parisiens. Le total atteint donc 707 milliards d’euros.


Ce chiffre pourrait sembler assez modique, lorsque l’on songe à la richesse de Paris en monuments  historiques, mais cela s’explique précisément parce que les auteurs ne les ont pas intégrés dans leurs calculs, de même qu’ils n’ont pas intégré la valeur d’un certain nombre d’éléments d’infrastructure, tels que les gares. Néanmoins, ils ont tout de même tenté de calculer la valeur d’une trentaine de monuments. Voici quelques unes des évaluations qu'ils proposent:

- L'Opéra Garnier est estimé à 37,5 millions d'euros.

- Le Louvre (sans son contenu) est évalué à 7,5 milliards d’euros.

- Les Jardins du Luxembourg sont estimés à 10 milliards d'euros.

- La Tour Eiffel se monterait à 2,8 milliards d'euros. (ce qui semble relativement faible. Une étude récente avait estimé que la Tour Eiffel ne valait pas moins de 434 milliards d’euros)

- L'Élysée coûterait 1,2 milliard d’euros.

- La gare d'Austerlitz est évaluée à 1,3 milliards d'euros.

Le livre étudie également les changements de mains des biens immobiliers au cours du temps, et il observe que les propriétaires actuels de Paris sont assez récents, et que les propriétaires historiques de la ville,  comme l'Eglise, qui possédait 55% de la ville à l’époque de la Révolution, et qui n’en possède plus que 0,3% aujourd’hui, ont été évincés.

La Révolution a beaucoup contribué à cet état de fait, mais pas seulement. Au début du 20ème siècle, 90% de l'immobilier résidentiel appartenaient à une classe de rentiers fortunés, qui possédaient des portefeuilles complets de grands immeubles. Aujourd'hui, ils n’en possèdent plus que 16%. Une partie de leurs biens ont été rachetés par des institutions, et l’Etat a mitigé l’ensemble avec les logements sociaux. En outre, les banques et les fonds de pension ont vendu de nombreux biens parisien à des propriétaires privés au cours des 15 dernières années. On compte de plus en plus de copropriétés qui sont passées de 6.000 en 1950 à plus de 900.000 aujourd’hui.

Enfin, les propriétaires étrangers ont beaucoup investi à Paris, en particulier dans les quartiers prestigieux tels que les sixième et septième arrondissements. Actuellement, ils n'ont pas d’influence sur le cours de l’immobilier dans la capitale, et on enregistre même une baisse des prix dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, pourtant très prisé des acquéreurs étrangers.

Pour De Moncan, la situation de l’immobilier parisien devrait se stabiliser : « les copropriétaires resteront les principaux détenteurs de la capitale, la municipalité conservera le patrimoine culturel de la ville et les héritiers de grands portefeuilles immobiliers finiront par disparaître », a-t-il prédit au cours d’un entretien accordé au journal français l’Express.

Source : express.be

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