Les 5 membres permanents du CS de l'ONU discuteront jeudi soir de la situation en Syrie




Photо: EPA


(Note sa ce dégonfle petit a petit on dirait)

Par La Voix de la Russie | Cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et la France) se réuniront jeudi à 22h30 (heure de Moscou) pour discuter de la situation en Syrie, rapporte Reuters en citant une source dans les milieux diplomatiques.



Mercredi, le Royaume-Uni a présenté un projet de résolution de l'ONU condamnant l'utilisation des armes chimiques, suggérant la possibilité d' une intervention internationale pour protéger la population civile.
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Une action en Syrie semble repoussée de plusieurs jours


par Matt Spetalnick et Khaled Yacoub Oweis

WASHINGTON/AMMAN (Reuters) - Les Occidentaux ont, semble-t-il, repoussé de plusieurs jours leur projet d'action militaire en Syrie pour "punir" Bachar al Assad d'avoir selon eux utilisé l'arme chimique contre son peuple.

Pour sa part, le chef de l'Etat syrien a déclaré devant une délégation yéménite que son pays se défendrait "en cas d'agression, quelle qu'elle soit".

Les inspecteurs des Nations unies chargés d'enquêter sur l'attaque chimique présumée du 21 août quitteront samedi matin la Syrie pour rendre compte de leurs conclusions au secrétaire général de l'organisation, Ban Ki-moon.

Après les Etats-Unis, la Russie a annoncé l'envoi en Méditerranée orientale de deux navires de guerre tandis qu'une frégate française appareillait de Toulon.

Après la réunion infructueuse, mercredi soir, du Conseil de sécurité de l'Onu, Barack Obama a réaffirmé n'avoir pris aucune décision. Le président américain a expliqué à la télévision que d'éventuelles frappes seraient "limitées" et se résumeraient à un "coup de semonce" destiné à convaincre Bachar al Assad de ne pas utiliser d'armes chimiques.

Il a néanmoins fourni la justification la plus précise en date de Washington à une intervention militaire. Mettant de côté les considérations d'ordre humanitaire, il a déclaré que l'utilisation d'armes chimiques par Damas mettait en danger les alliés et les intérêts des Etats-Unis au Proche-Orient.

Jeudi, de hauts responsables de l'administration Obama devraient tenir informés de la situation les dirigeants du Congrès, où certains élus se plaignent de ne pas avoir été suffisamment consultés.

Le chef de la Maison blanche cherche à emporter l'adhésion d'une opinion publique américaine qui redoute la guerre, en soulignant qu'une intervention était dans l'intérêt de la sécurité nationale.

Tout en disant qu'il n'avait toujours pas pris de décision quant à une action militaire, Barack Obama n'a laissé aucun doute sur sa volonté de "punir" Bachar al Assad. "Nous avons conclu que c'est le pouvoir syrien qui a mené (ces attaques)", a-t-il dit mercredi soir sur PBS.

Pour des responsables américains, le scénario le plus probable serait le lancement, étalé sur plusieurs jours, de missiles de croisière à partir de navires de l'US Navy croisant en Méditerranée.

En Grande-Bretagne, la chambre des Communes a interrompu ses vacances parlementaires à la demande de David Cameron pour débattre de la Syrie. Les débats à Westminster risquent de rouvrir les plaies datant de l'alignement inconditionnel du Premier ministre de l'époque, Tony Blair, sur les Etats-Unis de George W. Bush lors de l'invasion de l'Irak en 2003.

Londres, partisan au départ d'une action sans même attendre les conclusions des experts en armes chimiques de l'Onu, a changé de position en estimant que les Quinze du Conseil de sécurité de l'Onu devraient d'abord examiner les conclusions des inspecteurs. Devant les Communes, David Cameron a déclaré qu'il serait "impensable" d'agir militairement en Syrie en cas d'"opposition écrasante" au sein des Quinze.

Sur les marchés financiers, certains analystes vont jusqu'à dire qu'une action militaire devra peut-être attendre la fin du sommet du G20 en Russie, prévu les 5 et 6 septembre à Saint-Pétersbourg.
MOUVEMENTS EN MÉDITERRANÉE

"Un report d'une action militaire américaine en Syrie, avec ou sans la France et le Royaume-Uni, semble désormais probable, nous pensons, jusqu'après le sommet du G20", estime ainsi Nomura Global Markets dans une note de prospective.

Lors d'un entretien téléphonique jeudi, Angela Merkel et François Hollande sont tombés d'accord sur la nécessité d'une réaction à l'attaque au gaz toxique du 21 août en Syrie.

La chancelière allemande et le président français "(...) espèrent une fin rapide de la mission d'enquête de l'Onu et un rapport immédiat au Conseil de sécurité de façon à ce qu'il puisse s'acquitter de sa responsabilité en ce qui concerne ce crime monstrueux".

Angela Merkel a, par ailleurs, téléphoné au président Vladimir Poutine pour inviter Moscou à profiter des discussions au Conseil de sécurité pour s'entendre sur "une réaction internationale, rapide et unanime".

La frégate de défense aérienne française "Chevalier Paul" a quitté son port d'attache, Toulon, pour une destination non précisée. Selon la préfecture maritime, ce mouvement était programmé et n'a rien à voir avec la crise syrienne. Le porte-avions "Charles de Gaulle", navire amiral de la flotte française, est quant à lui toujours à quai à Toulon.

La Russie va envoyer "dans les jours qui viennent" en Méditerranée orientale un croiseur équipé de missiles et un navire de lutte anti-sous-marine. L'état-major de la marine a toutefois nié que ces mouvements soient liés au conflit en Syrie. "La situation qui prévaut en Méditerranée orientale nous impose de procéder à des ajustements de nos forces navales", a expliqué à l'agence de presse Interfax une source proche de l'état-major interarmes.

En Syrie même, a prévenu le délégué du Comité international de la Croix-Rouge dans ce pays, "la souffrance des civils atteint aujourd'hui des niveaux sans précédent et il ne semble pas qu'on puisse en entrevoir la fin". "Une nouvelle escalade provoquerait de nouveaux déplacements et augmenterait les besoins humanitaires déjà immenses", ajoute le CICR.

Avec les rédactions de Londres, Moscou, Paris et Beyrouth, Jean-Loup Fiévet pour le service français, édité par Gilles Trequesser

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Hollande reste ferme mais veut une issue politique en Syrie


PARIS (Reuters) - François Hollande a plaidé jeudi pour une solution politique au conflit syrien tout en appelant la communauté internationale à porter un coup d'arrêt à l'escalade de la violence.

Le président français, qui a reçu à l'Elysée le chef de file de l'opposition syrienne, n'écarte pas l'idée d'une frappe punitive qu'il avait évoquée mardi et estime que la communauté internationale doit faire preuve de fermeté.

Mais il ne ferme pas non plus la porte à la diplomatie, au moment où l'imminence d'une intervention occidentale en Syrie semble reculer.

"Tout doit être fait pour une solution politique mais elle ne viendra que si justement la coalition est capable d'apparaître comme une alternative avec la force nécessaire, notamment de son armée", a déclaré François Hollande après un entretien avec président de la Coalition nationale syrienne (CNS) des forces de l'opposition, Ahmad Djarba.

"Nous n'y parviendrons que si la communauté internationale est capable de marquer un coup d'arrêt par rapport à cette escalade de violence dont le massacre chimique n'est qu'une illustration", a-t-il ajouté, appelant à une solution "appropriée".

François Hollande a promis jeudi à l'opposition syrienne le soutien politique, humanitaire et matériel de la France. Il avait fait part mardi de sa décision d'aider militairement les rebelles pour tenter de modifier le rapport de forces sur le terrain.

"Nous utiliserons également l'appui que nous avons dans les pays du Golfe pour qu'il y ait justement cette organisation", a-t-il précisé jeudi.

Autre signe d'une activité diplomatique intense, le président français s'est entretenu jeudi avec Angela Merkel pour faire avec la chancelière allemande "un point sur les contacts et les échanges au sein de la coalition alliée".

Les deux dirigeants ont étudié ensemble "le meilleur moyen de tirer les enseignements du travail qui sera fait par les inspecteurs de l'Onu", a-t-on rapporté dans l'entourage de François Hollande. 

L'ARMÉE FRANÇAISE SE PRÉPARE
Ces inspecteurs sont à l'oeuvre sur le terrain pour tenter de rassembler des preuves de l'utilisation d'armes chimiques en Syrie. Une intervention militaire paraît peu vraisemblable tant qu'ils n'auront pas rendu leurs conclusions.

Le ministre français des Affaires étrangères a prolongé les propos de François Hollande en qualifiant jeudi l'usage d'armes chimiques en Syrie de "crime contre l'humanité" qui ne devait "pas rester impuni".
Laurent Fabius, qui s'exprimait en clôture de la conférence des ambassadeurs à Paris, s'est prononcé pour "une réaction à la fois réfléchie, proportionnée et ferme" avant de se prononcer lui aussi pour une solution politique.

L'armée française, pendant ce temps, se prépare à un ordre éventuel du chef de l'Etat.
"Les armées françaises se sont mises en capacité de répondre aux instructions du président de la République s'il prenait la décision d'engager les forces françaises", a déclaré jeudi le porte-parole du ministère de la Défense, Pierre Bayle, lors d'un point de presse.

Un bâtiment de guerre, la frégate de défense aérienne Chevalier Paul, a quitté le port de Toulon, a confirmé jeudi la préfecture maritime de Méditerranée, en invitant toutefois à ne pas y voir de lien de cause à effet.

"On ne va pas faire le détail entre les mouvements normaux et ceux qui ne le sont pas", a déclaré pour sa part le porte-parole du ministère de la Défense.

Le navire amiral de la flotte française, le porte-avions Charles-de-Gaulle, reste à quai à Toulon mais il est pleinement opérationnel, apprend-on de source militaire.

L'OPPOSITION SYRIENNE FAIT PRESSION
A l'Elysée, Ahmad Djarba a demandé une intervention de la communauté internationale après l'attaque à l'arme chimique commise le 21 août dans la banlieue de Damas.

"Il faut qu'il y ait une force pour dissuader ce régime criminel, une force internationale, une force onusienne, une force organisée par les amis du peuple syrien et à leur tête la République française", a-t-il dit.

Le Conseil de sécurité de l'Onu, toujours confronté à l'opposition de la Russie et de la Chine, s'est réuni mercredi pour examiner un projet de résolution britannique, sans succès.

Les insurgés et plusieurs pays occidentaux accusent l'armée fidèle à Bachar al Assad d'avoir employé des gaz neurotoxiques lors de l'attaque de la semaine dernière.

Pour Ahmad Djarba, Bachar al Assad doit être jugé par la Cour pénale internationale.
"Ce monsieur et sa famille doivent comparaître à La Haye, être jugés devant la Cour pénale internationale", dit-il dans un entretien publié jeudi par Le Parisien.

Le chef de l'opposition dit aspirer à la démocratie et rejeter l'extrémisme islamiste. "Je réitère notre opposition à l'extrémisme qui représente pour nous une ligne rouge". "Nous ne voulons pas nous débarrasser d'Assad pour nous retrouver avec Al Qaïda".

Elizabeth Pineau et Julien Ponthus, avec Patrick Vignal, édité par Sophie Louet


Source : Reuters

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