Barack Obama veut dresser le bilan des nouvelles règles du jeu de la finance



Article publié le 19/08/2013

Revenant d'une semaine de vacances  dans le Massachusetts, le président Obama va tenir ce lundi une réunion avec les grands représentants des Autorités de régulations du système financier américain, s'est dépêchée d'indiquer dimanche soir la Maison Blanche par un communiqué.


Cette réunion aura pour but de discuter le l’impact des nouvelles réglementations en vigueur ou envisagées, notamment la réglementation Dodd-Franck mise en oeuvre depuis juillet 2010 et la réglementation sur la protection du consommateur.

Les points forts et les faiblesses des différents textes influents devraient être passés en revue.

Parmi les Autorités réunies, figurent le Bureau du contrôleur de la Devise, le Bureau de la protection financière du consommateur, l’Agence fédérale du financement du logement, le Comité des gouverneurs de la Réserve fédérale, la Commission de négociation des contrats à terme sur matières premières, l’Agence fédérale de garantie des dépôts bancaires, l’Administration nationale du crédit coopératif et la Commission des valeurs mobilières.

Il ne devrait pas y avoir de couverture médiatique de cette réunion. En revanche un compte rendu public pourrait en résulter.



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Obama veut réformer le financement du marché immobilier américain

Le président veut faire porter plus de risques au secteur privé et fermer les deux géants du refinancement hypothécaire, Fannie Mae et Freddie Mac.
Barack Obama devrait aussi appeler le Congrès à faciliter le rééchelonnement des crédits des ménages en difficulté financière.

Barack Obama cherche à donner un nouveau souffle à sa politique économique. 


- Photo Jewel Samad/AFP

Barack Obama devait prononcer hier, à Phoenix, dans l'Arizona, un important discours sur la refonte du schéma général de financement du marché immobilier, dans le but de favoriser la classe moyenne.
Le concept qu'il souhaite imposer, selon les fuites dans la presse américaine, vise à transférer du public vers le privé l'essentiel des risques liés aux crédits hypothécaires. 

Pour cela, il souhaite démanteler les deux géants nationalisés, Fannie Mae et Freddie Mac, les deux entités de refinancement des crédits immobiliers, pour les remplacer par un système où l'Etat n'aura qu'un rôle limité de réassurance. L'idée est de tourner le dos à un modèle où Fannie Mae et Freddie Mac, quand le marché va bien, assument les risques du secteur privé et augmentent ainsi les bénéfices des actionnaires privés, et, quand le marché s'écroule, sollicitent l'argent du contribuable. 

Lors de l'effondrement du marché en 2008, Freddie Mac et Fannie Mae ont absorbé quelque 187,5 milliards de dollars de fonds publics pour éviter la faillite. Ils sont aujourd'hui redevenus rentables, mais le président, en accord avec un groupe de travail bipartite du Sénat sur le sujet, veut les démanteler. Afin de stimuler la croissance, le président devait aussi appeler le Congrès à faciliter le refinancement des crédits des Américains à la peine financièrement.

Immobilier et immigration
Si Barack Obama a choisi Phoenix pour faire ce discours, ce n'est pas par hasard. C'est là qu'en 2009 il avait déjà fait des propositions, en pleine grande récession, pour soulager les propriétaires en difficulté et menacés de saisie de leurs biens immobiliers. Phoenix a été l'une des villes les plus touchées par l'effondrement du marché.

 Il y a deux ans, le niveau des prix était encore inférieur de 60 % au pic de l'été 2006. A l'heure actuelle, même si le prix médian des maisons reste en dessous du pic, il est remonté de 66 % par rapport à septembre 2011. La reprise observée dans l'Arizona illustre une tendance nationale. Le marché immobilier se porte beaucoup mieux depuis quelques mois, ce qui soutient la croissance.

Barack Obama devait lier le dossier du marché immobilier à celui de la réforme de l'immigration. Les immigrants stimulent l'économie nationale en achetant des maisons, devait-il souligner. Les immigrants représentaient quelque 40 % des primo-accédants entre 2000 et 2010.

Barack Obama, qui est à la peine sur les grands dossiers macroéconomiques comme la réduction des déficits, cherche depuis quelques semaines à prendre des initiatives plus modestes mais susceptibles de décoincer un Congrès bloqué. La semaine dernière, il a ainsi proposé d'abaisser le taux d'imposition des sociétés, en contrepartie d'une taxation ponctuelle des profits des entreprises américaines logés à l'étranger. Les républicains ont majoritairement rejeté l'idée.

Karl De Meyer
Bureau de New York

Source : les echos

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