Un ex-employé HSBC entendu à l'Assemblée sur l'évasion fiscale



PARIS (Reuters) - "Le voile commence à se lever sur le fond", a déclaré mardi Hervé Falciani, l'ex-employé de la banque HSBC de Genève qui a transmis à la France des données sur des milliers de comptes occultes en Suisse.

La justice suisse réclame l'extradition de cet informaticien franco-italien afin de le juger pour violation des lois suisses sur le secret bancaire.

Hervé Falciani a été entendu mardi à huis clos à l'Assemblée nationale, à Paris, pendant plus de deux heures dans le cadre du projet de loi de lutte contre la fraude fiscale.

Il a été auditionné par les députés socialistes Yann Galut et Sandrine Mazetier, respectivement rapporteur et rapporteure pour avis de la commission des Lois et des Finances.

"Je voudrais simplement vous dire que le voile commence à se lever sur le fond (...). Nous avons commencé à avancer grâce à l'initiative, grâce à un gouvernement qui avance pour que les responsabilités soient prises", a-t-il dit lors d'une brève déclaration à la presse.

"Plus tard, je ferai état effectivement des avancées (...). Mais c'est extrêmement positif et je suis plus qu'optimiste sur le déroulement à attendre de cette journée", a-t-il ajouté.

Yann Galut a expliqué procéder à ce type d'auditions afin "de comprendre les problématiques de fraudes fiscales et pour comprendre toutes les problématiques de lanceurs d'alerte".

"M. Falciani nous a dit des choses extrêmement intéressantes", a-t-il précisé, rappelant qu'une procédure judiciaire est en cours et qu'Hervé Falciani collaborait maintenant avec le gouvernement et la justice français.


"C'est vrai qu'il nous a fait part de manière générale de dysfonctionnements sur lesquels nous allons nous interroger", a dit le député. "On peut aussi s'interroger sur pourquoi, à partir de 2008, les choses n'ont pas été mises en oeuvre aussi rapidement qu'elles auraient pu l'être"

Ce qui nous importe à nous, c'est que la justice aille jusqu'au bout, que la justice fasse sont travail, qu'on puisse non seulement exploiter judiciairement les listes qui ont été fournies par M. Falciani mais aussi qu'on s'interroge sur d'éventuels dysfonctionnements liés à cette histoire Falciani", a conclu l'élu du Cher.

Le parquet de Paris a ouvert en avril dernier une information judiciaire contre X autour des conditions dans lesquelles des milliers de contribuables français ont pu ouvrir des comptes non déclarés à la filiale genevoise d'HSBC.

Hervé Falciani a collecté des données relatives à des titulaires de comptes de 2006 à 2008, année où la banque a découvert ses pratiques

Source : Reuters

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