'Le Viagra féminin va rendre les femmes agressives sur le plan sexuel'


« Nous avons fait l'amour cinq fois par semaine, avant qu’auparavant, nous ne le faisions qu’une fois par semaine » a dit une certaine Zita, dont l’expérience est rapportée par Daniel Bergner dans le New York Times. Zita s’est fait prescrire du Lybrido, une sorte d’équivalent féminin du Viagra, ce médicament qui est utilisé pour traiter l’impuissance masculine. «Je voulais toujours faire l’amour,

même juste après l'avoir fait. Je me sentais excitée en permanence et je ressentais une sorte de palpitation, comme si je devais faire quelque chose si je ne voulais pas que cela me poursuive toute la nuit. J’en voulais encore et toujours plus », explique-t-elle.

Lybrido, conçue par le laboratoire hollandais Emotional Brain, vise à remédier au problème de la faiblesse de la libido des femmes. Sa formule contient de la testostérone et une substance voisine de celle que l’on trouve dans le Viagra. Elle ambitionne d’augmenter le désir sexuel des utilisatrices et de faciliter leur accès à l’orgasme. Elle devrait être commercialisée à partir de 2016... Si elle obtient l'agrément de la FDA, la Food and Drug Administration, l'agence américaine qui s’assure de la sécurité des médicaments et valide leur mise sur le marché.

Mais ce remède suscite déjà la polémique, certains s’inquiétant que le Lybrido ne soit « trop efficace » et qu’il ne transforme des mères de famille auparavant tranquilles en redoutables nymphomanes.

Daniel Bergner rapporte les inquiétudes des laboratoires pharmaceutiques qui avaient envisagé autrefois de développer ce type de médicament, à ce sujet. «Plus d'un consultant de l'industrie m'a dit que les sociétés craignaient que les résultats de leur étude seraient trop forts et que la FDA ne rejette leur demande parce qu’elle estimerait que la substance pourrait conduire à des excès sexuels, des adultères en pagaïe, et à une fracture sociale », écrit-il.


L'industrie pharmaceutique a donc choisi de brider la formulation du médicament, pour qu’il ne soit pas « trop efficace ». « Vous voulez qu’il y ait de bons effets, mais pas trop bons », commente Andrew Goldstein, un expert américain de la santé de la femme, qui a mené une étude pour la Flibansérine, un médicament qui s’attaquait déjà au problème de la libido féminine défaillante et qui avait été rejeté par la FDA pour « efficacité insuffisante ». « Les experts en présence en ont beaucoup discuté. Il était nécessaire de montrer que vous n’alliez pas transformer les femmes en nymphomanes », explique-t-il.

Source : Express.be

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