Israël reconnaît avoir contrôlé les naissances des immigrées éthiopiennes


174 Juifs éthiopiens sont arrivés à l'aéroport de Ben Gourion, près de Tel-Aviv, lors de la dernière opération organisée par l'Agence juive afin d'accueillir de nouveaux immigrants, le 17 janvier 2011.

Les accusations se sont multipliées ces cinq dernières années, jusqu'ici systématiquement démenties par le gouvernement israélien. En novembre, un documentaire diffusé sur la Télévision éducative israélienne leur donnait encore davantage de poids : il y était affirmé, sur la fois de nombreux témoignages, que des Ethiopiennes qui avaient émigré en Israël il y a huit ans avaient été contraintes de se voir injecter du Dépo-Provera, un contraceptif longue durée, si elles voulaient entrer sur le territoire.

Cette révélation vient d'être confirmée pour la première fois au quotidien israélien Haaretz (article payant) par une source gouvernementale israélienne. Une pratique qui pourrait expliquer la baisse de près de 50 % du taux de natalité de la communauté éthiopienne d'Israël au cours de la dernière décennie, explique le quotidien.

"Une histoire infâme"

Le Dépo-Provera, d'une durée d'action de trois mois, fait partie des progestatifs injectables, une méthode hormonale de contraception. Il ne s'utilise en général qu'en dernier recours, lorsqu'il n'est pas possible d'utiliser d'autres méthodes contraceptives, pour les femmes placées en institution ou souffrant de handicap par exemple. 57 % de ses usagers en Israël seraient éthiopiens, alors que cette communauté ne représente que 2 % de la population du pays.

Depuis les années 1980, près de 100 000 Falachas (ou Beta Israel) ont quitté l'Ethiopie en vertu de la loi du retour, votée en 1950, qui garantit à tout juif le droit d'émigrer en Israël. Mais la question de la judéité de ces "Juifs noirs" est régulièrement remise en question par certains rabbins et les franges les plus radicales de la population.

"Le Dépo-Provera a une histoire infâme, explique Efrat Yardai, animatrice de groupe pour des femmes d'origine éthiopienne au sein de Achoti, une organisation israélienne féministe, dans une tribune publiée par Haaretz et traduite sur Mediapart. Selon un rapport de l'organisation Isha L’Isha, l’injection était pratiquée sur des femmes entre 1967 et 1978, au titre d’une expérience dans l’Etat de Géorgie aux Etats-Unis sur 13 000 femmes pauvres, dont la moitié était des femmes noires. La plupart d’entre elles n'avaient pas conscience que cette injection faisait partie d’une expérience faite sur leur corps. 

Certaines sont tombées malades et quelques-unes sont mêmes mortes au cours de l’expérience." Plus généralement, poursuit-elle, "les injections infligées aux femmes éthiopiennes font partie de l’attitude globale des Israéliens à l’égard de ce groupe d’immigrants."

Source : le monde 

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Israël avoue avoir stérilisé des femmes éthiopiennes  

Après avoir nié, le ministre de la santé israélien, saisi par une association de défenses des droits civiques israélienne, a été obligé d’admettre que les femmes d’origine éthiopienne arrivées dans le pays à la demande d’Israël, se voyaient administrer, sans explications ni consentement éclairé, le contraceptif injectable Depo-Provera. 

Depo-Provera est un contraceptif ne contenant qu’un progestatif, l’acétate de médroxyprogestérone, administrable par injection intramusculaire une fois tous les trois mois. Le retour à la fertilité à l’arrêt du traitement est souvent très long, ce qui fait que les groupes féministes israéliens opposés à ces pratiques scandaleuses sur les immigrantes éthiopiennes ont pu à bon droit parler de "stérilisation masquée". Le médicament est en outre associé à une nette élévation du risque d’ostéoporose. 

Le directeur général de la santé, Roni Gamzu aurait transmis des instructions pour faire cesser cette pratique "dans les cas où les femmes concernées ne seraient pas conscientes de ses implications", indique le journal israélien Haaretz. 

Cette fameuse pratique a été dénoncée il y a 5 ans déjà, mais le gouvernement israélien avait fait la sourde oreille. 

C’est l’association des droits civiques israélienne ACRI qui a envoyé un ultimatum au gouvernement en exigeant que cessent ces injections et qu’une enquête soit ouverte à ce sujet, les statistiques montrant que des milliers de femmes ont été traitées de la sorte. 

Il y a un mois et demi, l’affaire avait éclaté au grand jour après que la journaliste Gal Gabbay, eut révélé les résultats de ses interviews avec 35 juives éthiopiennes vivant en israël. On comprenait alors comment le taux de fécondité avait chuté de 50 % sur 10 ans dans la communauté éthiopienne. 

L’émission télévisée montrait que les femmes éthiopiennes étaient menacées et intimidées alors qu’elles se trouvaient encore dans les camps de transit en Ethiopie, afin d’accepter ces injections trimestrielles, même quand elles ne le souhaitaient pas. On leur mentait souvent en leur disant que ces piqures avaient pour but de diminuer la souffrance lors des accouchements. Le documentaire montre aussi une infirmière déclarant devant une caméra cachée que les femmes éthiopiennes ont reçu du Depo-Provera parce qu’elles « ne comprennent rien » et oublient de prendre la pilule contraceptive. 


Et certains viendront prétendre qu’Israël n’est pas un Etat raciste ? 

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