Les conséquences inattendues qu’aurait un épandage de particules soufrées dans la stratosphère(Chemtrail)

 

Selon une nouvelle étude, l’injection volontaire et continue de particules réfléchissantes dans la stratosphère en vue de stabiliser le réchauffement global conduirait à des perturbations climatiques importantes. Et cela même si ces injections étaient effectuées de façon stratégique – c’est-à-dire pensées afin de minimiser les impacts négatifs révélés par des études précédentes.


À mesure que la planète continue de se réchauffer en réponse aux émissions de gaz à effet de serre (GES), un intérêt croissant se développe au sujet des solutions alternatives censées limiter l’ampleur du changement climatique. Plutôt que de réduire de façon rapide et drastique la consommation d’énergies fossiles, il serait par exemple théoriquement possible de refroidir artificiellement le globe en maintenant un voile de particules de sulfates dans la stratosphère. En augmentant la réflexion du rayonnement solaire vers l’espace, elles permettraient de compenser approximativement le réchauffement*, et laisseraient plus de temps pour une transition vers des énergies alternatives. Ces pratiques de géo-ingénierie visant à augmenter le pouvoir réfléchissant de notre planète ont été proposées depuis plusieurs décennies, et les conséquences potentielles de leur mise en application ont été le sujet de nombreuses études depuis lors.

Ces dernières se basent essentiellement sur des modèles de climat plus ou moins complexes, dans lesquels sont prescrites des injections continues de particules sulfatées. Bien qu’en moyenne globale, les modèles indiquent que la température pourrait être stabilisée, cela ne serait pas forcément le cas régionalement et/ou suivant la saison considérée. Certaines régions resteraient anormalement chaudes tandis que d’autres, comme les tropiques, se refroidiraient de façon excessive. Les recherches ont également mis en évidence l’apparition d’effets secondaires. On peut mentionner le risque de perturbations substantielles des régimes de moussons, ou encore la diminution du rayonnement solaire perçu en surface et ses effets négatifs sur la photosynthèse. En outre, les problèmes environnementaux directement liés à la présence croissante de dioxyde de carbone, tels que l’acidification des océans, se poursuivraient.

De nouvelles idées ont été pensées pour limiter les effets collatéraux. Par exemple des injections d’aérosols sulfatés qui seraient spatialement réparties de façon stratégique, dans le but de minimiser l’impact sur le gradient thermique entre les tropiques et les pôles – et donc les conséquences sur la circulation atmosphérique et les régimes thermiques ou pluviométriques associés.

Toutefois, cette stratégie semble seulement déplacer le problème. En effet, une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Geoscience ce 29 octobre s’est penchée sur cette idée. Les chercheurs ont utilisé un modèle numérique sophistiqué, et ont produit pas moins de 20 simulations afin d’anticiper au mieux la réponse du système climatique à un épandage de ce type. Si les scientifiques concluent qu’il y aurait bien une diminution des impacts délétères sur les pluies continentales et sur les asymétries thermiques mentionnées précédemment, d’autres modulations non désirées apparaissent. Par exemple, la diminution des précipitations sur l’océan atlantique nord, qui deviendrait alors plus salé. Une tendance qui aboutirait à une accélération de la circulation océanique thermohaline. Or, puisque cette dernière transporte d’importantes quantités de chaleur vers les pôles, une intensification de celle-ci se solderait par la poursuite du réchauffement océanique en sub-surface aux latitudes polaires – en particulier au sud du Groenland.

En conséquence, la fonte des glaces continentales de l’Arctique mais aussi de l’Antarctique se poursuivrait, tout comme la hausse du niveau des mers, quand bien même cela se ferait probablement à un rythme moindre que dans le cas d’un réchauffement global non contrôlé. De manière plus générale, l’étude souligne le fait qu’il reste de grandes incertitudes sur les réponses du système climatique à une modulation artificielle de l’albédo de la planète. Ces réponses ne peuvent d’ailleurs qu’être estimées approximativement par la simulation numérique, forcément imparfaite. Dans un système physique aussi complexe, il est probable que la réaction réelle et subtile du climat à de telles pratiques continuera de nous échapper, malgré les éclairages apportés par les progrès de la modélisation. Par ailleurs, de nombreuses questions éthiques sous-tendent ces techniques controversées…

* Notons que si rien n’est fait en parallèle pour diminuer ou stabiliser la concentration de GES dans l’atmosphère, l’arrêt des techniques de gestion du rayonnement solaire – pour une raison X ou Y – après quelques décennies se solderait par le retour à l’équilibre ultra-rapide du système climatique par rapport aux quantités de GES présents. Autrement dit, un réchauffement global très soudain et une réorganisation abrupte du cycle de l’eau ainsi que des circulations atmosphériques et océaniques. On parle à ce titre d’effet rebond dans la littérature. Cela aurait à ne pas en douter des conséquences dramatiques.

https://www.nature.com/articles/s41561-018-0249-7


Source : https://sciencepost.fr/


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