Jacques Attali sent le vent du boulet de la réconciliation nationale


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Dans sa dernière livraison hebdomadaire à L’Express, Jacquou-le-mondialou a frôlé la descente d’organes : la grande peur des bien-pensants se précise et se nomme réconciliation nationale. Oh, les deux mots ne sont pas prononcés, ils sont quasiment tabous chez nos coucous de dominants.


Non, ce qui est prononcé, c’est la congruence entre trois grandes forces, ces trois forces qui font peur à l’élite, le national, le social et les réseaux sociaux (et nationaux !) qui sont en train de les cimenter. Honnête, Jacquou ne s’en cache pas, et prévient ses acolytes : la domination va être plus difficile que prévu.

Nous nous sommes permis de commenter les paragraphes du prophète du mondialisme. Il commence par évoquer ces forces qui « menacent la démocratie » :

    « A priori, rien que de très normal : trois forces, a priori sans rapport les unes avec les autres, et relativement impuissantes séparément, sont en train de prendre le pouvoir par leur alliance, implicite dans un premier temps, explicite quand cela devient possible.

    La première force rassemble tous les tenants des droites nationalistes, hostile à la classe dirigeante taxée de mondialisme effrénée, xénophobe (ou, au moins, hostile à toute présence non européenne sur leur sol), partisans d’un gouvernement fort, volontiers proches des milieux les plus menacés par la modernité, s’appuyant sur des mouvements régionalistes.

    La deuxième force rassemble tous les tenants des gauches les plus radicales, hostiles au capitalisme, aux élites financières, aux technocrates supposés à leur service, à la mondialisation effrénée des marchés, s’appuyant sur des mouvements mondialistes hostiles au capitalisme, tels que les mouvements des droits de l’homme et les mouvements écologistes.

    La troisième force est d’une nature fort différente, puisqu’elle rassemble, sur les réseaux sociaux ceux qui, le plus souvent à l’abri de l’anonymat, insultent, agressent, calomnient, moquent, injurient, menacent, tous ceux qui, de près ou de loin, ont la moindre once de pouvoir, de célébrité, ou d’influence. »

Bonne nouvelle, notre sympathique élite est au courant que ce qui a été séparé par la force se réunifiera naturellement, et toutes les forces oligarchiques n’y pourront rien. Jacquou n’utilise pas notre glossaire mais le cœur y est, ou plutôt n’y est plus. La droite des valeurs et la gauche du travail sont faites pour s’entendre, et l’histoire le montrera.

Certes, les choses ne se font pas toutes seules, et chez E&R on est bien placés pour le savoir. Mais la fusion est inévitable, malgré les coups tordus de la dominance : régression sociale, conflits triangulés, provocations raciales, répression sous forme d’attentats terroristes, intensification de la propagande...

    « A priori, ces trois forces n’ont rien à faire ensemble. Elles s’opposent sur les sujets essentiels, tels l’attitude à l’égard de l’argent et de la démocratie, du capitalisme, des migrants, de l’écologie, de la mondialisation, de la xénophobie.

    Et pourtant, de plus en plus, on les trouve alliées, et triomphantes, dans des circonstances variées. Formant ce que je nomme ici “le triangle des extrêmes”. »

Et de citer les (mauvais) exemples de l’Amérique, de la Grande-Bretagne, de l’Italie, de la Hongrie et de la Pologne, priant pour que la France ne soit pas la prochaine sur la liste. Jacquou ne cache pas son angoisse :

    « Et demain ? Ces pouvoirs continueront-ils à s’opposer, à s’insulter de toutes les façons ? Ou s’uniront-ils de plus en plus ouvertement ? De fait, s’ils sentent qu’ensemble ils peuvent en finir avec ce que chacun d’eux nomme indistinctement « le système », ils s’uniront, espérant, en leur for intérieur, que les deux autres ne soient, pour eux, que des “idiots utiles”. »

    L’expérience prouve que les « idiots utiles » sont en général à gauche et les vrais vainqueurs en général à droite. En réalité, dans tous les cas, les vrais vaincus, ce sont les régimes démocratiques.

    Par ce que, au fond, ce qu’ont vraiment en commun ces trois forces, ce n’est pas seulement la haine des classes dirigeantes, mais la haine de la démocratie et ce qu’elle implique : le compromis, la demi-mesure, la nuance, la tolérance du point de vue des autres.

Bravo pour l’inversion accusatoire sur la haine du bas pour le haut, alors que le haut écrase la gueule du bas depuis des lustres.

Inutile de traduire en termes plus prosaïques ce que recouvre l’expression « régime démocratique » dans la bouche d’un Jacquou... C’est exactement le même concept communautaire que « la République » dans la bouche, déformée par la rage et la soumission, d’un Manuel Valls après l’affaire Dieudonné en janvier 2014.

Décidément, à tous les étages, c’est le règne du faux drapeau.

Source : https://www.egaliteetreconciliation.fr

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