Les salaires mirobolants de France Télévisions


Alors que la Cour des comptes a publié lundi dernier un rapport critiquant violemment la politique «insuffisamment rigoureuse» de gestion du groupe, une enquête révèle les salaires exorbitants de certains salariés.

L'audiovisuel public rémunère ses salariés aussi bien que le privé: voilà sans doute la révélation majeure de l'enquête menée par BFM Business. Exemple: Delphine Ernotte, PDG de France Télévisions, touche un salaire fixe de 322.000 euros brut par an, avec un bonus variable pouvant aller jusqu'à 78.000 euros, soit un total de 400.000 euros bruts par an.



À titre de comparaison, c'est le même salaire que Rémy Pfimlin, ancien PDG du groupe, mais bien plus que celui de Patrick de Carolis, qui touchait 240.000 euros de fixe et un bonus qui pouvait atteindre 60.000 euros.

Delphine Ernotte affirme qu'elle touchait le double de son salaire actuel lorsqu'elle travaillait à la direction d'Orange France: elle touchait donc environ 800.000 euros bruts par an, soit deux fois moins que le PDG actuel d'Orange France, Stéphane Richard, qui touche un salaire fixe de 900.000 euros bruts fixe, plus un bonus variable pouvant atteindre le même montant. Delphine Ernotte touche néamoins le salaire le plus élevé du groupe audiovisuel.

Bon nombre de ses pairs ont également des salaires très confortables: selon le rapport de la Cour des comptes, 191 salariés du groupe toucheraient plus de 120.000 euros bruts par an et 547 salariés plus de 96.000 euros bruts par an. De même, le nombre de salariés (CDI à temps plein) ayant une rémunération brute annuelle supérieure à 70.000 euros a augmenté de près de 57% entre 2009 et 2013 et s'élèvait à 1415 en 2015, contre 899 en 2011. Ces rémunérations importantes s'expliquent par le nombre de cadres employés par le groupe: chez France Télévisions, les cadres représentent 79% du personnel technique et administratif, et 26% des journalistes (voire même 40% à la direction de l'information). Un taux extrêmement élevé quand on sait que les cadres représentent environ 18% de la population active française.

La politique de gestion du groupe rudement critiquée

La Cour des comptes a publié lundi dernier un rapport critiquant sévèrement la politique de gestion du groupe audiovisuel, qu'elle estime «insuffisamment rigoureuse». La Cour dénonce «une réorganisation inaboutie» et appelle à «une réduction des charges». La Cour estime que France Télévisions n'a «pas été en mesure de réduire significativement ses effectifs»: le groupe emploie désormais 5 500 personnes en équivalents temps plein, un nombre qui a augmenté de 6% entre 2009 et 2015. Pire, les charges de personnel ont augmenté de 13% entre 2009 et 2015, malgré deux plans de départs volontaires. Si le nombre de postes permanents a été réduit à 9 932 emplois en équivalent temps plein, l'emploi non permanent reste, selon la Cour, «insuffisamment contrôlé».

»» Lire aussi: La gestion de France Télévisions épinglée par la Cour des comptes

Le rapport dénonce également le cumul de contrats entre un CDI et un CDD/CDDU (contrat à durée déterminée d'usage), comme celles des salariés en CDI rémunérés parallèlement par des sociétés de production privée: 182 salariés en CDI chez France Télévisions ont en parallèle un CDD ou un CDD d'usage, c'est-à-dire une rémunération d'intermittent. Le rapport expose même le cas d'un salarié ayant conclu 108 CDD/CDDU.

Autre pratique opaque au sein du groupe: certains salariés embauchés en CDI à temps plein, et rémunérés en conséquence par France Télévisions, sont parallèlement rétribués par des sociétés de production privées». Delphine Ernotte elle-même serait donc moins bien payée que certains animateurs stars du service public.

Source : http://www.lefigaro.fr

Commentaires

  1. Anonyme2.11.16

    c'est peut-etre pour ca que notamment mais pas seulement on appelle ca les merdias !

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