Londres, futur paradis fiscal de l’Europe ?


Il ne croyait pas si bien dire, Emmanuel Macron. Mais comme il a fait preuve de clairvoyance, ce 14 avril, en voyage à Londres, deux mois donc avant le « Brexit », en provoquant les Britanniques d’un : « Vous ne voulez quand même pas devenir le “Jersey” ou le “Hongkong” de l’Europe ? »

Car derrière le risque de marginalisation de la puissante City de Londres, qu’entendait dénoncer le ministre français de l’économie, en cas de divorce d’avec l’Union européenne (UE) – une marginalisation coûteuse en emplois et en points de croissance économique – se cache, en réalité, un autre risque. Celui-là est pernicieux, et surtout, lourd de conséquences pour l’ensemble de la communauté internationale, notamment européenne.

Poreux et complaisant

Le risque est de voir le Royaume-Uni et son centre financier se lancer dans un dumping fiscal et réglementaire particulièrement agressif, pour s’imposer comme « le » paradis fiscal de l’Europe, plus poreux et complaisant encore qu’il ne l’est aujourd’hui envers l’argent sale, gris ou noir, issu de la fraude fiscale, des trafics ou de la corruption.

Un rapport de l’organisation non gouvernementale (ONG) anticorruption Transparency International révélait ainsi en mars que 40 000 propriétés de luxe à Londres sont détenues par des sociétés-écrans dans les paradis fiscaux.

Le scénario qui découle du vote du 23 juin paraît, en effet, déjà très largement écrit. Le statut européen offrait jusqu’ici un certain nombre...

Source : http://www.lemonde.fr

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