Attentat contre Charlie: une proche d'une victime porte plainte contre le journal


La veuve de l'une des victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015 à Paris a porté plainte contre la direction de ce journal satirique, l'accusant de ne pas avoir tenu ses engagements de redistribuer aux proches des victimes les millions d'euros engrangés par le titre après la tuerie.

Cette plainte de la veuve de Michel Renaud, en date du 8 juin et dont l'AFP a obtenu copie lundi, vise le nouveau codirecteur de publication Laurent Sourisseau alias Riss, blessé à l'épaule lors de l'attentat, et l'association "Les amis de Charlie Hebdo", qui a collecté les dons versés au journal après la tuerie, pour "complicité".

Selon Mme Renaud, la promesse de l'ancien directeur du journal Philippe Val, dans les jours qui ont suivi l'attaque djihadiste, d'attribuer aux familles des victimes les recettes du numéro post-attentat - estimées entre 10 et 12 millions d'euros - n'a pas été tenue.

Douze personnes avaient été tuées dans les locaux du journal satirique par deux assaillants djihadistes. Employé de la mairie de Clermont-Ferrand, ville du centre de la France, Michel Renaud se trouvait ce matin là au journal pour y visiter et rendre des dessins au dessinateur Cabu, lui aussi tué dans l'attaque. "Quelques jours après la publication et la vente du 'numéro des survivants' (titré 'Tout est pardonné' et vendu à plus de sept millions d'exemplaires), le journal Charlie Hebdo fera volte-face et changera radicalement de stratégie, revenant sur ses engagements initiaux de distribution des recettes aux victimes, pourtant largement relayés par la presse", écrit Mme Renaud dans la plainte. "Ainsi, Éric Portheault et Laurent Sourisseau dit Riss, les nouveaux directeurs de la publication, décidaient finalement de conserver les recettes", ajoute-t-elle.

Mme Renaud et sa fille mineure ont touché, en mars, un total de 141.000 euros d'indemnités via l'association "Les amis de Charlie Hebdo", sur les 4,1 millions d'euros de dons au journal collectés après la tuerie. Au moment des attentats, "Philippe Val n'était plus directeur de la publication depuis 10 ans et il ne pouvait pas prendre d'engagement ou annoncer quoi que ce soit au nom de Charlie Hebdo", rétorque l'avocat du journal, Me Christophe Thévenet, interrogé par l'AFP. "Très clairement, Riss et Éric Portheault n'ont jamais annoncé que les produits de la vente du 'numéro des survivants' seraient versés à leurs proches", selon M. Thévenet.

Source : http://www.7sur7.be/

Commentaires