Hyper Cacher: un ex-indic de la gendarmerie a vendu des armes à Amédy Coulibaly


Nouvelles révélations sur les attentats de janvier 2015. Selon les informations de BFMTV, les enquêteurs connaissent désormais l'origine des armes utilisées par Amédy Coulibaly, lorsqu'il a semé la mort dans l'Hyper Cacher. Une partie de son arsenal provient de Lille, d'un ancien indicateur des gendarmes.



Claude Hermant. C'est bien l'homme qui a armé, sans le savoir, Amédy Coulibaly. Six mois avant les attentats de janvier 2015, l’ex-mercenaire d’extrême droite d'une cinquantaine d'années achète, avec sa femme, à une société slovaque, les quatre pistolets Tokarev et les deux Kalachnikov qui seront retrouvés plus tard dans l'Hyper Cacher et dans la planque du terroriste.

Interrogé par l'antiterrorisme en décembre dernier, Claude Hermant raconte qu'à l'époque, il est un indicateur des gendarmes de la section de recherches de Lille. Courant 2014, dit-il, les gendarmes l'approchent pour lui confier une mission: infiltrer des réseaux de trafic d'armes, en achetant des  armes pour les revendre. Il n'a alors qu'un seul acheteur, un dénommé Samyr.

"Toutes les livraisons d’armes faisaient l’objet d’une autorisation et d’une surveillance de la gendarmerie", explique Claude Hermant aux enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (SDAT), le 15 décembre 2015.

"Les gendarmes n'ont pas fait leur boulot"

Un adjudant-chef a reconnu devant des policiers que Claude Hermant, actuellement en détention pour son implication présumée dans une affaire de trafic d'armes instruite à Lille,  était l'une de ses sources. C'est donc un indic des gendarmes qui a fourni des armes à Amédy Coulibaly, lui permettant d'abattre cinq personnes. De quoi intriguer les enquêteurs, qui interrogent alors la femme de Claude Hermant.

Les gendarmes lillois ont-ils laissé des armes, dont celles fournies au jihadiste mort en janvier, infiltrer ses réseaux? Lors d'une audition sous le régime de la garde à vue d'Aurore Hermant, le 15 décembre 2015, les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste lui demandent comment les armes qu'elle a achetées ont pu se retrouver entre les mains d’un terroriste.

"Les gendarmes n’ont pas fait leur boulot", répond la femme du trafiquant d'armes présumé, proche des milieux d'extrême droite du nord de la France. 


Joints par BFMTV, les gendarmes n'ont pas souhaité réagir. Auraient-ils pu contrarier les plans d'Amédy Coulibaly? 

Que savaient-ils sur l'intermédiaire de Claude Hermant? Les réponses ont été classées secret-défense. Les juges qui instruisent le dossier des attentats de janvier ont demandé la déclassification de plusieurs documents.


Commentaires