Barack Obama est arrivé à Riyad pour une visite d'équilibriste


Obama est arrivé mercredi en Arabie saoudite, pour une visite d'importance sur le développement de la situation en Syrie et des demandes de déclassification des dossiers sur les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. L'accueil a été plutôt froid.

Le gouvernement saoudien a envoyé le gouverneur de Riyad plutôt qu'une personnalité royale haut placée pour serrer la main de Barack Obama. Pourtant, plus tôt dans la journée la télévision d'Etat avait montré le roi Salmane en train de saluer les dirigeants des autres pays du Golfe sur le tarmac de l'aéroport de la capitale saoudienne.

Le président américain a rencontré le monarque en début d'après-midi. Les deux hommes auront beaucoup à négocier, la situation au Moyen-Orient étant toujours très tendue et des voix se faisant entendre au sein de la classe politique américaine pour que l'Arabie saoudite puisse être tenue responsable des attentats du World Trade Center, du Pentagone et de Shanksville. 



La Syrie sera sans doute au centre des débats, même si la toute récente reprise de Palmyre par les forces de Bashar el-Assad en Syrie, appuyées par l’aviation russe, semble soulever assez peu d’enthousiasme chez les deux alliés, pourtant officiellement opposés aux terroristes de l’Etat Islamique. Car la perspective de voir la position du président syrien se renforcer un peu plus chaque jour n'enchante guère, ni Riyad ni Washington. 


La coalition islamique antiterroriste mise en place par l'Arabie saoudite, prétendument pour combattre l'Etat Islamique, est suspectée d'avoir des d'avoir des objectifs diamétralement opposés. 

L'ancien ministre iranien Houchang Nahavandi a ainsi expliqué dans une interview à RT que «l'Arabie saoudite et l'Emirat du Qatar, entre autres, apport[aient] une aide financière considérable au terrorisme, enfin à Daesh et à Al-Nosra.» Il a ajouté qu'il était «assez bizarre que deux pays proches du monde occidental, deux pays qui sont pratiquement protégés par les Etats-Unis [...], apportent de l'aide aux mouvements subversifs en Syrie et en Irak». L'ancien directeur de la Defense Intelligence Agency américaine, Michael T. Flynn, avait de son côté révélé à la chaîne Al-Jazeera que les Etats-Unis étaient derrière les extrêmistes en Syrie et en Irak. 



D'aucuns pourraient imaginer que le Plan B, mentionné par John Kerry et qui envisagerait une partition de la Syrie, fasse irruption dans la conversation. Cette question est d'autant plus épineuse qu'elle ne plait guère au président turc Erdogan, autre allié à ménager et membre de l’OTAN, puisqu’elle donnerait plus de poids à l'YPG kurde, soutenu par les Etats-Unis et que la Turquie considère officiellement comme un groupe terroriste. 


Un autre dossier délicat concerne une loi que certains, aux Etats-Unis, voudraient faire voter par le Congrès américain, et qui permettrait de poursuivre en justice l'Arabie saoudite pour les attaques terroristes du 11 septembre 2001. 

En jeu, «28 pages» du rapport de la 9/11 Commission, que les autorités n'ont jamais voulu dévoiler au public, et dont certaines sources restées anonymes affirment qu’elles démontrent le rôle de l’Arabie saoudite dans les attentats du World Trade Center et du Pentagone. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Al-Joubeir, a déjà averti ses alliés de possibles conséquences graves si ce projet de loi était adopté

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