Le C919, un rival chinois aux avions d’Airbus et de Boeing



Le premier exemplaire du C919, l’avion de ligne produit par le consortium chinois Comac, a été présenté, lundi 2 novembre, à Shanghaï. Ce n’est pas une maquette roulante qui a été dévoilée au public, sans moteur ni aménagement intérieur, comme certains concurrents s’emploient à le faire croire. Au contraire : selon un professionnel sur place, l’avion présente « un niveau de finition élevé ».




Le C919 est un appareil moyen-courrier qui veut, à terme, concurrencer l’Airbus A320 et le Boeing 737. Déjà en retard sur son planning initial, le futur avion ne devrait effectuer son vol inaugural qu’au cours du second semestre 2016, et non avant la fin de 2015, comme il était prévu. De même, les premières livraisons aux compagnies clientes, qui étaient attendues en 2018, ont été repoussées de deux ans et ne devraient pas avoir lieu avant 2020.

Moins cher que ses rivaux

Au lancement du programme, en 2009, Comac avait imaginé de produire un C919 partiellement assemblé avec des matériaux composites pour alléger l’appareil. Un projet finalement abandonné. Le futur appareil sera, comme ses concurrents, principalement constitué d’aluminium.
Toutefois, indique un professionnel, « si le C919 ne présente pas de rupture technologique avec le 787 de Boeing ou l’A350 d’Airbus », les derniers-nés, il est d’une conception plus récente que ses rivaux, l’A320 et le 737. Les coûts de développement sont évalués à 10 milliards d’euros. Les autorités chinoises ont déjà annoncé que le futur moyen-courrier sera 10 % moins cher que la concurrence. Un A320 est facturé prix catalogue environ 100 millions de dollars (90,57 millions d’euros) l’exemplaire.

Un avion au goût très français

Safran se frotte les mains. Les équipements fournis par le motoriste français devraient représenter de 25 à 30 % du prix de l’avion. Safran, en partenariat avec l’américain General Electric (GE), fournira son tout nouveau moteur Leap pour propulser le C919. Un moteur beaucoup plus économe en carburant – environ 15 % de consommation en moins – que son devancier, le CFM56, déjà produit par Safran et GE.

« Ce sont les Chinois qui ont lancé le Leap en 2009 », explique-t-on chez Safran. Airbus puis Boeing en ont ensuite équipé leurs A320 et 737, rebaptisés A320 Neo et 737 Max. Depuis, le Leap a déjà été commandé à plus de 9 000 exemplaires. Outre les moteurs, Safran fournit aussi la nacelle qui les enveloppe et les câblages électriques. Safran ne craint pas la concurrence : par contrat, le groupe doit rester le seul motoriste occidental du C919.

Un avion principalement destiné au marché chinois

Avant même d’avoir effectué son premier vol, le C919 a enregistré 517 commandes, en grande majorité auprès de compagnies aériennes chinoises. Toutefois, le futur avion a déjà mis un pied à l’international grâce à une commande d’une dizaine d’exemplaires passée par une compagnie aérienne thaïlandaise à l’occasion du Salon de l’aéronautique de Pékin, fin septembre. Un contrat qui a valeur de symbole pour Pékin, qui en profite pour montrer sa puissance régionale. L’objectif de Comac est de vendre environ 2000 C919 pour couvrir la moitié des besoins du marché chinois en avions moyen-courriers.

Au cours des vingt prochaines années, les besoins sont évalués à 6 330 nouveaux appareils, pour une valeur estimée à 950 milliards de dollars (861 milliards d’euros). Sur ce nombre, les monocouloirs se taillent la part du lion, avec 4 600 appareils, soit près des trois quarts de la future flotte.


Ce marché fait l’objet d’une vive concurrence entre l’A320 d’Airbus et le 737 de Boeing. Le duopole développe des stratégies différentes. L’avionneur européen a une usine d’assemblage en fonctionnement depuis 2008, à Tianjin, près de Pékin. Son rival américain, qui fabrique ses avions aux Etats-Unis, a décidé en septembre d’installer un centre pour aménager ses avions en association avec Comac.

Source : http://www.lemonde.fr

Commentaires

  1. Anonyme4.11.15

    la Chine arrive et il y a certains pays qui vont le regretter... l'Eurasie arrive bienvenue dans le nouveau paradigme, chacun son tour...

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  2. Anonyme10.11.15

    L’Europe a donné les plans de l'Airbus A qq chose et permis la fabrication des avions dans les usines chinoises pour conclure le contrat au détriment de Boeing. Résultat : Moins de 5 ans plus tard les Chinois disposent de leur propre modèle. Les Allemands en concurrence avec les Français avaient fait de même pour vendre leur TGV ICE. Résultat : une quinzaine d'équipes technico-commerciales chinoises sillonne le monde pour vendre le TGV chinois. Les coréens ont remporté des contrats dans la péninsule arabique pour construire des centrales nucléaires avec la technologie française acquise dans des conditions similaires. Cherchez l'erreur

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  3. Anonyme11.11.15

    Pour compléter le commentaire précédent voici un extrait d'un article paru dans l'Est Républicain du 11 novembre 2015

    "Difficile pour l’instant de savoir quelles seront les retombées pour les sites belfortains d’Alstom et General Electric. Mais les deux groupes viennent de signer des contrats ferroviaires hors du commun en Inde.
    Celui conclu par Alstom porte sur la fabrication de 800 locomotives électriques et la construction d’une usine spécialement destinée à les produire dans l’État de Bihar, moyennant la somme faramineuse de 200 milliards de roupies, soit 2,8 milliards d’euros.
    À noter toutefois que seulement cinq de ces locomotives seront importées en Inde, les 795 autres étant destinées à être produites sur place, au nom du « make in India » (produisez en Inde), le mot d’ordre du Premier ministre indien Narendra Modi, qui souhaite faire passer la part de l’industrie dans le Produit Intérieur Brut de 16 % actuellement à 25 % d’ici 2022.
    137 milliards de dollars à investir en cinq ans
    Le contrat de General Electric s’inscrit donc dans le même contexte et devra respecter les mêmes conditions.
    Il concerne un millier de locomotives diesel à fournir au cours des onze prochaines années. Le géant américain fabriquera aussi une usine sur place ainsi que des sites de maintenance, pour la somme totale de 2,4 milliards d’euros."

    Là encore pour un profit immédiat, nous nous tirons (ils se tirent) une balle dans le pied pour provoquer la blessure qui gangrènera le futur de nos enfants... toujours plus, quand l'Inde nous vendra ses locomotives "low coast" que nous achèterons faute de moyens.
    Est-ce que ce monde de costume-cravate est sérieux ?

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