LA POLITISATION INÉVITABLE DES AIDES PUBLIQUES À LA PRESSE ÉCRITE


Le ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, veut conditionner le versement des aides publiques à la presse écrite à l'absence de condamnation des bénéficiaires en justice pour « incitation à la haine raciale ». Ce qui en priverait « Minute » et « Rivarol » mais aussi « Valeurs Actuelles ».

Après avoir envisagé d’élargir les aides publiques à la presse écrite à certains hebdomadaires et mensuels comme Charlie-Hebdo ou Le Monde diplomatique, Fleur Pellerin veut donc les restreindre aux titres de presse qui auraient déjà été condamnés pour « incitation à la haine raciale ».
Pellerin ne fait là que reprendre une idée de son ancien prédécesseur rue de Valois, Catherine Trautmann (1997-2000).

En apparence, cette idée est présentée sous le jour de la moralité, comme le fait par exemple Le Figaro, (premier bénéficiaire de ces aides, cf. illustration ci-dessus), dans un article partiel qui ne mentionne comme potentielles « victimes » que des journaux classés à la droite de la droite, comme Minute ou Rivarol, mais pas un magazine de droite modérée comme Valeurs Actuelles.

Et il est difficile de ne pas voir le caractère politique des condamnations de Minute, Rivarol et encore plus de Valeurs Actuelles.

Cela étant posé, la politisation des aides publiques à la presse écrite est inévitable du simple fait qu’elles sont à la merci des sautes d’humeur du gouvernement.

Pour la suppression

C’est, outre leur coût pour le contribuable, l’une des raisons pour lesquelles nous sommes depuis longtemps favorables à la suppression de ces aides. Il nous semble que si un titre de presse ne peut pas vivre du soutien de ses lecteurs et de ses annonceurs, c’est qu’il ne mérite pas de continuer à opérer. La remarque vaut d’ailleurs pour les entreprises en général, ainsi que, dans une moindre mesure, pour les associations.

La distorsion que créent ces aides est mauvaise en elle-même, et son caractère politique, pour être condamnable, n’est donc pas surprenant.

Comme s’interrogait, en 2008 déjà, notre rédacteur en chef Web, Roman Bernard, « Comment la presse française pourrait-elle être plurielle si l’on décide à l’avance des journaux, et des courants d’opinion qu’ils représentent, qui devront être aidés ? »


Sept ans après, la question reste posée.

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