L’Union européenne autorise l’importation de nouveaux OGM


L’UE va autoriser la commercialisation de plus d’une douzaine de nouveaux produits agricoles génétiquement modifiés. Individuellement les pays pourront continuer à interdire les OGM sous certaines conditions.

L’UE importe actuellement presque 58 produits génétiquement modifiés, majoritairement des Etats-Unis. Le 22 avril, lors d’une rencontre du Collège des commissaires, elle a décidé d’introduire 13 produits supplémentaires, plus exactement cinq variétés de soja, trois types de maïs, deux variétés de colza et trois types de coton, rapporte Feed Navigator.

Les nouveaux produits ont été soumis aux examens scientifiques de l’UE et au processus de gestion du risque. Leur introduction va mettre fin à une interdiction de 18 mois d'importation.

Le feu vert a été donnée suite aux pressions étrangères sur les officiels européens, a annoncé au Guardian Marco Contiero, le directeur des politiques agricoles à Greenpeace Europe.

«Alors que les négociations commerciales transatlantiques se poursuivent, la pression de l’industrie de la biotechnologie et du gouvernement américain a augmenté pour ouvrir le marché de l’UE aux importations de produits génétiquement modifiés et pour accélérer les procédures d’autorisation», a-t-il dit.

Les journaux déclarent d’ailleurs qu’il s’agirait en réalité de 17 nouveaux produits qui seraient autorisés à être commercialisés en UE, et non 13.

Les nouvelles règles de la Commission européenne indiquent que les futures autorisations allaient automatiquement suivre l’approbation de l'Autorité européenne de sécurité des aliments, accélérant le processus. Mais les pays membres pourront refuser les nouveaux produits de la même façon qu’ils peuvent aujourd’hui choisir des graines génétiquement modifiées à des fins de culture.

«Il incombe à chaque état membre qui veut refuser ces produits d’élaborer sa justification au cas par cas, en prenant en considération l’OGM en question, le type de mesure envisagée et les conditions spécifiques aux niveaux national et régional qui peuvent justifier cette décision», dit le projet de loi.

Mais la justification peut ne pas être basée sur des questions de santé ou d'environnement selon les nouvelles règles, ces inquiétudes auront déjà été réglées en amont par les contrôles de l’UE. La plupart du temps, l’opposition de certains pays «n’est pas basée sur la science, mais plutôt sur d’autres considérations reflétant le débat sociétal existant dans le pays», a expliqué le projet de loi.


L’amendement aurait été fortement soutenu par le président de l’UE Jean-Claude Juncker et s’attend à être adopté. Les groupes européens de l’industrie de la biotechnologie quant à eux s’opposent à cette mesure.

«Nous avons peur que cette approche aille à l’encontre des réalisations de l'Union douanière européenne et du marché unique», a confié au Guardian Gloria Gabellini, la Vice-Secrétaire générale du COCERAL, la fédération des opérateurs du commerce des céréales, du riz, des aliments pour animaux, des oléagineux et de l’agrofourniture en Europe. «Nous avons le marché unique, donc, si on importe un produit, il doit être disponible pour tous».


A son tour, Greenpeace a déclaré que la restriction sur ce qui pouvait justifier les interdictions individuelles compromettait la possibilité du gouvernement national de protéger ses citoyens et son environnement quand les résultats des examens qui ont donné la permission à ces produits ont été contestés.

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