Des pesticides retrouvés dans les cheveux des femmes


Une vingtaine de résidus de perturbateurs endocriniens, essentiellement des pesticides, ont été trouvés dans les cheveux de 28 femmes d'Ile-de-France en âge de procréer.

Ces résultats proviennent d'une enquête rendue publique jeudi par l'association Générations Futures.
21,35 perturbateurs ont été retrouvés en moyenne par femme, dont une moyenne de 19,42 pesticides, précise-t-elle. Le nombre de résidus par échantillon de cheveux va de 12 au minimum à 32, au maximum.
Certaines des substances retrouvées sont interdites en France.



Une vingtaine de résidus de perturbateurs endocriniens, essentiellement des pesticides, ont été trouvés dans les cheveux de 28 femmes d'Ile-de-France en âge de procréer.

Ces résultats proviennent d'une enquête rendue publique jeudi par l'association Générations Futures.

21,35 perturbateurs ont été retrouvés en moyenne par femme, dont une moyenne de 19,42 pesticides, précise-t-elle. Le nombre de résidus par échantillon de cheveux va de 12 au minimum à 32, au maximum.

Des substances passées dans le sang

L'enquête, basée sur l'analyse de cheveux d'une population restreinte et volontaire, vivant en milieu urbain, ne prétend pas être représentative de l'exposition moyenne des femmes d'Ile-de-France. Elle visait à montrer « la réalité de l'exposition de la population à des cocktails de perturbateurs endocriniens » susceptibles de perturber le bon fonctionnement hormonal, a déclaré François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, au cours d'une conférence de presse.

« Ce qu'on retrouve dans les cheveux, c'est des substances passées dans le sang dans les trois derniers mois », a-t-il souligné.

Générations Futures veut « tirer la sonnette d'alarme » et interpeller les politiques « au niveau national et européen ».

Dans les aliments, les meubles, les cosmétiques

Les perturbateurs endocriniens, que l'on trouve couramment dans les aliments, les contenants alimentaires, les produits en plastique, les meubles, les jouets, des matériaux de construction et les cosmétiques, pourraient favoriser cancers, diabète, obésité, maladies de la reproduction et retards de développement cérébral. Les foetus sont plus particulièrement menacés, en raison du transfert des perturbateurs endocriniens de la mère à l'enfant, selon des études ayant montré qu'ils pouvaient augmenter le risque de malformations du système reproducteur.

Soixante-quatre substances suspectées d'être des perturbateurs endocriniens ont été recherchées, dont 54 pesticides ou métabolites de pesticides, 6 retardateurs de flammes bromés et 4 PCB (polychlorobiphényles). Les analyses ont été réalisées début 2015 par un laboratoire luxembourgeois spécialisé dans l'évaluation de l'exposition des populations aux polluants et les effets de cette exposition.

Sept substances (5 insecticides, un fongicide, un herbicide) ont été retrouvées dans tous les échantillons. Parmi ces substances, plusieurs sont interdites en France, comme le Gamma HCH (lindane), l'hexachlorobenzene (HCB) ou la trifluraline.

Quinze substances ont été repérées dans au moins la moitié des 28 échantillons. Vingt-et-une n'ont été retrouvées dans aucun d'entre eux.

« Revenir à des choses simples »

Au niveau individuel, la journaliste Marine Jobert, coauteur avec M. Veillerette d'un livre intitulé « Perturbateurs endocriniens La menace invisible », sorti jeudi, a délivré des « conseils d'hygiène chimique », appelant à « revenir à des choses simples » comme l'usage du savon, du bicarbonate de soude, de l'inox...

L'association appelle le gouvernement à faire de l'élimination des PE de notre environnement « un axe majeur de sa politique de santé environnementale ».

Elle déplore que la Commission européenne n'ait toujours pas défini ses critères d'identification des PE, un retard qui lui vaut d'être visée devant la justice européenne par un recours en carence intenté par la Suède.

« La pression des lobbies (de l'industrie chimique, NDLR) a arrêté complètement le processus qui devait définir des critères, avant d'exclure des perturbateurs endocriniens pouvant être nocifs pour l'homme », a affirmé M. Veillerette.

L'exposition humaine aux PE coûterait au moins 157 milliards d'euros par an dans l'Union européenne, selon une étude controversée parue début mars.

Générations Futures a publié précédemment trois autres enquêtes sur l'exposition au PE: sur les insecticides organophosphorés à usage domestique (2013), les pesticides dans les fraises (2013), les PE dans les cheveux des enfants (2014).

Des pesticides dans nos aliments

Des résidus de pesticides sont présents dans près de la moitié des denrées consommées en Europe, mais pour la plupart dans les limites légales et probablement sans effet sur la santé, a indiqué jeudi l'Autorité européenne de sécurité des aliments.

Rendant compte d'analyses menées en 2013 pour contrôler la présence de 685 pesticides sur 81 000 échantillons de fruits et légumes, aliments transformés et vins, l'Efsa conclut que 45% de l'alimentation européenne contient des résidus de pesticides.

Des analyses ont été menées en 2013 pour contrôler la présence de 685 pesticides sur 81 000 échantillons de fruits et légumes, aliments transformés et vins. Des analyses ont été menées en 2013 pour contrôler la présence de 685 pesticides sur 81 000 échantillons de fruits et légumes, aliments transformés et vins. | DR
Seuls 1,5% des échantillons « dépassaient nettement les limites légales », affirme l'Efsa, avec une nette différenciation entre les produits issus de pays tiers, où ce pourcentage atteignait 5,7%, et ceux provenant de l'UE, où il se situait à 1,4%.

La part de produits dépassant les limites légales était en recul par rapport à la dernière mesure réalisée par l'Efsa, en 2010. Pour l'agence, il est « improbable que la présence de résidus de pesticides dans les aliments ait un effet à long terme sur la santé des consommateurs ».

Sur le court terme, le risque pour les citoyens européens d'être exposés à des concentrations nocives de résidus par le biais de leur alimentation est aussi considérée comme « faible ». « Cette affirmation est clairement erronée et non scientifique », a objecté dans un communiqué l'ONG PAN (Réseau pesticides action Europe).

L'ONG reproche à l'Efsa de ne pas user « de bonnes méthodes pour évaluer la toxicité » des pesticides, en particulier les effets de l'exposition cumulée et durable à ces substances, et dénonce des seuils légaux trop élevés. « Le rapport confirme que l'alimentation en Europe est sûre », et « témoigne des efforts faits par les agriculteurs et l'industrie » en ce sens, s'est à l'inverse félicitée l'Association de protection des récoltes (ECPA), qui représente l'industrie des pesticides.

Des résidus de plusieurs pesticides étaient présents dans 27,3% des échantillons, tandis que les produits biologiques ne sont pas épargnés, avec 15% des échantillons analysés contenant des résidus, et 0,8% au delà des limites légales, selon l'Efsa. Les fraises, suivies des pêches, pommes et laitues, sont les plus chargées en résidus. Les fraises et laitues arrivent aussi en tête en matière de violation des limites légales, avec respectivement 2,5% et 2,3% des échantillons testés.

Source : http://www.ouest-france.fr

Commentaires

  1. Anonyme18.3.15

    des pesticides mais tout simplement à cause de nos dirigeants qui ont laissé passer le taux de pesticides dans notre eau du robinet à des taux 5 fois plus forts sans sourcillier

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