Nétanyahou accusé de s'être invité à la marche républicaine


Le premier ministre israélien aurait insisté pour se rendre à Paris dimanche, après avoir appris que deux de ses rivaux aux élections législatives anticipées participaient à cette marche historique contre le terrorisme.

Benyamin Nétanyahou n'oubliera sans doute pas de sitôt son apparition en tête de la «marche républicaine» contre le terrorisme, dimanche à Paris. Le premier ministre, quelques heures seulement après avoir été acclamé à la Grande synagogue de la Victoire, est sévèrement brocardé ce matin par la presse israélienne. La deuxième chaîne de télévision et le quotidien Haaretzracontent comment il a imposé sa présence au sein du cortège parisien, contre l'avis de François Hollande. Une insistance qui a contraint les autorités françaises à convier en catastrophe, pour faire bonne mesure, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Selon deux sources françaises bien informées, la présidence de la République a fait savoir en fin de semaine à l'entourage de Benyamin Nétanyahou que sa présence à Paris n'était pas jugée indispensable. «Dès lors qu'Abbas n'avait pas manifesté le souhait de venir, on s'est dit qu'il était préférable de tenir le Proche-Orient à l'écart de cette manifestation d'unité, explique l'une d'elles. On s'est donc dit qu'il était préférable que Nétanyahou ne vienne pas.»

À l'Élysée, on concède que l'organisation dans l'urgence de cette marche républicaine - qui a accueilli une cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement étrangers - a donné lieu à des «interrogations» sur le «format» de celle-ci. La présence des dirigeants israéliens et palestiniens fut l'un des casse-têtes à résoudre. Le conseiller diplomatique de François Hollande, Jacques Audibert, s'est entretenu «cinq ou six fois» au téléphone avec Yossi Cohen, conseiller à la sécurité du premier ministre israélien. «L'idée, c'était de trouver habilement une solution équilibrée, avec la présence des deux responsables, indique un diplomate. Nous voulions envoyer un message d'unité nationale, d'unité mondiale. C'était compliqué si l'un des deux ne venait à Paris. Si Abbas n'était pas venu, ça ne marchait pas…»

Raisons politiciennes

La présidence française invoque également des contraintes sécuritaires, ainsi que la nécessité de «ne pas dévoyer l'esprit de la manifestation». Samedi après-midi, l'affaire semble d'ailleurs entendue. Mahmoud Abbas fait savoir qu'il ne participera pas au défilé en raison de la neige qui menace de paralyser Ramallah. Quant à Benyamin Nétanyahou, il indique qu'il renonce pour des raisons logistiques et sécuritaires - avant, coup de théâtre, d'annoncer en début de soirée qu'il sera bien présent dans le cortège parisien.

À en croire la presse israélienne, le premier ministre aurait brusquement changé d'avis en apprenant que ses deux principaux rivaux au sein de la droite nationaliste, Avigdor Lieberman et Naftali Bennett, allaient prendre part à la manifestation. Piqué au vif, il aurait refusé de se laisser voler la vedette à trois mois d'un scrutin législatif anticipé. Une version que dément l'un de ses proches conseillers. «La simple vérité, assure celui-ci, c'est que nous avons eu de nombreux échanges avec les autorités françaises afin de déterminer s'il était possible de mettre sur pied, en si peu de temps, un dispositif de sécurité adapté à la personne du premier ministre...»

Quoi qu'il en soit, la volte-face israélienne a contraint l'Élysée à réagir dans l'urgence. Une invitation en bonne et due forme a immédiatement été adressée à la présidence de l'Autorité palestinienne. «À partir du moment où l'un des deux venait, il était compliqué de ne pas avoir l'autre», explique un diplomate à Paris. Dans la soirée, Mahmoud Abbas a fait savoir qu'il ferait le déplacement. Il ne restait plus que quelques heures pour régler la logistique et la sécurité de ces deux hôtes imprévus.

Selon une source israélienne citée par Haaretz, cette valse-hésitation s'explique aussi par les tensions qui ont émaillé la visite de Benyamin Nétanyahou au lendemain de la tuerie perpétrée par Mohamed Merah dans une école juive de Toulouse, en mars 2012, en pleine campagne présidentielle. Le premier ministre israélien avait alors invité les Juifs de France à émigrer en masse vers Israël. 

François Hollande lui avait rétorqué: «La place des Juifs de France, c'est d'être en France». Un échange aigre-doux que les dirigeants français ne souhaitaient visiblement voir se reproduire, ce dimanche, en marge d'un cortège placé sous le signe de l'unité nationale.

Commentaires

  1. Anonyme13.1.15

    netanyahou en prison pour crime contre les usa (11 septembre) et toutes les guerres orchestrées, il a du sang sur les mains

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  2. Anonyme14.1.15

    Il fait coucou au(x) pigeon (s)... non mais quel délire ! il est gravissime ce Hollande, on a eu Mister Bean, l’inspecteur Clouzeau alias la panthère rose et maintenant ça, mais c’est quoi ce zoo, ce monde est devenu barré de chez barré. Combien... 3,7 millions ? La France est devenu un Luna park. Un pays ou on est capable de faire tout et n’importe quoi, est un pays fini, fermez le ban, sauve qui peut...

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  3. Anonyme14.1.15

    nous quittons la france nous prenons un autre chemin nous sortons de cette matrice, bon vent !

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    1. Anonyme16.1.15

      Bonjour, Soyez heureux en votre Nouvelle demeure . L'important c'est d'être en accord avec soit même et de dire que le plus mauvais et loin derrière . Good ' luck à Vous tous . Saluer pour moi mère nature de là ou Vous serait . Bye ! KC

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