L’UE se prépare à payer les comptes ukrainiens


La Commission européenne doit accorder à l’Ukraine un crédit pour les besoins urgents, notamment le remboursement des dettes pour le gaz russe. Cependant, le montant du crédit est sensiblement inférieur à la somme attendue par Kiev.

Le chef de la Commission européenne José Manuel Barroso a laissé entendre que l’emprunt ne dépasserait pas un milliard de dollars (790 millions d’euros). L’Ukraine a demandé précédemment 2 milliards d’euros à la Commission européenne. Ces moyens seront sans doute finalement trouvés : chez les contribuables européens, écrit notre observateur Petr Iskenderov.

L’UE sera en fin de compte contrainte de subventionner l’Ukraine. L’insolvabilité de Kiev qui s’entraine dans le transit de gaz est un « air détonnant ». Les Européens qui comptent sur les livraisons stables de gaz russe en assumeront finalement le préjudice. Le problème du concours à l’Ukraine a focalisé l’attention des délégués aux consultations au sommet engagées la semaine dernière dans l’UE. C’est donc l’Occident qui est à l’origine du conflit en Ukraine et c’est à lui de compenser tous les risques géopolitiques.

Les responsables de l’UE exigent des mesures urgentes qui ont leurs points faibles, a dit à notre correspondant l’experte du groupe financier Kalita finance Elena Tourjanskaya.

« L’institution du fonds de stabilisation pour racheter les obligations des pays dits « périphériques » et l’une de telles mesures. L’éventuelle émission des bons européens est une mesure impopulaire. 
Cela renfoncera le fardeau sur l’Allemagne qui s’y oppose bien sûr. La troisième mesure suppose le rachat par la Banque centrale européenne des dettes des pays « périphériques ». C’est une mesure inflationniste. »

Dans ce contexte les citoyens européens devraient adresser des questions épineuses à leurs gouvernements plutôt qu’à la Commission européenne : à quoi bon ils attisent le foyer du conflit ukrainien, ferment les yeux sur les actes agressifs de Kiev, soutiennent la « guerre des sanctions » à l’égard de la Russie tout en se plaignant des problèmes financiers ? La crise ukrainienne est un phénomène politique tout comme, d’ailleurs, l’eurozone contrainte aujourd’hui de sauver Kiev en lui accordant des crédits, a dit à notre correspondant le directeur de l’Institut russe d’analyse stratégique de FBK Igor Nikolaev :

« La formation de l’eurozone était prédéterminée par des motifs politiques et c’est une erreur sérieuse. Lorsque la politique prédomine dans le règlement des problèmes économiques, les résultats sont toujours déplorables. Quant à moi, je ne saurai évoquer d’exemples qui réfuteraient ma thèse. »
L’hiver approche en Europe et ce n’est pas sans doute le meilleur moment pour le comprendre. Or, il vaut mieux tard que jamais.


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