Une voiture volante française bientôt commercialisée ?


La voiture volante Pégase est développée par la société française Vaylon. On la voit ici voile repliée 

Baptisée Pégase, ce buggy équipé d'une voile de parapente et d'une hélice d'ULM est développé par la société française Vaylon.

PREMIER. Une entreprise française va-t-elle mettre sur le marché la première voiture volante commercialisée en Europe ? C'est ce que croit dur comme fer l'entreprise strasbourgeoise Vaylon, qui se définit sur son site comme un constructeur automobile et aéronautique.
Après 5 années de recherche, l'entreprise est parvenue à mettre au point en novembre 2013 un premier prototype de cet étrange engin. Baptisé Pégase, l'appareil se présente sous la forme d'un buggy tout terrain, au-dessus duquel vient s'accrocher une voile semblable à celle des parapentes, d'une surface de 38 m2.


Présentation de la voiture volante Pégase. 

TROIS HEURES. D'après ses concepteurs, cet engin biplace qui pèse tout de même 300 kilos n'a besoin que 50 mètres pour s'élancer dans les airs, grâce au moteur à hélices d'une puissance de 100 chevaux placé derrière son coffre. La Pégase peut alors voler à 80 km/h (contre 100 km/h sur route) durant trois bonnes heures. Et c'est un unique moteur qui assure la propulsion sur route ou dans les airs.

"Pour passer d'un mode à l'autre, le pilote doit déployer la voile repliée sur le toit, puis enclencher le mode vol sur la boîte de vitesse" explique Jérôme Dauffy, fondateur de Vaylon. Après le décollage, le volant ne sert plus à rien. Le pilotage s'effectue comme sur un ULM à l'aide de deux aérofreins pour régler la direction. Et c'est en jouant sur les gaz que le pilote gère son altitude" précise Jérôme Dauffy.
Une licence de pilotage adaptée aux ULM est donc indispensable pour prendre les commandes de la Pégase.

Prochaines étapes : les tests en vol puis l'homologation

Optimistes, ses concepteurs tablent sur une commercialisation d'ici 2015. Toutefois, pour le moment seuls les tests au sol (sur route et en tout terrain) ont été effectués avec succès en décembre 2013.



"Nous devrions réaliser le premier vol d'essai début mars" espère Jérôme Dauffy.

S'ils s'avèrent concluants, l'entreprise se lancera alors dans la construction d'un second prototype plus léger, avec une ossature en matériaux composites et non plus en tubes de métal. Parallèlement, Vaylon devra obtenir pour sa Pégase une indispensable homologation ULM.

Une fois ces premières étapes franchies, le plus difficile restera à faire : trouver un public pour ce véhicule volant. Et c'est là le talon d'Achille de la plupart des voitures volantes déjà développé dans le passé (le tout premier modèle, un avion aux ailes repliables oeuvre de l'ingénieur français René Tampier, date de 1921).

Produites à quelques exemplaires seulement, elles sont horriblement chères, ce qui en réserve l’usage à une élite fortunée. Et parce qu'elles cherchent à concilier deux mondes très éloignés l’un de l’autre, les voitures volantes s'avèrent être au final des voitures médiocres et des avions peu performants. Pas facile, par exemple de concilier l'aérodynamique d'une voiture que l'on cherche à plaquer au sol pour améliorer sa tenue de route, et celle d'un avion qui vise au contraire à le faire décoller.

Le design de la Pégase n'est d'ailleurs pas sans rappeler celui d'un autre véhicule du même type : le Maverick qui, lui, vole déjà depuis 2008 et dont l'essor économique est encore laborieux.


Vidéo de présentation du Maverick Flying Car

Toutefois, le modèle français semble présenter un double avantage. Tout d'abord, le véhicule tout terrain est deux fois plus léger, ce qui lui autorise une plus grande capacité d'emport dans les airs et de meilleures performances en tout-terrain. En effet, la Pégase peut embarquer 160 kilos de matériel d'après la législation (et est conçue pour en supporter 250).

MILITAIRE. "De plus, notre voilure est bien plus efficace que celle du Maverick" assure Jérôme Dauffy. En effet, la Pégase ne s'encombre pas du volumineux mat de 7 m placé devant la voile du Maverick.

Pour toutes ces raisons et aussi parce qu'il peut planer silencieusement, la Direction Générale de l'Armement en France (DGA) s'intéresse de près au développements du véhicule tout terrain de la société française.

Le ministère de la Défense a d'ailleurs déjà investi 60.000 euros dans le projet et compte tester prochainement un prototype dans le cadre "d'opérations d’expérimentation réactive (OER)". C'est-à-dire des tests grandeur nature pour mettre des technologies à l'épreuve, en conditions réelles, afin d'en déterminer l’intérêt.


Vue d'artiste de la Pégase en vol

"La pégase devrait être commercialisée au tarif d'un ULM, c'est à dire à un maximum de 100.000 euros" chiffre Jérôme Dauffy. Et à l'usage, notre appareil sera bien moins cher qu'un hélicoptère. L'heure de vol sur la Pégase coûte entre 20 et 50 euros maintenance comprise, alors que l'on est à plus de 2000 euros sur un hélicoptère" ajoute le directeur de Vaylon.

De ce fait, les concepteurs de la Pégase espèrent la voir employée pour accéder rapidement dans des zones sinistrées dont les infrastructures routières sont coupées, où pour patrouiller à moindre coût à la recherche de braconniers au dessus de parcs naturels.

Source : sciencesetavenir.fr

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