Comment voulez-vous que ceux qui sont élus par l’argent des banques leur crachent à la figure ensuite ?



C’est la question posée par Hervé Falciani – l’homme qui a dénoncé les pratiques frauduleuses d’HSBC et qui vit maintenant sous la protection permanente du GIGN –, question qui résume assez bien la situation, et que Nicolas Dupont-Aignan rapporte dans son dernier livre « Les voleurs de la République ». 

La France est pillée à hauteur de 60 milliards d’euros par an avec, parfois la participation active, et toujours la complicité passive de ses dirigeants. Comme une vulgaire république bananière, elle est sous la coupe réglée d’une oligarchie qui profite des structures existantes pour détourner à son profit la fiscalité de notre pays, fondement de la vraie démocratie. 

Au-delà des nombreuses informations fournies dans le livre, ce que nous devons retenir c’est qu’un député, un élu de la nation nous interpelle pour nous sortir de notre résignation. Les solutions existent, il faut le courage et la volonté de les mettre en œuvre.



Les banques volent la démocratie avec l'aide de... par mansan

On ne s’attardera pas ici sur le détail des différentes malversations pratiquées à grande échelle amplement décrites dans le livre, que ce soient les arnaques à la TVA – que l’auteur qualifie carrément de "braquage du Trésor public" –, l’évasion fiscale des multinationales – pudiquement baptisée "optimisation fiscale" – ou le blanchiment d’argent par le crime organisé. 

On insistera simplement sur le fait que cette situation, si elle ne participe pas nécessairement d’un complot organisé, n’est pas due au hasard. Il n’y a aucune fatalité, simplement des structures totalement inadaptées, des dirigeants corrompus et, hélas, une grande passivité des citoyens. Comment, par exemple, pouvons nous encore accepter que seul le ministère des Finances soit habilité à décider de la suite à donner aux affaires de fraude fiscale ? 

Comme l’écrit Nicolas Dupont-Aignan cela « confère à l’exécutif un pouvoir colossal » qu’il peut utiliser  au bénéfice des « grands du royaume : grands patrons, propriétaires de médias, stars du show-biz ». C’est la République des copains, la République des gredins ! Comment pouvons nous accepter le "pantouflage" de nos hauts fonctionnaires dans l’industrie bancaire qui fait dire au Député de l’Essonne que « Les multinationales et les banques ont, dans les faits, pris le pouvoir au sein des pays développés » ? Comment pouvons nous tolérer des fiscalités séparées dans la zone euro, source de tant de nos problèmes ?

Les problèmes sont évidents et les solutions aussi, certaines ayant d’ailleurs déjà été mis en œuvre dans d’autres pays comme les USA, l’Angleterre ou la Belgique Elles vont, en vrac et sans prétendre à l’exhaustivité, de l’imposition de plus de transparence aux banques incluant la transmission automatique des revenus au fisc et la tenue d’un registre des bénéficiaires des trusts et des sociétés offshore, à la mise en place du prélèvement à la source et de l’impôt de nationalité, en passant par la nécessité d’inverser la charge de la preuve – au présumé innocent fraudeur de prouver l’origine des fonds qu’il transporte –, et par la déclaration mensuelle des sociétés, sans oublier la fin du monopole de plainte pénale du ministre du Budget, la création d’un parquet financier autonome et la fin du pantouflage. « En appliquant uniquement ce qui est pratiqué chez nos voisins, nous pourrions inverser le rapport de force et restaurer la puissance publique » 

Mais pour cela, encore faudrait-il que nos élus le veuillent car l’histoire de ces vingt dernières années montre que « les grandes avancées ont été le fruit des parlements nationaux qui se sont tout à coup donné les moyens d’un sursaut de dignité et de morale ». 

A ce sujet, il est intéressant de noter que le gaulliste fervent qu’est Nicolas Dupont-Aignan, n’hésite pourtant pas à remettre en cause la Ve République car, dit-il, nous sommes allés trop loin : « Les élus de la République n’ont plus l’habitude de décider tant ils sont, depuis 1958, écrasés par l’exécutif ». Alors certes, la solution passe peut-être par redonner du pouvoir aux députés. Mais encore faut-il que ces derniers agissent dans l’intérêt général et non dans celui de leurs maîtres, « les banques qui, se croyant au-dessus de tout, tirent les ficelles ». Quitte à réformer la République, ne pourrait-on pas en profiter pour introduire une dose de tirage au sort cher à Etienne Chouard ?

Laissons le mot de la fin au patron de Debout La République : « En vérité, il faut reconnaître l’état de guerre qui règne entre la finance internationale et les démocraties. Si nous assumons ce constat, alors seulement nous serons en mesure d’utiliser les bons outils pour mettre fin à ces comportements destructeurs »


En vérité rien ne se fera sans la mobilisation populaire. Aux armes, citoyens,…

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