Les tableaux de Guéant n'avaient pas reçu de certificat d'exportation


POLITIQUE - La défense de Claude Guéant concernant la vente de ses deux tableaux a pris un nouveau coup jeudi 2 mai. L'ancien ministre de l'intérieur qui affirme avoir vendu les œuvres à un avocat malaisien pour 500.000 euros, n'a pas demandé de certificat d'exportation pour cela contrairement à l'obligation administrative, a indiqué jeudi le ministère de la Culture.

Tout vendeur d'un tableau d'une valeur supérieure à 150.000 euros doit rédiger une demande pour obtenir ce certificat du ministère de la Culture pour être autorisé à sortir de France. Seule porte de sortie pour Claude Guéant : si l'acheteur malaisien a laissé les tableaux à Paris, aucun certificat ne s'avère nécessaire.

Certains biens culturels et œuvres d'art se voient refuser l'autorisation de sortie du territoire par le ministère de la Culture car ils sont considérés comme des "trésors nationaux". Dans ce cas, ils ne peuvent quitter la France pendant 30 mois.

Tableaux surévalués ?

La "valeur type" d'une huile sur bois de 30 sur 60 cm du peintre Andries van Eertvelt représentant des bateaux en mer "est de 15.127 euros", a assuré une nouvelle fois à l'AFP Artprice (le numéro un mondial des données sur le marché de l'art) . "Marine par temps de tempête", comparable aux tableaux évoqués par Claude Guéant, a été vendue 24.392 euros en 1997 par la société Audap-Picard-Solanet & Associés à l'Hôtel Drouot à Paris.

Pour Artprice, le prix d'acquisition de 500.000 euros pour les deux tableaux du peintre flamand est une "anomalie par rapport au prix du marché". Le record pour un van Eertvelt (considéré comme un artiste de "moyenne envergure") s'élève à 140.000 euros.

Dans ses explications sur France 2, Claude Guéant a affirmé qu'il existait différents documents et estimations pour justifier le prix des deux tableaux. Il a aussi réfuté avec force tout financement libyen et tout blanchiement d'argent.

Pour mémoire, l'homme d'affaires Ziad Takieddine a affirmé aux juges avoir la preuve que trois sociétés françaises, dont l'une dirigée, selon M. Takieddine, par le fils de Claude Guéant, ont bénéficié de contrats fictifs pour une valeur de 100 millions d'euros en Libye.



Source : huffingtonpost

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