La CIA et le MI6 participeraient au financement occulte du gouvernement Karzaï


Plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, participeraient au financement occulte du gouvernement Karzaï, écrit The Guardian au lendemain de révélations sur de très importants versements faits par la CIA depuis plus d’une décennie. Il s’agirait, selon une source anonyme citée par le quotidien, d’enchères où « chaque pays essaie de surpasser la mise du précédent ».

Le président afghan Hamid Karzaï a reconnu lundi avoir perçu de l’argent de la CIA. Des « petites sommes », a-t-il précisé. L’enquête publiée lundi par le New York Times fait plutôt état de dizaines de millions de dollars, payés tous les mois par valises entières. Le palais présidentiel afghan a fait savoir que cet argent avait notamment servi à « assister des soldats afghans blessés et à payer le loyer ».

Selon le New York Times, cet argent aurait plutôt servi à « financer les vastes réseaux clientélistes qui ont permis à M. Karzaï de consolider son pouvoir ». Les liens de certains seigneurs de guerre et politiciens afghans « achetés » avec le trafic de drogue et les Talibans permettent au quotidien de conclure que « les services secrets américains ont graissé la roue des mêmes réseaux que les diplomates américains et les forces de sécurité essayaient, sans succès, de démanteler, et laissé le gouvernement entre les mains de forces qui s’apparentent à des syndicats du crime organisé ».

Interviewés par le New York Times, de nombreux diplomates américains ont confié leur désarroi : « La principale source de corruption en Afghanistan, a affirmé l’un d’eux sous couvert d’anonymat, c’étaient les Etats-Unis. »

Les sommes versées par le MI6, plus modestes, auraient servi à financer les discussions de paix entre des diplomates afghans et des intermédiaires des Talibans, croit savoir The Guardian. Mais ces discussions n’ont pour le moment mené nulle part. Elles ont même été source d’embarras lorsqu’il a été découvert, en 2010, que l’un de ces intermédiaires était en réalité un imposteur pakistanais.
L’administration Obama n’a pas voulu commenter les informations du New York Times.

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