Espagne : la fille du roi soupçonnée dans une affaire de corruption

Espagne : la fille du roi soupçonnée dans une affaire de corruption

SCANDALE- La fille cadette du roi d'Espagne est convoquée le 27 avril devant le juge pour s'expliquer sur une affaire de corruption qui vise son époux. Un rebondissement de plus qui assombrit l'image du roi Juan Carlos.

C'est une monarchie victime de toutes les crises. Une source judiciaire a annoncé mercredi que l'infante Cristina, la fille cadette du roi d'Espagne, devra s'expliquer le 27 avril devant un juge dans l'enquête pour corruption qui vise son époux, Iñaki Urdangarin. Un rebondissement qui n'arrange pas l'image de la famille royale et notamment celle du roi Juan Carlos. 

La princesse diplômée de sciences politique et âgée de 47 ans, est le premier membre de la famille royale directement soupçonné dans cette affaire, qui porte sur le détournement de plusieurs millions d’euros d’argent public. Elle devra répondre aux questions du juge sur un possible «délit de trafic d’influence».


Iñaki Urdangarin, ancien champion de handball de 43 ans marié à l'infante Cristina, la plus jeune des filles du roi Juan Carlos et de la reine Sofia, est cité dans une enquête pour corruption impliquant l'Institut Noos, une société de mécénat qu'il a présidée entre 2004 et 2006. 

L'enquête porte sur 2,3 millions d'euros encaissés par la société pour l'organisation du Forum Illes Balears, un congrès sur le tourisme et le sport qui s'est tenu en 2005 et 2006. Diego Torres, alors associé de M. Urdangarin et déjàinculpé dans cette affaire, cherche à prouver que Cristina était au courant des activités de son mari, alors qu’elle était membre du comité de direction de l’institut.

" Le soutien à la monarchie tombe à un minimum historique"

En février dernier, l'époux de Cristina avait essayé de dédouaner le roi, malgré d'importantes suspicions. "Je déclare que la Maison royale n’a pas donné son avis, ni conseillé, autorisé ou soutenu les activités que je menais pour l’Institut Noos" , avait-t-il déclaré avant sa déposition. 

Il démentait ainsi les révélations de la presse espagnole. Des courriers électroniques qui lui étaient attribués semblaient indiquer que le roi Juan Carlos avait soutenu son gendre, et suivi de près sa carrière d’homme d’affaires. La convocation de l'infante est embarrassante pour la famille royale. Depuis 2011, date à laquelle le scandale a éclaté, le roi avait écarté son gendre de toutes les apparitions publiques. Un renversement de situation spectaculaire pour ce "gendre idéal" devenu duc de Palma par son mariage en 1997 avec Cristina, tombé véritablement en disgrâce aujourd'hui.

Aux ennuis de santé répétés du roi s’est ajouté, au printemps 2012, un scandale né d’une coûteuse partie de chasse au Botswana, après laquelle le souverain avait dû présenter des excuses au pays. Le peuple lui, première victime de la crise économique, semble moins prompt à pardonner tout écart moral du pouvoir en place. «Le soutien à la monarchie tombe à un minimum historique de 54%», affirmait le journal El Mundo en janvier dernier. Et cela ne devrait pas aller en s'arrangeant.

Source : Metrofrance

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