Soupçons de corruption: perquisition au domicile français d'un ex-dignitaire libyen


La fiche Interpol du Libyen en fuite Bachir Saleh (Photo Thomas Samson. AFP)

Des policiers ont effectué mercredi une perquisition au domicile français de l'ex-dignitaire libyen Bachir Saleh, actuellement en fuite, a indiqué vendredi soir à l'AFP son avocat, Me Marcel Ceccaldi, confirmant une information du site d'information Mediapart.

La perquisition dans la villa de cet ancien secrétaire particulier de Mouammar Kadhafi, située à Prévessin-Moëns, dans l'est de la France, a eu lieu en exécution d'une commission rogatoire du juge d'instruction Renaud van Ruymbeke, selon l'avocat.

Le magistrat est saisi depuis fin novembre d'une instruction sur des faits de blanchiment et corruption visant l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, en lien avec son interpellation par les douanes le 5 mars 2011 à l'aéroport du Bourget, près de Paris, en possession de 1,5 million d'euros.

Deux journalistes de l'hebdomadaire français Le Journal du Dimanche (JDD) se trouvaient également dans l'avion, de retour de Tripoli où ils avaient réalisé une interview de Mouammar Kadhafi. Le numéro un libyen était alors confronté à une rébellion qui, avec le soutien décisif des frappes aériennes occidentales, allait entraîner sa chute et sa mort moins de six mois plus tard.

Le nom de Bachir Saleh avait été cité par Mediapart, qui l'accuse d'avoir joué un rôle dans un projet allégué de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

Par la voix de son avocat, Bachir Saleh, ancien président d'un fonds d'investissement libyen en Afrique, avait démenti avoir été le destinataire d'une note sur ce financement allégué.

Peu après la publication des informations de Mediapart, M. Saleh, qui est visé par une notice rouge d'Interpol, avait précipitemment quitté le territoire français.

Nicolas Sarkozy avait porté plainte pour "faux", et une enquête préliminaire avait été ouverte par le parquet de Paris.

Cette enquête a récemment été élargie afin de permettre l'audition de M. Takieddine, qui affirme détenir des preuves, qu'il n'a pas rendues publiques, d'un financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 de M. Sarkozy.

Après la plainte pour faux de Nicolas Sarkozy, le site d'information avait à son tour déposé plainte contre le président sortant, pour dénonciation calomnieuse.

Source : Liberation

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