Kiev fait tout pour empêcher l’enquête objective sur le crash du Boeing


Les actions de Kiev privent les experts internationaux de la possibilité de mener une enquête objective sur les raisons du crash du Boeing malaisien. L’opération militaire des forces ukrainiennes dans la zone de la tragédie est contraire aux dispositions de l’ONU du 21 juillet dernier. Quant aux « fuites » des informations sur le déchiffrement préliminaire des boîtes noires, elles nuisent à l’avancement de l’enquête.

Cela fait deux semaines que l’avion malaisien s’est crashé en Ukraine, mais les experts internationaux n’ont toujours pas pu accéder au lieu de la catastrophe. Les experts de l’OSCE des Pays-Bas et d’Autriche, qui travaillent sur place, partent vers la zone du crash quotidiennement, mais ils reviennent souvent avec rien. Les experts n’arrivent par à accéder au lieu de la tragédie, car l’armée ukrainienne y mène des actions militaires actives. Malgré les promesses du président d’Ukraine Petr Porochenko d’arrêter le feu dans le rayon de 40 km du crash et de ne pas perturber le travail des experts, les forces de l’ordre en ont décidé autrement. Les militaires ukrainiens ont déclaré leur volonté de prendre la zone sous leur contrôle, utilisant dans ce but l’artillerie lourde. C'est une violation directe de la résolution 2166 de l'ONU. L’enquête risque donc de prendre beaucoup plus de temps, et il est de plus en plus difficile de déterminer les détails et les circonstances du crash, sans parler de l’identification des victimes qui n’ont pas encore été identifiées.

En même temps, Kiev n’est pas intéressé de mener une enquête objective. Les données des moyens de contrôle ukrainiens n’ont toujours pas été rendues publics, ni transmis aux experts. Les discussions du contrôleur aérien avec les pilotes de l’avion ont été classées secrètes à la demande des autorités ukrainiennes. Et les Etats-Unis ne sont pas pressés de transmettre aux médias et aux spécialistes internationaux l’information qui vient de leurs satellites, a souligné le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

« Nous avons rendu publiques le jour de la catastrophe les données des moyens de surveillance de Russie, et des informations correspondantes ont été diffusées sous forme de documents officiels à l’ONU et l’OSCE. Et nous ne comprenons pas pourquoi les Américains, qui affirment posséder des preuves irréfutables de leur version, ne les fournissent pas. Il faut fournir des enregistrements des communications des contrôleurs aériens ukrainiens avec l’avion Boeing de Malaysia Airlines qui survolaient le territoire d’Ukraine à ce moment là. Mais ces contrôleurs ne sont pas autorisés à communiquer avec qui que cela soit. Tout cela soulève de nombreuses interrogations. »

Pour ne pas perdre l’initiative d’information, Kiev partage avec la presse des informations sur la recherche des boîtes noires de l’avion. Ces actions violent les principes de base de la coopération des différentes parties dans l’enquête sur le crash et n’aident aucunement l’avancée de l’enquête, souligne-t-on aux Pays-Bas. Mais cela détourne l’attention de l’opinion publique des questions qui ont été posées à Kiev et sur lesquelles les autorités ukrainiennes n’ont pas envie de répondre. Pourquoi le Boeing a changé de trajectoire et d’altitude juste avant le crash ? Pourquoi un chasseur ukrainien l’accompagnait? Dans quel but le complexe de défense antimissile ukrainien a-t-il été déplacé vers cette zone, surtout si les adversaires de l’armée ukrainienne ne possèdent pas de moyens d’aviation militaire ? D’ailleurs la tragédie aurait pu être provoquée par le fait que les membres ukrainiens d’artillerie anti-aérienne à Donbass ont été mis soudain mis en alerte. L’expert militaire Viktor Baranets n’exclue pas le fait le missile ait pu être envoyé par erreur.

« Après que le complexe de missiles sol-air ukrainien S-200 ait abattu l’avion Tu-154 au-dessus de la mer Noire en 2001, à la demande du président ukrainien et suite à l’ordre du ministre de la Défense d’Ukraine, tous les tirs de missiles sol-air ont été arrêtés »,explique-t-il. « Imaginez, en 13 ans, aucun tir de missiles sol-air n’a été effectué. Même dans le cadre des exercices. On ne peut pas parler du professionnalisme, si les forces ukrainiennes de défense antimissile n’ont pas été actives pendant 13 ans. Et tout à coup, un ordre a été donné et de nombreux officiers, des réservistes, ont été appelés. En quelques jours, à la hâte, en paniquant, ils s’habituaient à nouveau à cet armement, qui connaît en plus des défaillances techniques. C'est la raison pour laquelle je pense que cette version serait à prendre au sérieux. »


Mais Kiev n’a pas l’intention de reconnaître sa culpabilité dans la tragédie, même s’il s’agit d’un accident malheureux d’un de ses réservistes. Cela sera également difficile à réaliser pour Washington, qui a soutenu dès le début la version de Kiev. C’est pourquoi l’enquête est freinée à toutes ses étapes. Il est évident que la commission d'enquête internationale finira par révéler la vérité. Mais le tollé médiatique va être évité si les résultats de l’enquête sont annoncés tardivement. C’est sur cela que misent les autorités ukrainiennes et les gouvernements qui les soutiennent.

Commentaires

  1. La porte-parole du ministère néerlandais de la Sécurité et de la Justice Sentina van der Meer a assuré à l'AFP à propos des personnels et experts néerlandais : "Ils ont fait demi-tour et ont pris le chemin du retour vers Donetsk", "des explosions ont été entendues". Ce qui veut dire que du côté des séparatistes on est conciliant et favorable à l’enquête.
    Pendant ce temps les forces ukrainiennes ont annoncé lundi être entrées dans plusieurs villes proches du crash à l'issue de combats contre les séparatistes. ce qui démontre que Kiev fait tout pour empêcher l’enquête.
    M. Borodaï juge que c'est une preuve irréfutable du fait que les autorités ukrainiennes veulent détruire les preuves des crimes commis par leurs militaires.
    Selon le Premier ministre de la RPD, les actions de Kiev contredisent directement la décision de Porochenko, selon laquelle une zone de 40 kilomètres autour du site de la tragédie était déclarée territoire exempt de combats.
    Source : http://french.ruvr.ru/news/2014_07_27/Boeing-Kiev-mene-des-combats-sur-le-site-du-crash-pour-eviter-detre-demasque-RPD-0693/

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