Ces fermiers ont pris la place d'un supermarché pour vendre en circuit court


Un magasin de producteurs locaux à la place d'un supermarché de grande enseigne. Talents de fermes s'est installé près de Lille et propose à ses clients des produits de la région, de saison et ultra-frais. Récit.


Ils sont la résistance du bon et du bien fait face à la grande distribution. À Wambrechies, commune située à une dizaine de kilomètres au Nord de Lille, 13 agriculteurs de la Région ont fait le pari du circuit-court et de la vente directe et se son substitué à un supermarché, dans un espace commun de 300 mètres carrés rebaptisé Talents de fermes.

En août 2014, 13 fermiers associés ont remporté ce terrain convoité par l’enseigne O’tera, détenue par un membre de la famille Leclercq. Depuis Isabelle et Patrick proposent leurs légumes bio aux clients de ce magasin de producteurs locaux à mi-chamin entre marché et superette. A côté d’eux, se déclinent les pains des artisans boulangers  Gwenaëlle et Olivier comme les verrines de mousses de Christophe ou ses bûches glacées.

Certains des producteurs associés dans le magasin Talents de fermes

Contrairement aux grandes enseignes qui font venir des produits de toute origine et en toute saison, Talents de fermes ne fait que dans le très local. Tous les articles à la vente sont régionaux de saison et artisanaux. Plutôt que du manufacturés ou de la nourriture venue du bout du monde, ce supermarché en direct remet en avant le savoir-faire des petits producteurs, des éleveurs qui travaillent dans les règles de l’art, et de ceux qui prennent le parti de la qualité et non du rendement à outrance. Les 13 associés approvisionnent les rayons de Talents de fermes et mettent également en vente les produits d’une trentaine de dépôt-vendeurs régionaux.

Et le succès est au rendez-vous. L’anti-supermarché attire les clients du Nord-Pas-de-Calais mais aussi leurs voisins d’outre-quiévrain. Le magasin affiche un chiffre d’affaires de deux millions d’euros. « Talents de femes ne gagne pas d’argent en lui même, il est juste à l’équilibre, explique Aurélie Dedryver, responsable du magasin. Mais les producteur peuvent se rémunérer correctement. »


Georges Eric Vermon, producteur de légumes et associé du magasin

La vente en circuit court n’est pas une nouveauté pour la majorité des producteurs de Talents de fermes. La plupart d’entre eux vendait déjà leurs produits en direct de leur exploitation. Mais l’établissement de ce lieu de vente en commun a facilité leur commerce. En concentrant dans un même endroit des stands locaux de viande, produits laitiers, fruits, légumes ou encore pains et pâtisseries, cette grande halle simplifie la tâche aux acheteurs. 


Les prix s’efforcent de rester à hauteur de ceux du circuit conventionnel. « Nous voulons que les associés soient bien rémunérés tout en restant dans les prix du marché », assure la responsable. Les prix affichés correspondent au travail engagé pour fournir une nourriture de qualité, produite durablement, tout en assurant un revenu juste aux exploitants. Le succès du magasin a même permis de créer de l’emploi : en plus des 20 salariés de l’enseigne, certains des associés ont du embaucher davantage de main d’oeuvre sur le exploitation afin de pourvoir répondre à la demande.

Commentaires

  1. Anonyme8.1.16

    Bravo à vous tous ! Quel bel exemple ! Dommage que vous résidiez si loin (je suis du Canada), sinon je serais une cliente assidue car c'est exactement ce que je recherche, de la qualité, de la fraicheur, des légumes qui sentent quelque chose et qui goutent bons, des gens qui connaissent leurs produits et qui aiment ce qu'ils font !!!.....Encore BRAVO !!!

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  2. Anonyme9.1.16

    Circuit court ne veut pas dire de qualité...
    En fait, il n'y a que 10% de "bio" dans les circuits court :(
    Dans cet exemple, il n'y a que Isabelle et Patrick qui proposent leurs légumes bio aux clients de ce magasin de producteurs locaux ;)

    Qui est gagnant? Les producteurs uniquement ...pas la santé des acheteurs!

    Le seul intérêt actuel des circuits courts est donc de court-circuiter les groupes industriels...Ce qui est un petit pas pour la santé mais très insuffisant...

    NOUS, les Mr et Mme toulemonde, DEVONS BOYCOTTER (en fonction des finances de chacun) TOUS les produits qui ne sont pas parfaitement sains pour notre santé! Ca, c'est un grand pas ;)

    gwendal

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