Grèce : en cas de "oui", le gouvernement pourrait démissionner


Le sort de gouvernement grec se joue désormais sur le résultat du scrutin de dimanche. Après le Premier ministre Alexis Tsipras qui avait laissé sous entendre qu'il pourrait démissionner en cas de "oui", c'est au tour du ministre des finances d'affirmer ce jeudi matin que le gouvernement pourrait abdiquer.

Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a déclaré jeudi dans une interview accordée à Bloomberg TV que le gouvernement pourrait démissionner en cas de victoire du oui au référendum de dimanche. Il a en revanche précisé qu'il coopérerait avec ses successeurs si un tel scénario survenait.

"Nous pourrions démissionner mais nous le ferons en esprit de coopération avec ceux qui prendront le relais", a ainsi déclaré le ministre. Quant à un éventuel accord sans renégociation de la dette, l'économiste devenu ministre des Finances, a le sens de la formule dans sa réponse "je préfère me couper le bras", explique t-il ce jeudi dans une interview accordée à Bloomberg TV.


Si cette demande de dernière minute est en suspens, -elle ne sera pas examinée avant le référendum- la décision de la BCE, de maintenir le plafond de l'aide d'urgence aux banques grecques, permet à la Grèce de souffler. Cette aide est vitale puisqu'elle permet la survie des banques.

Alexis Tsipras avait déjà laissé sous-entendre qu'il quitterait le pouvoir si le peuple ne suit pas ses recommandations de vote "Je ne suis pas un Premier ministre qui reste en place qu'il pleuve ou qu'il vente".

Oui, Tsipras maintient son référendum

Hier, lors d'une allocution à la télévision grecque, Alexis Tsipras a annoncé qu'il maintenait le référendum de dimanche, et qu'il demandait toujours au peuple grec de voter "non" aux propositions des créanciers. Pour le Premier ministre, un tel scénario serait "un pas déterminant pour un accord meilleur" avec les créanciers de la Grèce.

Cette victoire, Tsipras l'espère. Un sondage de l'institut ProRata pour le quotidien Efimerida Ton Synatkton révélait mercredi que le "non" l'emporterait dimanche avec 54% des voix contre 33% pour le "oui". Si les chiffres sont encourageants, l'écart entre les partisans du "Nei" et du "Oxi" s'est réduit après l'annonce dimanche soir du gouvernement hellène de contrôler les capitaux.

Cette déclaration au peuple héllène a semé la confusion dans les esprits. Dans la journée, plusieurs sources avaient laissé entendre que Athènes pourrait renoncer à ce scrutin si sa dernière proposition faite à l'Eurogroupe était validée.

Merkel et Hollande en désaccord

La confusion s'est peu à peu transformée, et diffusée au sein même de l'Eurogroupe. Alors que Angela Merkel, la chancelière allemande convainc les Européens d'attendre, et d'exclure toute renégociation avant le scrutin de dimanche, François Hollande ne cache plus son impatience :

"Il faut être clair : l'accord c'est tout de suite. Il ne pourra pas être différé. Ça fait tellement de temps qu'on parle de cet accord, il faut qu'il vienne". Mais se ravise rapidement et préfère nuancer au cas où l'empressement de Paris heurterait Berlin : "comme Européen, je ne veux pas la dislocation de la zone euro", soulignant que les "discussions qui se prolongent doivent être menées jusqu'au bout".

Il a également adressé un message aux Grecs au sujet du scrutin de dimanche : "il ne tient qu'à (la Grèce) de le confirmer ou de le retirer". Il ajoute que "si cet accord peut être trouvé avant le référendum, ça ne donnera plus grand sens à cette consultation".


Mais à Berlin, la chancelière a rappelé Paris à l'ordre, estimant que l'enjeu "n'est pas que les choses se calment le plus vite possible"

A bon entendeur...

Commentaires

  1. Anonyme5.7.15

    La victoire du non s'annonce à 20H20, bravo au peuple Grecs et à Tsipras qui les a mis une grosse quenelle à Bruxelles.
    On remarque que les peuples ne veulent pas D'Europe ( Islande, France, ...) ce qui nous laisse un espoir. La cabale perd une bataille.
    Quand à nous, rdv au 14.07.2015 à Paris.

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