La Grèce réquisitionne les réserves de cash des entités publiques


Athènes oblige désormais les entités publiques à mettre leurs liquidités à disposition de l'Etat. Les besoins de liquidité de ce dernier sont jugées "urgents" et "imprévus".

Le gouvernement grec a, ce lundi 20 avril dans l'après-midi, pris une nouvelle décision d'urgence. Un décret présidentiel a ainsi réquisitionné les réserves de liquidités de toutes les entités publiques qui devront désormais être déposées auprès de la Banque centrale. La mesure reste cependant limitée, selon Reuters, puisque quelques entreprises publiques et les fonds de retraites ne sont pas concernés. 
Cette décision est justifiée par le décret par des "besoins urgents et imprévus". La situation des comptes de l'Etat grec pourrait donc s'être à nouveau brutalement dégradée après le paiement de près de 500 millions d'euros au FMI le 9 avril dernier.

Prochaines échéances

La Grèce doit en effet faire face à plusieurs échéances importantes le mois prochain. Outre 2 milliards d'euros de salaires et de pensions, il doit, le 12 mai prochain, rembourser 774,2 millions d'euros au FMI. En mars, le gouvernement avait déjà mobilisé les fonds de réserve de la sécurité sociale, mais, avec la fuite des capitaux, les recettes fiscales fondent rapidement et les besoins de financement augmentent vite. Athènes doit donc mobiliser l'ensemble des fonds disponibles pour faire face à ces prochaines échéances.

Signal aux créanciers

Mais ce décret est aussi un signal envoyé aux créanciers. Alors que, désormais, un accord doit être trouvé entre la Grèce et ces derniers avant le 11 mai prochain, Athènes fait savoir très clairement qu'elle atteint les limites de ses capacités. Autrement dit, si aucun accord n'est trouvé et qu'une partie des 7,2 milliards d'euros restant dans le FESF pour la Grèce n'est pas versée, le défaut deviendra inévitable, peut-être dès le 12 mai.

Mesure de précaution

Du reste, il est possible que cette décision soit également une mesure de précaution. Le décret pris ce 20 avril permet de centraliser le contrôle des euros détenus par l'ensemble des entités publiques. C'est une mesure d'urgence qui peut s'avérer utile en cas de défaut ou en cas de sortie de la zone euro. Il s'agit alors d'éviter que des collectivités locales ou d'autres entités publiques refusent de placer leurs devises à disposition de l'Etat. Là aussi, le message s'adresse aux créanciers : la Grèce se prépare au pire.

Message en interne


Enfin, le message est également envoyé en interne à la population grecque. Il s'agit de montrer combien le pays fait d'efforts pour honorer ses engagements. Mais il s'agit aussi, à l'occasion, de montrer les extrémités auxquelles le pays est contraint suite à la stratégie des Européens. Si le conflit s'amplifie, le gouvernement pourra mettre en avant l'aspect insoutenable à long terme de ces mesures. Et ainsi appeler à la rupture...

Commentaires

  1. Anonyme20.4.15

    Souvenez-vous de la couverture de « The Economist » ou l’on voit deux dates : 11.5 et 11.3, il semble bien que la Grèce va faire défaut, ce qui risque de lancer le jeu de dominos....

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