2015, année historique ? L'étrange prédiction des années en XV


Méfiez-vous des années en 15

Et s’il existait une malédiction de l’an 15 ? C’est la thèse d’un livre, aussi défendable qu’indéfendable. 

Les années se terminant par le chiffre 15 ont toujours été marquantes dans l'histoire. Azincourt en 1415, Marignan en 1515, la mort de Louis XIV en 1715... qu'en sera-t-il pour 2015 ? "Une année riche en chamboulements", promettent les deux auteurs du très sérieux livre "La fatalité de l'an XV".



2015, une année à redouter ou à espérer ? S'il on en croit les conclusions du livre "La fatalité de l'an XV", repéré par Le Parisien, il faudra s'attendre, dans tous les cas, à une année remarquable. L'agrégé de lettres Bernard Lecherbonnier et l'historien spécialiste des mouvements sociaux Serge Cosseron ont constaté en effet que l'histoire se répéte : "Chaque siècle, à sa quinzième année, est confronté à des réalités historiques qui modifient le cours de l'histoire", indiquent les auteurs, cités dans Le Parisien.








L’année 2014 se termine dans le chaos politique, économique, international.

À l’intérieur, la majorité minée par ses divisions, rejetée par l’opinion, un président la corde des sondeurs au cou ; l’opposition dévorée par le scandale et par la haine, éclatée en clans ; le nationalisme poussé par les échecs gouvernementaux et porté par ses succès électoraux ; le cancer du chômage, gangrène sociale, mort lente d’une jeunesse en désarroi ; des heurts communautaires, des profanations racistes et le retour de l’antisémitisme.

À l’extérieur, une Europe sans tête, sans jambes, au bord de l’implosion, sous tutelle germano-polono- luxembourgeoise, le retour du Saint-Empire, décidément l’histoire bégaie ; des missiles fous sur les marches de l’Ukraine et de la Russie, le spectre hideux de la guerre froide ; Israël et la Palestine au corps à corps ; le terrorisme islamique à l’œuvre au Proche-Orient, en Afrique ; la menace d’un califat génocidaire à l’affût de nos insondables lâchetés et de nos inépuisables naïvetés.

À l’orée de l’année 2015, nous nous interrogeons. Nous sommes perplexes. Où va le pays ? Où va l’Europe ?

Où va le monde ? Y a-t-il un pilote dans l’avion ? Et quel avenir nous proposent nos élites, apparemment aussi déboussolées que nous ?

Posons la question depuis notre petit promontoire, la France, un confetti déclaré néanmoins la cinquième puissance du monde. Or que constatons-nous sous l’écume de l’actualité ? Une crise financière qui ne cède pas en vigueur. Une dette abyssale que doivent rembourser tous les Français, y compris ceux qui n’ont à peu près rien. Un désastre industriel qui fauche des régions entières, qui sape les murs porteurs de notre économie. Un personnel politique dépassé par les événements, des têtes enflées de leur propre importance qui multiplient promesses vaines et prophéties sans cesse déjouées. Qui s’entre-tuent à droite, qui s’asphyxient à gauche. Qui puisent dans la caisse et monopolisent les places. Les électeurs s’abstiennent, indifférents, incrédules, face aux programmes indigents peaufinés par des agences de communication.

Le populisme flaire la bonne affaire. Des intellectuels à la seule recherche des feux de la rampe médiatique (Hugo, Gide, Camus, où êtes-vous ?). Un enseignement qui ne cesse de s’enfoncer davantage dans les classements internationaux. Des journalistes discrédités, une justice flageolante… Où allons-nous ? Quand on interroge les Français sur la confiance qu’ils font aux institutions, 8 % disent leurs élus, 90 % l’armée ! On ne regrettera pas que la défense du pays bénéficie d’une telle unanimité dans le cœur des Français, mais on aurait bien aimé la voir concurrencée dans cette estime par d’autres forces vives de la nation !

Où allons-nous ? Ah ! il y a l’Europe, la fameuse Europe, la panacée absolue, notre mère protectrice.

Hélas ! l’Europe ne se porte guère mieux ! Tous égaux et citoyens ! Quelle triste plaisanterie ! L’euro qui devait être le Graal de la nouvelle sainte Europe en est devenu le diviseur, le possible facteur de division définitif. Tous égaux, mais pas trop. Les lobbies flairent la bonne affaire.

Où allons-nous ? Ah ! il y a l’Alliance atlantique, l’OTAN, nos cousins d’Amérique. Solidaires, oui, mais avec mesure et circonspection, en gros quand cela les arrange. Il y a la cour des grands. Et la cour des petits. Pas sûr que l’on joue toujours dans la première… Nous partons faire la police en Centrafrique. Pendant ce temps, la plaque tectonique de l’empire russe heurte celle de notre vieux continent en Ukraine. Les fusils y fleurissent comme en Syrie. On est fatigué des croisades inutiles, Afghanistan, Irak, Libye… Les terroristes flairent la bonne affaire. La main noire du djihadisme nous égorge et ensanglante nos écrans complices.

Était-ce déjà le cas il y a quinze ans ? Pas tout à fait. Nous avons pris pied dans un siècle prometteur et sympathique. L’illusion n’a pas duré longtemps, tout juste vingt mois ! ben Laden a fait exploser les tours jumelles, les spéculateurs ont pillé les banques américaines et asséché les économies nationales, les fleurs des printemps arabes ont donné des fruits amers.

Le XXIe siècle, le vrai XXIe siècle ne serait-il pas en train de débuter ? Les flux économiques se sont profondément modifiés en quelques années, le raz-de-marée numérique bouscule les structures de production et les modèles de distribution, de grands rééquilibrages politiques changent la face de la planète. Du monde bipolaire au monde multipolaire, “zéro-polaire” dit Laurent Fabius. Les pays émergents réclament leur part de planète. Quant à ladite planète, elle a le spleen, elle fond sous le trou d’ozone que l’impéritie humaine a foré dans le ciel. On se souvient de la phrase de Jacques Chirac à Durban : “La maison brûle et on regarde ailleurs.”

Serions-nous à la veille d’une cassure historique ? Cette rupture ne serait-elle pas en train de s’effectuer sous nos yeux, sous nos pas ? Un peu comme ces icebergs géants qui rompent dans les profondeurs des eaux ? Ne serait-on pas en train de revivre un scénario bien connu ? Chaque siècle, à sa quinzième année, est confronté à des réalités qui modifient le cours de l’Histoire. La fatalité paraît peser sur l’an XV des siècles. En quelques mois, l’histoire rebat les cartes. Un événement majeur, au milieu d’une ébullition générale, se produit à la charnière des années 14 et 15, qui annonce une nouvelle ère : la victoire de Bouvines en 1214, la mort de Philippe le Bel en 1314, le désastre d’Azincourt en 1415, la victoire de Marignan en 1515, la majorité de Louis XIII en 1614, la mort de Louis XIV en 1715, Waterloo et la chute de Napoléon en 1815, le début de la Première Guerre mondiale en 1914.

Quelle que soit la nature de l’événement qui les marque, victoire ou défaite, début ou fin de règne, toutes ces périodes charnières ont été affectées par des troubles comparables aux nôtres : crise financière, rupture économique, mutation technologique, contestation institutionnelle, conflit religieux, déstabilisation internationale, invasions et conflits armés. Sans parler des catastrophes naturelles qui, souvent, ponctuent le début des siècles : épidémies, famines, séismes. Au-dessus de nos têtes plane la menace Ebola. Sans évoquer non plus des décès dans des conditions insolites, comme celui du PDG de Total, Christophe de Margerie, qui pourrait annoncer une guerre de l’énergie…

Loin de s’ouvrir dans des conditions inédites, le XXIe siècle ne fait que reproduire un schéma hérité d’une tradition séculaire. On pourrait voir un hasard ou l’effet de la numérologie dans cette approche de l’histoire. Il n’en est rien. En effet, on ne peut nier ni l’existence de ces faits ni leur mémoire. On ne peut nier non plus qu’ils constituent une série troublante. Loin de nous l’idée d’aller chercher dans le cours des planètes ou dans les éclipses du Soleil une explication astrologique ou astronomique. Bien plus intéressant est de comprendre pourquoi les siècles ne commencent jamais en leur an I et qu’ils ne finissent jamais en l’an C.

Quand on regarde de près chaque siècle de notre histoire, on s’aperçoit que leurs premières années constituent une sorte de continuation de la période précédente, puis que lors de la deuxième décennie, leur cours s’accélère sous le coup de crises d’où émerge une nouvelle ère historique.

Le fait de basculer dans une nouvelle ère, il faut insister sur ce point, n’a rien de dramatique. L’histoire est une succession de grandes ères telles que la Renaissance ou les Lumières, qui ne durent qu’un temps. Le seul problème est de savoir si nous saurons gérer aussi bien que nos ancêtres la mutation contemporaine, qui nous conduit vers la civilisation que nous dirons numérique, faute d’en savoir plus sur l’avenir. Dans cette optique, comment ne pas interroger la leçon des siècles anciens qui, au lendemain de leur an XV, ont réussi à intégrer et à développer leur nouvel environnement ?

Saurons-nous comme nos ancêtres faire face aux défis du futur, de notre futur ? Telle est la question à se poser en notre an XV. Saurons-nous comme eux trouver en nous les réserves de courage, la capacité d’invention, le potentiel d’adaptation et l’esprit d’aventure, sans lesquels il n’est pas d’avenir ? En un mot, serons-nous capables de jeter les bases d’un nouvel humanisme ?

*

La fatalité de l’an XV, le fait que chaque siècle change profondément quand il atteint quinze ans, en quelque sorte son âge de raison, est un phénomène connu. L’école de la IIIe République, qui pratiquait volontiers les procédés mnémotechniques, avait même composé des comptines où s’égrenaient les noms de Bouvines, Azincourt, Marignan… Une référence a surnagé de cette époque où tout se récitait et où tout se chantait : si vous demandez à quiconque de citer quelques dates célèbres de l’histoire de France, vous avez une grande chance d’entendre “Marignan 1515”. Cela ne signifie pas que la personne interrogée puisse dire quoi que ce soit sur Marignan. Mais la trace est restée, indélébile…

Les historiens prennent également en considération la rupture de l’an XV. Ainsi l’Histoire de France de Georges Duby fait débuter la Renaissance en 1515, le Siècle des lumières en 1715, la France bourgeoise et romantique en 1815 et elle aborde le XXe siècle avec la Grande Guerre. L’histoire politique et l’histoire littéraire ont toujours eu partie liée en France. Nos grands auteurs, Montaigne, Molière, Voltaire, Rousseau, Chateaubriand, Lamartine, Hugo, Zola, Camus, furent de tout temps soit des témoins, soit des inspirateurs, soit même des acteurs de la vie politique. À l’étranger, encore de nos jours, la vision que l’on a de la France associe ces figures tutélaires aux grandes heures du pays. D’où l’intérêt d’observer comment les spécialistes de la littérature segmentent de leur côté son histoire.

La monumentale Littérature française en 16 volumes, dirigée par Claude Pichois dans les années 1970 (aux éditions Arthaud), fondée sur de vrais critères savants, présente une segmentation proche de la nôtre. Les siècles commencent pour la plupart en l’an XX. Il est bien connu que les œuvres fondatrices des grands mouvements et écoles littéraires, comme ceux des Lumières, du romantisme ou du surréalisme, sont effectivement publiées non en début de siècle mais une vingtaine d’années plus tard. Montesquieu publie les Lettres persanes en 1721 ; Lamartine, les Méditations en 1820, André breton, le Manifeste du surréalisme en 1924.

Si les historiens adoptent volontiers une périodisation qui décale régulièrement de quinze ou vingt ans le début réel des siècles, en revanche, ils ne prêtent pas d’attention particulière à la série ainsi dégagée, à cette étrange récurrence chronologique. À leurs yeux, il s’agit sans doute de coïncidences non significatives. Ne pourrait-on pas envisager la question sous un jour différent ? Pourquoi ne pas étudier le phénomène de plus près et en rechercher une explication logique ? Tout se passe comme si les premières années de chaque siècle constituaient une sorte de prolongement de la période précédente. Puis, lors de la deuxième décennie, le sens de l’histoire change sous le coup d’événements forts dont l’enchaînement engendre une nouvelle ère autour de l’an XV.

En France, les hommes du XVIe siècle n’ont basculé dans la Renaissance qu’après l’avènement de François Ier ; l’ère classique n’a débuté clairement qu’avec l’avènement de Louis XIII ; les philosophes des Lumières n’ont éclairé l’Europe qu’après la mort de Louis XIV ; l’ère industrielle a pris son envol à la chute de Napoléon Ier ; l’esprit du XXe siècle ne s’est cristallisé qu’au moment de la Première Guerre mondiale. À chaque fois sont apparus de nouveaux univers politiques, économiques, culturels et sociétaux. Nous entrons pour notre part dans un maelström gigantesque, dans un tourbillon entraînant de violents affrontements sociaux, économiques et religieux.

mieux que les politiques, les écrivains ont su exprimer la rupture du monde d’avant et du monde d’après l’an XV. Une nouvelle ère s’ouvre lorsque les problématiques posées n’ont pas de solution au regard des références existantes et des outils connus et qu’il faut tout réinventer. Le monde d’avant, épuisé, n’a plus rien à dire, à proposer. Un champ de ruines. Le monde d’après n’est encore qu’un projet vague, incertain et balbutiant. Alfred de Musset, dans sa Confession d’un enfant du siècle, exprime le sentiment d’impuissance et de déréliction que partage toute sa génération après Waterloo : “Tout ce qui était n’est plus ; tout ce qui sera n’est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs le secret de nos maux.”

La lucidité des écrivains traduit mieux que toute démonstration l’angoisse existentielle d’une génération confrontée au trou noir d’un futur insondable, inimaginable. “Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles” : par cette phrase commence La Crise de l’esprit, célèbre texte écrit par Paul Valéry en 1919 où le philosophe souligne que si la guerre entre les grandes nations européennes est achevée, la crise spirituelle, qui s’ensuit, ne fait que commencer : “La crise militaire est peut-être finie. La crise économique est visible dans toute sa force, mais la crise intellectuelle, plus subtile, et qui, par sa nature même, prend les apparences les plus trompeuses, cette crise laisse difficilement saisir son véritable point, sa phase. Personne ne peut dire ce qui demain sera mort ou vivant en littérature, en philosophie, en esthétique.

Nul ne sait encore quelles idées et quels modes d’expression seront inscrits sur la liste des pertes, quelles nouveautés seront proclamées.” Les hommes placés dans cette situation d’incertitude extrême se savent voués à faire face à un nombre incroyable de difficultés inédites, de contradictions douloureuses, de conflits déchirants qui les conduiront à effectuer des choix complexes sans qu’ils aient de boussole sûre pour détecter la bonne voie.

Nous en sommes à nouveau là en 2015. Nos politiciens, le nez rivé sur leur réélection, agissent et réagissent au jour le jour, incapables de produire quelque programme cohérent ; servent de pythonisses des experts en économie ou en politologie qui courent les plateaux de télévision. Que ces derniers déversent des analyses hasardeuses à longueur d’antenne n’a aucune importance puisqu’ils n’engagent qu’eux-mêmes, c’est-à-dire rien. Ce sont les astrologues de l’ère contemporaine.
*
Les ères débutent vers l’an XV et se définissent toujours par un mot, par une expression qui traduit un renouveau, la plupart du temps un progrès de civilisation : “Renaissance”, “Siècle des lumières”, “révolution industrielle”. Il semblerait que la mémoire historique fasse le choix de ne conserver que le fruit, que le résultat positif des événements qui se sont déroulés au cours de cette ère. Or, si l’on regarde de plus près les cent années qui ont couru entre le début et la fin desdites périodes, on constate qu’elles ont été traversées de crises terribles, de drames déchirants, de rebondissements inattendus, de retournements inouïs avant d’atteindre leur point d’arrivée. Une ère est une sorte de machine infernale qui transforme en profondeur hommes et sociétés. Et l’Histoire n’accouche du progrès que dans la douleur.

Rien de plus paisible, joyeux et lumineux que le mot “Renaissance” qui évoque renouveau philosophique, rayonnement artistique, avancées scientifiques, inventions techniques. Rabelais, Ronsard, Montaigne assoient les fondements de la langue et de la littérature françaises. Ailleurs fleurissent les œuvres majeures d’Érasme, de Machiavel, de Thomas More. La peinture atteint des sommets inégalés avec Léonard de Vinci, Titien, Michel-Ange, Véronèse, Raphaël, Bruegel… Il en est de même de l’architecture, de la sculpture, de la musique… La civilisation fait un pas de géant en cent ans. L’Europe, en premier lieu l’Italie et la France, se couvre de chefs-d’œuvre en même temps que l’imprimerie accélère la diffusion universelle de la culture. Pour autant, il serait illusoire de croire que le miracle de la Renaissance se soit produit sous un ciel serein. Les guerres d’Italie ont ravagé le pays et Rome a été mise à sac par les impériaux en 1527. La rivalité entre François Ier et Charles Quint pour la prédominance en Europe s’est traduite par des guerres incessantes et des traités instables.

Guerres de religion et guerres civiles ensanglanteront, dans sa seconde partie, ce siècle intolérant qui voit les chrétiens s’entre-tuer pour des questions de théologie. Par bonheur, en France, le règne pacificateur d’Henri IV, le premier des bourbons, rétablira enfin l’autorité de l’état en jetant les bases d’une unité nationale recouvrée, en consolidant les finances publiques et en modernisant les méthodes agricoles. Son assassinat, en 1610, prolonge et clôt une ère sans doute magnifique, mais aussi tragique, le passage entre le moyen Âge et les Temps modernes. Aurait-il été possible d’éviter autant de sang ? Probablement pas. Un changement de civilisation aussi brutal, aussi radical, ne se fait pas sans heurts violents entre traditions et nouveautés, sans luttes acharnées entre vieux privilèges et jeunes ambitions.

Le Siècle des lumières souffre le même genre d’analyse. On en retient l’esprit de réforme, l’apprentissage du bonheur, la libération de l’individu, l’acquisition des droits politiques.

Montesquieu et la séparation des pouvoirs, Voltaire et l’affaire Calas, Rousseau et le Contrat social… mais c’est aussi, après les grandes heures de 1789, la Terreur du Comité de salut public, puis l’impitoyable croisade impériale de Napoléon Ier. On est toujours dans la même logique de bouleversements extrêmes sur fond de violence.

On peut penser que les historiens du futur considéreront que le XXe siècle aura été celui de la mondialisation. En effet, ce qui, du point de vue de Saturne, a le plus changé depuis 1914, est l’unification planétaire, la globalisation.

La célérité des moyens de transport, la sophistication des télécommunications ont rétréci la planète aux dimensions d’un vaste village. L’émancipation des femmes et la décolonisation ont libéré l’humanité de chaînes immondes. Pour autant l’œuvre, d’ailleurs inachevée, a donné lieu à deux des plus monstrueux conflits de toute l’Histoire : des dizaines de millions de morts, la Shoah, Hiroshima… Et comment ne pas citer aussi les guerres coloniales, les luttes de libération nationale ? L’ONU préfigure une association apaisée des états, se veut la garante du droit international… Quel leurre quand chaque année les génocides succèdent aux massacres de masse ! La mondialisation aura été acquise comme la Renaissance, comme les Lumières, dans le drame et la confusion.

Si l’on examine une à une les ères qui se sont succédé depuis huit cents ans, on s’aperçoit que chacune d’entre elles, d’ailleurs, se subdivise, à l’instar d’un drame, en trois actes, actes souvent marqués par des changements de règnes, des mutations institutionnelles, des guerres ou des révolutions. C’est comme si trois générations avaient eu à piloter tour à tour le vaisseau de l’Histoire, à le mener à bon port au beau milieu d’un océan.

Il en est ainsi du XIIIe siècle où les règnes de Philippe Auguste, de Saint Louis et de Philippe le Bel constituent les trois grandes phases de la construction nationale en cours.

Au XIVe siècle, c’est la sinistre guerre de Cent Ans qui mène le jeu : d’abord les désastres français sous les premiers Valois ; ensuite le redressement du pays sous Charles V ; enfin la crise intérieure et les révoltes sous Charles VI.

Le passé ne les dément pas : Azincourt, en 1415, est une terrible défaite pour l'armée royale. Tout comme 1815 et Waterloo le furent pour les armées napoléoniennes et pour l'Empereur lui-même. Des dates qui font au contraire la fierté de nos amis anglais, comme en témoigne cet article du Telegraph. Marignan, en 1515, permet en revanche à François Ier d'entrer dans l'histoire. En 1715, le Roi Soleil quitte ce monde après plus de 60 ans de règne. Une fin de règne qui marque le début du siècle des Lumières. Quant à 1915, c'est l'année ou l'Europe s'enfonce dans la première guerre mondiale.

Faut-il pour autant y voir une promesse de rupture ou même de catastrophe pour cette année ? Pour Bernard Lecherbonnier, cité par Le Parisien, la France de 1715 et celle de 2015 auraient des points communs. Le règne de Louis XIV a été marqué à la fois par des années florissantes - nos 30 glorieuses - puis par des décennies catastrophiques - notre crise économique. L'après 1715 a donné au pays l'occasion de profondes réformes... Et en 2015 ?   


Les prédictions des médias pour la nouvelle année

Et à l'échelle du monde, qu'en sera-t-il de 2015 ? Plusieurs journalistes et essayistes se sont pris au jeu de la prédiction pour l'année à venir. Leurs conclusions n'infirment en rien celles de Bernard Lecherbonnier. 

 Ainsi d'après le site kingworldnews, un portail web spécialisé dans le monde de la finance, son créateur le financier Eric King, prédit "une année de panique". Les marchés seraient affectés par le ralentissement de l'économie chinoise ; par la peur des banques en raison de la situation en Grèce, ou par le départ de l'or britannique vers la Suisse.

La BBC se penche sur le même sujet, en étant guère plus optimiste qu'Eric King. Si les dangers diffèrent de ceux de 2012, l'année devrait être placée sous le signe de la déflation et de la stagnation. Avec certains risques probables comme les mouvements anti-austérité et la montée des extrémismes en Europe.

Le pure player Atlantico préfère lui donner la parole à deux spécialistes, qui lancent un compte à rebours avant que "tout ne pète". Avec précision, ils identifient les zones susceptibles de connaître une explosion de violences : Afrique, Asie, conflit ukraino-russe et israélo-palestinien.

Le New-York Times a quant à lui décidé de s'appuyer sur un rapport spécialisé dans l'analyse du futur. Un document qui prédit une explosion du marché technologique en Chine.

Dans un tout autre registre : le journal allemand Die Welt prédit... le pire pour Angela Merkel. La chancelière allemande pourrait être confrontée à au moins un scandale toutes les deux semaines, peut-on lire ! 

Le Huffington Post version italienne ne déroge pas à la règle. Il augure d'une année 2015 riche en événements politique ou people : Berlusconi, Rocco Siffredi ou la ministre Elena Boschi, tous devraient faire l'actu (en bien ou en mal).

Les Espagnols avec El  Mundo listent les défis scientifiques auxquels la terre devrait être confrontée : exploration de planètes naines, lutte contre Ebola, la nécessaire instauration d'un "nouveau protocole de Kyoto", recherche sur un génome datant de 400 000 ans, etc. 

Commentaires

  1. Anonyme6.1.15

    La guerre nous guette depuis un moment déjà et n’a été repoussée un temps que grâce au courage de quelques personnes. (Avant que "tout ne pète" en Afrique, en Asie, conflit ukraino-russe et israélo-palestinien. Atlantico.) Si les peuples ne font pas leur part de travail, nous auront la guerre. Il ne s’agit plus de savoir si la Russie a tord ou raison mais si nous voulons la guerre ou non. En Europe nous faisons l’impasse sur les groupes de méditants qui instaurent la paix (lire : Des études scientifiques démontrent que la Méditation Transcendantale peut instaurer la paix mondiale).

    Mais ceux qui veulent quand même la paix doivent la demander à leur gouvernement et insister impérativement sur le dégel politique. Nous avons été insensible à l’extermination des Yézidis en Syrie, des chrétiens d'Orient en Irak, des 5 000 Ukrainiens, des Centre-Africains, mais si il y a une guerre en Europe et quelques cataclysmes en conséquences dans le monde, c’est les deux tiers de l’humanité qui disparaitront. L’information est sur le web.

    Maintenant que faire. Compter sur l’état ? En Amérique du Sud, peut être maintenant, mais pas ailleurs. Quand l'holocauste était légal, l'esclavage était légal, la ségrégation était légale, l'optimisation fiscale, si je ne m'abuse, est légale. Si vous utilisez l'État comme une référence de l'éthique vous finirez déçus.

    Dans ce contexte je pense que nous devons rejoindre d’urgence et renforcer la position des pays tels que la Hongrie, l'Italie et Chypre, de près de la moitié de la population de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Allemagne, du vice-chancelier allemand et ministre de l’économie Sigmar Gabriel, Sarah Wagenknecht, Gregor Gysi, et de quelques autres, pour empêcher la prolongation de durée des sanctions contre la Russie expirant en 2015. Et commencer par exiger la livraison des Mistrals à nos clients Russes. Nous devons nous faire entendre de nos gouvernements.

    Si nous n’obtenons pas ces résultats en ce qui concerne notre indépendance vis-à-vis de ceux d’outre Atlantique, franchement dites moi ce que peut nous rapporter une autre grève ou manifestation en France. Ce sont là des conditions très terre à terre que l’on devrait découvrir très rapidement. Il parait que le chalenge de ce début de siècle est notre ouverture au coté immatériel de la création.
    Pour certains cela représenterais un véritable effort.

    Nous ne parlons pas de cela, mais bien de notre survie seulement matérielle. La survie qui donne un sens à la sauvegarde des avantages acquis, aux conquêtes sociales nouvelles et à infiniment plus. Pas de survie c’est la fin pour les deux tiers et les privations pour les autres. Est-ce que on essaye cela pour voir si ça passe ou est ce que l'on anticipe ? Quoi que aujourd'hui cela n'est plus de l'anticipation mais du sauve qui peut.

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    1. Anonyme15.1.15

      chacun pense avec sa tête, nous n'avons pas besoin de maîtres au-dessus de nos têtes quels qu'ils soient, pour ceux qui durant toute leur vie ont attendu ce moment d'émancipation, le chemin va se séparer pour certains, ceux qui sont réveillés essayent de prévenir un maximum de personnes, malheureusement une grande masse va continuer et désirent un "nouvel ordre différent" c'est inéluctable mais toujours avec d'anciens politiques et ces derniers le savent c'est pourquoi ils s'accrochent au pouvoir, tous les présidents, tous les politiques devraient être arrêtés dans le monde entier pour repartir sur de bonnes bases et nous devrions recommencer avec des membres du peuple, les peuples devraient être débarrassés de tout cela, mais les peuples ne sont pas prêts pour çà, ils auront besoin de beaucoup de temps pour se sortir de la matrice quelle qu'elle soit, dans laquelle ils ont toujours vécu et ont été formatés. Certains avocats internationaux ont eu le courage de démonter le système de la FED, ont fait un travail énorme, ont mis leurs vies en danger pour vous, mais vous qu'avez vous fait pour montrer à vos politiques que vous étiez au courant de cette imposture (oppt) en arrêtant de payer des impôts, en arrêtant de voter et en leur écrivant ? il faut arrêtez l'OMS (plus de sécurité sociale), OMC, FMI, ONU, etc.
      on ne lève pas les voiles du jour au lendemain, il faut l'avoir ressenti très tôt, il faut travailler sur soi, revoir sa vie, ses aspirations, ses rêves et ses espoirs, il faut savoir si on a toujours eu une conscience plus forte que tout d'agir pour le bien, d'aider les autres, informer les autres, de passer cela en priorité dans n'importe quel domaine, dans la vie de famille, dans la vie professionnelle, de transmettre les véritables connaissances en matière de santé, d'aimer, sans attendre en retour un bénéfice ou un retour, bref : qu'avez-vous fait de votre vie ? Posez-vous la question, mais beaucoup ne l'ont jamais eu ou peut-être oubliée
      mon professeur de naturo disait dans tous ses livres, aimer à en mourir, c'est cela l'essentiel mais cela englobe beaucoup de choses, quand on aime à en mourir, on a une conscience et tout au long de la vie elle est présente à tous moments

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  2. Anonyme6.1.15

    Le journal allemand Die Welt prédit... le pire pour Angela Merkel mais ne s’est elle pas rangée elle-même du coté des perdants ? Je pense que le message ci-dessous va dans le même sens :

    « Toutes les manigances et manipulations pour faire tomber la Syrie comme la Russie sont vouées à l’échec et le retour selon la Loi ne laissera personne indifférent, forçant les consciences à s’unir dans le Futur Juste, les plus forts entraînant le monde. Les plus forts : les Justes secondés des bons, suivis de l’ensemble de l’humanité.
    Toutes les tentatives hégémoniques commerciales ou militaires sont vouées à la destruction, à la défaite. Il faut repenser le monde en termes de solidarité et d’effort comme pour la Réparation de la Terre.
    Tous ceux – gouvernants et financiers – qui s’opposeront, ne feront que rencontrer des obstacles jusqu’à leur disparition. »
    « De nouvelles alliances se renforcent au profit de la Syrie et de la Russie.
    L’isolement de l’Europe est criant d’incompétence et de complicité avec les USA-Israel-Islamistes. Les dés sont jetés. Il faudra rendre la monnaie de sa soumission à l’ordre noir : ceux voués à la destruction de l’humanité et de la Terre. L’ordre noir est l’alliance faite depuis le premier jour par ceux qui ont voué leur vie au dieu matière. USA-Israel-islamistes en sont l’émanation.
    Les évènements planétaires accentueront les prises de décision des hommes pour sauver ce qui peut l’être. Le 06.01.2015 »

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  3. Anonyme9.1.15

    la malédiction continuera si les armées positives ne viennent pas arrêter les gouvernants, et si les peuples ne se réveillent pas en arrêtant de financer des voyous et des assassins, arrêter de voter. Nous demandons aux armées positives de nous aider maintenant

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  4. Anonyme9.2.15

    Pour moi ,ses le grand collisionneur du CERN qui redemarre en 2015 qui va créer la stupéfaction, peut être en bien comme en mal

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  5. Anonyme13.9.15

    C'est très beau de voir qu'une partie de la population comprend ce qui nous pend au nez, avec des analyses parfois différentes et des "ennemis" proches différents, mais toujours des explications intéressantes et probables.

    Perso je vois en 2015, 5 points importants.

    1) Israél qui finance les Islamistes et ensuite officiellement les critiques (bon vous me direz ca a été pareil quand ils ont financé hitler).
    2) Israél qui non content d'avoir piqué des territoires à une cadence industrielle, veut finir de voler la totalité du plateau de Golan appartenant aux ? Syriens ^^ le hasard est bien fait non ?. (ils ont fait pareil à d'autres époques).
    3) Israél qui via divers leviers impose aux dirigeants politiques Européens de prendre les migrants sans opposer de résistance.
    4) Une Europe qui est tenue par les USA et Israél (il n'y a qu'à voir qui a formé cela, qui assiste aux repas importants et réunions importantes concernant l'Europe...si l'Europe était un adversaire des USA comme on veut le faire croire aux peuples il n'en serait pas ainsi...).
    5) Un retrait quasi total de souveraineté des pays Européens... (ils ont fait pareil avec l'Allemagne)
    Et on ne parlera pas de beaucoup de similitude concernant des plans économiques, un peuple victime d'un chômage de masse organisé, etc

    Mêmes calculateurs tordus, mêmes causes, mêmes effets.

    Je ne pense pas que les Russes soient ceux qui nous meneront à la 3 ème guerre mondiale, en revanche je crois israél, certains aux USA et les musulmans (qui sont en fait liés, tout comme les nazis étaient liés aux Rotschild et une élite juive...), eux 3 seront la véritable cause de la 3ème guerre mondiale.
    Cela ira très vite, entre 2016 et 2030 maximum et ce sera la pire guerre qu'on n'ai jamais connu.

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